Interview de Stanislas Effroy, Fondateur et CEO d’EPYTOME

Interview de Stanislas Effroy, Fondateur et CEO d’EPYTOME

Rencontre avec Stanislas Effroy, Fondateur et CEO d’EPYTOME où il explique son parcours et surtout son projet entrepreneurial avec EPYTOME, une agence de marketing vidéo.

 

Bonjour Stanislas, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Bonjour et merci pour cet entretien ! J’ai 25 ans, je viens d’une petite ville des Yvelines du nom de Noisy le Roi. J’ai effectué une classe prépa ECE (éco à l’époque), à sainte Croix de Neuilly. Après deux années aussi belles qu’éprouvantes, j’ai pris la direction de Lyon pour intégrer le PGE d’emlyon BS.

J’ai été officiellement diplômé d’emlyon le mois dernier et entre ces deux dates il y a eu du chemin ! J’ai adoré mes années d’école, durant lesquelles j’ai découvert ma passion pour l’audiovisuel et l’entrepreneuriat.

 

Lire plus : Tout savoir sur le parcours de Victoire Huruguen, Consultante McKinsey & Company

 

Tu as fait une classe prépa entre 2017 et 2019. Que t’a apporté la prépa dans ta vie personnelle et professionnelle ?

Lorsqu’on arrive en prépa, la première chose qu’on nous dit c’est qu’on aborde les deux années les plus dures de notre vie, mais qu’après celles-ci, on ne souhaitera qu’une chose, c’est de les revivre. Si c’est dur à concevoir au début du chemin, il est vrai qu’on ne garde à posteriori que les bons souvenirs et que ce sont des années extrêmement formatrices et épanouissantes.

Personnellement, si c’était à refaire je signerais de nouveau sans réfléchir. La prépa livre des clés de lecture sur absolument tout. On saisit beaucoup mieux le contexte qui nous entoure, qu’il soit historique, géopolitique, culturel. On y apprend à réfléchir, à structurer sa pensée, à formuler et étayer un propos. On apprend aussi à se dépasser et à se découvrir. C’est pour moi la meilleure école en ce sens.

Sur le plan professionnel, la prépa forge une éthique de travail et des compétences telles que l’organisation, la rigueur, la polyvalence etc… À cela s’ajoute bien sûr la formation académique en soi, complète et très qualitative.

 

Après ta prépa, tu décides d’intégrer emlyon. Pourquoi ce choix ?

Le choix fut assez simple, à ce moment là emlyon était mieux classée et était la meilleure école que j’ai eu après les concours. Si la question pouvait se poser avec l’EDHEC, mes expériences lors des oraux m’ont confirmé que je devais mettre le cap sur Lyon. Ayant la chance d’être admissible avec d’autres copains de la prépa, j’ai passé une journée admissible à lyon mémorable : on a enchaîné les animations, j’ai joué de la guitare sur scène pendant un amphi, les admisseurs étaient très ouverts et fiers de leur école… Je me sentais déjà chez moi !

 

Au sein d’emlyon, tu as été Président de Ligne 2 Mire. Que fait cette association ?

Ligne 2 Mire (« L2M ») est l’association audiovisuelle de l’école. Elle fêtait ses 30 ans lorsque je l’ai intégrée officiellement en 2021.

Elle a(vait) quatre pôles distincts. Un pôle « JTEM », sorte de JT des différents évènements de l’école et des autres associations. Un pôle « Créa », voué à faire grandir l’association sur la scène cinématographique en réalisant des courts-métrages pour divers festivals. Un pôle « Grande Émission », destiné à des formats originaux L2M, et enfin un pôle « Corpo », qui professionnalise l’association en proposant des services audiovisuels à des entreprises et des particuliers.

 

Qu’as-tu retenu de cette expérience associative en tant que Président ?

Ce fut vraiment une année de dingue. Je me considère très chanceux d’avoir eu cette responsabilité, nous étions plusieurs à targuer le poste, ce qui m’a imposé de me donner à 200% pour l’association une fois élu.

La présidence m’a elle-même beaucoup apporté. L2M recrutant des profils créatifs ou « atypiques », c’était parfois challengeant de forger une véritable cohésion, et aussi de réussir à motiver des personnes à travailler gratuitement avec une pression souvent conséquente – pression induite par le coût important de notre matériel ainsi que par les enjeux financiers de certaines productions.

Tout cela nous a imposé un certain professionnalisme. En tant que président et représentant légal et financier de l’association, je devais prendre en main chaque situation délicate, ce qui fut éprouvant mais aussi très formateur.

 

Par ailleurs, tu as fait un stage à STUDIOCANAL en tant qu’assistant contrôle de gestion. Comment as-tu trouvé ce stage ?

Avec l’emlyon on a parfois accès à des offres exclusives sur Jobteaser. J’ai immédiatement repéré celle de STUDIOCANAL. Je cherchais encore un compromis entre un stage qui m’ouvre beaucoup de portes et un secteur qui m’anime comme celui du cinéma : j’ai pensé que cette offre pouvait répondre à ces deux critères. Après deux tours de recrutement et un fit, j’ai finalement été pris.

 

Des tips pour réussir le process de recrutement ? Comment se préparer ?

Je m’étais préparé sérieusement pour l’entretien, j’avais revu mes cours de comptabilité et de contrôle de gestion pour être sûr d’être performant sur la partie technique des entretiens.

Il s’est avéré que nous ne sommes jamais vraiment rentrés en profondeur dans la partie technique au cours des entretiens, qui à ma grande surprise se concentraient plutôt sur la personnalité et les expériences.

Donc si je devais donner un tips ça serait de bien préparer sa présentation, et réfléchir à son projet professionnel dans son ensemble.

 

En novembre 2023, tu te lances dans l’entrepreneuriat avec EPYTOME. D’où est née cette idée entrepreneuriale ?

J’ai toujours été proche de l’entrepreneuriat. En prépa déjà j’avais créé mon autoentreprise pour accéder à des offres de travail temporaires en freelance, généralement bien mieux rémunérées que les missions d’intérim ou sous contrat.

Au cours de mes années d’école j’ai été ambassadeur de marque freelance, pour Ornikar et Pokerstars. Et je me suis aussi mis à proposer des services de monteur vidéo pendant et après mon expérience à L2M. Toutes ces expériences ont forgé chez moi le goût de savoir gagner de l’argent en portant mes propres projets, de manière autonome.

Lorsque je suis parti en Australie pour une durée de 6 mois fin 2022, j’ai créé une structure là-bas pour travailler en tant que vidéaste et je continue de travailler avec certains de mes clients aujourd’hui.

 

Que fait concrètement EPYTOME ?

EPYTOME c’est une agence de marketing video. Pourquoi marketing video et pas agence créative ou boîte de prod tout simplement ?

Car je suis parti du constat que dans ce secteur très concurrentiel, les vidéastes et agences créatives ne proposaient à leurs clients qu’une expertise de « production », elles exécutent les demandes du client quelles qu’elles soient. Rares sont les créatifs qui challengent leurs clients sur la pertinence du produit demandé par rapport à leurs besoins concrets, leur marché, leur cible, leurs objectifs courts et long-terme. Or de nombreuses entreprises reconnaissent avoir besoin d’accompagnement dans cet univers complexe et en permanente mutation.

Ayant eu la chance de bénéficier d’une formation business, mon objectif est de lier le meilleur des deux mondes, en proposant les produits vidéos les plus ciblés et pertinents possibles, tout en créant le film le plus qualitatif et créatif qui soit.

On fait donc des films d’entreprise qui ont pour vocation d’être performants au regard de l’objectif ciblé, en plus d’être beaux 😉 .

 

Quels sont les projets à l’avenir ?

Les objectifs moyen-terme sont d’agrandir l’équipe ! Nous sommes deux en interne et une stagiaire pour l’instant. L’idée est de recruter rapidement des monteurs et réalisateurs afin que l’on puisse davantage nous concentrer sur le business et celui de nos clients cible, qui est notre verticale et notre facteur différenciant.

À long-terme, horizon 5 ans, je souhaite qu’EPYTOME soit un acteur incontournable du marketing vidéo et du film d’entreprise, et se diversifie en entamant sa percée dans le milieu du cinéma avec des productions indépendantes et originales.

 

Zoom sur le quotidien d’un CEO. A quoi ressemble tes journées ?

À ce stade de développement, en tant que dirigeant on a souvent 15 casquettes donc chaque journée contient son lot de surprises et est unique ! Sur les périodes très « opérationnelles » je vais faire beaucoup de pré-production, réalisation, post-production… Pour les périodes plus centrées sur le « développement », je fais des sales, du marketing, du légal, de la comptabilité, du web dev etc… C’est très varié et les journées sont généralement bien remplies, on ne s’ennuie jamais haha ! J’essaie aussi d’être le plus régulier possible en sport qui est vraiment capital pour être efficace et avoir les idées claires pour moi.

 

Des conseils pour des étudiants intéressés par l’entrepreneuriat et le secteur de l’audiovisuel ?

Parce que c’est un secteur très concurrentiel dans lequel il est dur de se faire une place, je conseille de se former en continu pour trouver des leviers créatifs qui permettent de se démarquer et d’attirer l’attention.

Je conseille aussi de se rendre à des évènements cinéma ! On y aiguise sa culture artistique, sa connaissance du marché, on rencontre des personnes du métier, on entend des histoires inspirantes qui peuvent être très motivantes.

Enfin je pense que c’est un marché qui va énormément évoluer avec l’arrivée de l’IA, donc personnellement je me forme aussi sur ce genre de sujets pour essayer de prendre le virage au mieux lorsqu’il se présentera, je recommande de faire de même.

 

Le mot de la fin

J’ai longtemps hésité à prendre le chemin de l’audiovisuel, moins valorisé que d’autres carrières selon moi après une école de commerce, comme la finance ou le conseil. Si un projet entrepreneurial n’est jugé « successful » qu’à partir d’un certain montant de chiffre d’affaires, travailler sur ce qu’on aime ça n’a pas de prix, et ce dès le premier jour 😉

 

Lire plus : Interview de Jade Rouby, étudiante à emlyon et CEO de Meet My Designer

Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.