Travailler à Monaco et vivre en France : les avantages et les inconvénients

Travailler à Monaco et vivre en France : les avantages et les inconvénients

Monaco, temple du luxe aux salaires compétitifs, attire un grand nombre de Français ces dernières années grâce à son dynamisme économique et à ses nombreuses opportunités d’emploi. De nombreux travailleurs frontaliers installés dans des villes proches de la principauté, comme Nice, Menton ou encore Roquebrune-Cap-Martin, choisissent d’y travailler pour profiter des avantages salariaux tout en évitant les coûts élevés de la vie monégasque. Mais est-ce vraiment un bon plan de vivre en France et de travailler à Monaco ? De nombreuses personnes se posent cette question, pesant les divers avantages et inconvénients de cette situation. 

 

De nombreux avantages en étant travailleur à Monaco et résident en France 

Depuis plusieurs années, le nombre de résidents en France qui exercent un travail à Monaco est en augmentation constante. Selon les chiffres de l’IMSEE, fin 2023, 61, 6% des salariés, dans les secteurs privés et public, étaient des Français. Cette population de travailleurs frontaliers a connu une augmentation de 5,40% au cours de cette même année. 

Être salarié à Monaco implique de travailler minimum 39 heures semaine, contre 35 heures en France. Cette durée de travail plus longue offre un salaire brut plus élevé aux travailleurs frontaliers. Si on compare les heures de travail, le salaire horaire reste souvent similaire entre les deux pays, mais les cotisations sociales à Monaco sont moins élevées que celles appliquées en France : charges salariales pour un « non-cadre » de 12,85 % à Monaco contre 23 % en France, et pour un « cadre » les charges sont de 15 % contre 28 % en France. Pour les frontaliers, cela se traduit par un salaire net plus élevé par rapport à celui qu’ils percevraient en France. 

Un autre avantage pour les Français salariés sur le Rocher est de bénéficier de la couverture de Sécurité sociale monégasque de 80 % contre 60% en France (ouverture des droits à l’Assurance Maladie réalisée à partir de 120h/mois). De même, les travailleurs résidant en France bénéficient des prestations familiales monégasques mensuelles plus avantageuses que celles française (attribuées pour toutes les familles si l’ayant-droit dispose d’un minimum de 145h/mois) car nettes d’impôts et sans condition de revenus.

 

La dynamique de l’emploi à Monaco est très attrayante notamment dans les secteurs du « luxe » et de l’automobile ou le marché est plus développé qu’en France. Les travailleurs frontaliers ont accès à des postes exceptionnels avec une évolution de carrière possible dans un environnement exigeant. Les offres d’emploi sont ouvertes dans divers secteurs : le tourisme, le yachting, les services financiers ou encore la gestion. Restez tout de même vigilant : les employeurs monégasques recherchent des candidats expérimentés et qualifiés sur des postes qui nécessitent d’être bilingue voire trilingue, comme l’indique L’Ufe.  

Résider en France et avoir un emploi à Monaco peut offrir un intérêt significatif en matière de coût de logement. Les loyers à Monaco sont extrêmement élevés voire inabordables comparés à ceux des communes françaises voisines. Pour illustrer cet avantage, le prix moyen au mètre carré dans une ville limitrophe telle que Nice est de 5096 euros ou encore de 4942 euros à Menton contre 55 000 euros le prix du mètre carré à Monaco. Ainsi les travailleurs frontaliers bénéficient d’un loyer moins élevé en France tout en accédant aux opportunités professionnelles offertes au sein de la principauté. En 2023 selon l’Imsee, 22,9% de salariés travaillant à Monaco résident dans des communes limitrophes et 32,6% dans les Alpes-Maritimes. 

 

 

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Les inconvénients d’être travailleur à Monaco et de résider en France

Une vie professionnelle à Monaco présente des avantages pécuniaires mais les trajets du quotidien peuvent poser un défi notamment en raison de bouchons infinis sur les routes qui mènent les travailleurs français à la Principauté. Certains décident de prendre le train pour éviter les bouchons mais ces derniers, à l’instar des routes, sont débordants de monde, ce qui rend les trajets peu agréables dans les deux cas. 

La durée de travail minimale de 39 heures par semaine au sein de la Principauté offre un salaire plus élevé mais peut être vécue comme une contrainte pour certains frontaliers. Les semaines sont plus longues et les temps de trajet allongent encore la durée de la journée. Pour les couples avec des enfants, cet emploi du temps peut rendre la vie privée et familiale plus difficile.

Enfin, l’absence d’impôt sur le revenu à Monaco s’applique uniquement aux Monégasques. Par conséquent, les Français ayant un emploi à Monaco sont soumis à la fiscalité française (la France étant leur pays de résidence), ce qui peut réduire l’avantage fiscal perçu de travailler dans la Principauté

 

La vie en France et le travail à Monaco présentent un ensemble d’avantages et d’inconvénients pour les frontaliers français. Le choix de vivre en France tout en travaillant sur le Rocher dépendra de vos priorités personnelles et professionnelles.