Zoom sur les tournées dans l’industrie musicale

Zoom sur les tournées dans l’industrie musicale

Dans la musique, l’organisateur de tournée est un intermédiaire entre l’artiste ou le producteur et des exploitants de salles ou d’évènements. Il vend et gère les tournées d’un artiste, d’un groupe ou d’une troupe de musique en France et à l’étranger. Il est chargé de la rentabilité des spectacles. Il fait donc très attention au budget. Nous le qualifions de tourneur ou de booker.

Nous allons décrypter dans cet article ce qu’est une tournée et comment elle s’organise, ce qu’est un tourneur avec des exemples puis les différents contrats accompagnés par une conclusion.

 

Qu’est-ce qu’une tournée ?

Selon le dictionnaire du Larousse, une tournée est un voyage, un déplacement de caractère professionnel, effectué par un fonctionnaire, un commerçant, un représentant, etc., selon un itinéraire déterminé.

Dans l’industrie musicale, c’est l’art de programmer un artiste sur un événement daté. La tournée est un concept en lien avec la production et à la programmation artistique. L’artiste va enchaîner les dates de concert d’un même spectacle lié à un album voire à une carrière.

 

Que fait le tourneur ?

Le tourneur est un producteur de spectacle qui accompagnent les labels, les maisons de disques mais également les artistes et leurs équipes sur l’ensemble des problématiques liées aux concerts.

Plusieurs éléments sont à prendre en compte quand on monte un spectacle comme :

  • Mettre en place le show final : c’est-à-dire superviser les répétitions avant le spectacle ainsi que la scénographie avec le décor et l’ensemble des effets.
  • Mettre en place l’équipe qui va nous aider et nous suivre pendant le concert : c’est le staff global comme les ingénieurs lumières et son, les régisseurs, les DJ, les musiciens et les backeurs.
  • Mettre en place la gestion de l’administration de la tournée : précisément c’est tenir un budget global, savoir demander les bonnes subventions, gérer les cachets ainsi que les déclarations.
  • Mettre en place le plan de financement de la tournée : avancer par exemple les frais de création ou de production des spectacles.
  • Mettre en place la mise en vente des différentes dates : notamment auprès des salles de concerts et des festivals.

 

Des exemples de tourneurs

Il existe de nombreux tourneurs que l’on voit apparaître sur les affiches de concerts et les billets. Pour citer les plus connus, il y a AEG Presents, Décibels Productions (dans les locaux de Warner Music France), Live Nation, Arachnée Productions (dans les locaux de Sony Music France), Talent Boutique, Yuma Productions, Pedro Booking et Auguri Productions.

 

L’organisation et les dates

Une tournée est généralement composée de différents types de dates et d’une organisation bien précise.

  • Les premières parties
  • Les co-plateaux : c’est-à-dire que plusieurs artistes vont performés le même soir pour augmenter leur chance de remplir une date.
  • Les concerts solos : ce sont les concerts classiques qu’un artiste va vendre son concert à une salle de spectacle.
  • Les concerts produits : l’artiste et son tourneur vont louer une salle de spectacle pour organiser le concert. Ils assument les risques ensemble et récoltent les recettes de billetterie ensemble. Ce principe marche pour les grosses dates parisiennes comme le Zénith, le Stade de France ou encore Paris Défense U Arena.
  • Les festivals : très rentable pour les artistes. Le concerné vend son spectacle au festival en question.
  • Les showcases : mini-concert promotionnel où un artiste se produit devant des professionnels, des journalistes et des invités ou dans un lieu ouvert au public comme les discothèques ou encore lors d’une séance de dédicace. Cela dépend des contrats mais en fonction des artistes, les showcases ne sont pas forcément compris dans le contrat avec le tourneur. 

 

Les types de contrat entre l’artiste et le tourneur

En définitive, l’artiste et le producteur de spectacle sont à leurs tours liés par un contrat. Comme pour la majorité des contrats dans la musique, ce document est un CDD où la durée et le territoire y sont définis. Il en existe d’autre comme :

  • Le contrat de cession : très connu, l’artiste va vendre à un prix fixe son concert à la salle qui va assumer seule les pertes ou les bénéfices.
  • Le contrat de co-réalisation : c’est-à-dire que l’artiste et la salle partagent les risques. En cela, la salle paye un minimum garanti puis donne une part importante des bénéfices à l’artiste
  • Le contrat d’engagement : l’artiste signe avec un tourneur pour organiser et financer toute la tournée, payer les cachets de l’artiste tout en lui donnant une part ou les parts des bénéfices.
  • Le contrat de co-production : l’artiste et sa société vont s’associer avec un tourneur. Cela va notamment permettre d’avoir une implication conséquente un rôle plus important dans la tournée et notamment dans le partage des bénéfices. Cependant, il devra assumer les éventuelles pertes.
  • Le contrat de production exécutif : c’est-à-dire que l’artiste va missionner un tourneur pour mettre en place le show ou la tournée en échange d’une rémunération. Généralement, l’artiste finance tout lui-même. À savoir : que ce contrat est un peu plus rarement mis en place dans les faits.

 

Un apport intéressant pour les artistes

Monter une tournée est un véritable chantier. En somme, c’est difficile. Pour cela, il faut s’assurer de partager une idéologie identique (vision, motivation, codes) avec son tourneur.

De plus, l’économie d’une tournée est assez aléatoire. En effet, pleins de notions sont à prendre en compte comme la date, l’endroit, l’intérêt pour l’artiste, le taux de remplissage, la communication, le prix des billets. Il y aussi beaucoup de dépenses comme le décor qui peut fortement varier, les invités qu’il faudra rémunérer.

Et pour finir, qu’elle soit rentable ou déficitaire, une tournée apporte beaucoup de choses aux artistes comme le fait de rencontrer son public, des déplacements, de la visibilité, des revenus de la SACEM, de la vente de merchandising mais également de la promotion.

Rédacteur pour Planète Grandes Ecoles. Etudiant à BSB après une année de classe préparatoire ATS Economie-Gestion.