- ACTU ÉCOLES ÉCOLES D'INGÉNIEURS
- Lola Pelouas
- 2 août 2021
Télécom SudParis adapte sa formation d’ingénieurs face à l’urgence climatique
Télécom SudParis enrichit son cursus pour y intégrer pleinement les problématiques de transition écologique, dès la rentrée. L’enjeu est de former des ingénieurs conscients des implications environnementales de leurs innovations, mais aussi mieux répondre aux besoins urgents en compétences environnementales sur le marché du travail.
Pollution générée par les serveurs informatiques, course aux derniers modèles de téléphones portables, dangers réels et hypothétiques de la 5 G… : le numérique est régulièrement montré du doigt en matière d’environnement. Avec un immense potentiel de transformation écologique, il constitue pourtant une partie de la solution. Selon plusieurs rapports, le numérique pourrait réduire les émissions mondiales de CO2 de 15 à 20% d’ici 2030.
Le développement durable au cœur du cursus
Formant chaque année des centaines d’ingénieurs spécialistes du numérique, Télécom SudParis a un rôle essentiel à jouer dans la construction d’un numérique responsable. C’est pourquoi, dès la rentrée, l’école d’ingénieurs a décidé d’introduire 120 heures dédiées au développement durable dans le tronc commun obligatoire de la première année, soit 4 ECTS – système de points permettant la reconnaissance des diplômes dans l’Union Européenne – sur les 60 obligatoires. Pour les étudiants souhaitant aller encore plus loin, un parcours spécifique « Environnement » est proposé en option.
Selon Emmanuel Monfrini, « Les élèves doivent pouvoir se forger leur propre éthique personnelle face aux problématiques environnementales. C’est pourquoi nous avons rédigé une charte de construction de l’ingénieur du numérique responsable, autour de dix engagements, y compris celui de renoncer au numérique si celui-ci a des conséquences trop négatives sur l’environnement. »
L’entreprise et le marché de l’emploi sont bien sûr aussi au cœur du virage pédagogique de Télécom SudParis. « Aujourd’hui, les étudiants doivent impérativement faire apparaître des compétences en matière d’environnement sur leur cv. »
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L’accent sur la notion de transition écologique
Conçue avec l’ensemble de l’équipe pédagogique, cette évolution, bien loin du greenwashing, répond à la volonté de rendre les étudiants acteurs en matière d’environnement.
A quoi sert l’étude des réseaux dans une dynamique environnementale ? En quoi les probabilités peuvent-elles contribuer au développement durable ? Quelles règles pour une programmation sobre, moins énergivore ? A travers des jeux sérieux et des approches imagées telles que la fresque du climat, les élèves aborderont ces questions dès leur entrée à l’école à travers deux modules, « Climat et énergie » (60h) et « Responsabilité, éthique et controverses autour des transitions » (30h). Ces enseignements seront complétés, tout au long de la première année, par une formation à la recherche responsable (30h).
« Notre ancien cursus comportait déjà une UV consacrée aux aspects philosophiques et sociologiques du développement durable. Aujourd’hui, nous renforçons cette approche en introduisant des modules sur les enjeux énergie/climat », explique Emmanuel Monfrini, directeur-adjoint des formations.
Accélérer la transition environnementale grâce au parcours « Environnement » de la chaire Integrate
Le parcours optionnel « Environnement » s’organise quant à lui autour d’une formation d’ingénieur de haut niveau, spécialiste du numérique, associant une expertise en informatique, réseau, data science, physique ou image à une approche « environnement ». Celle-ci va de l’optimisation écologique (« smart ») au changement de pratiques individuelles. Des projets concrets, ainsi que 9 à 10 mois de stage, viendront compléter deux modules, « Numérique et consommation énergétique : agir du processeur au logiciel » et « Le risque environnemental ».