- SCIENCES PO PARIS
- Benjamin HAUTIN
- 17 février 2021
Sciences Po Paris : que deviennent les diplômés ?
Alors que des milliers de lycéens sont en train de formuler leurs voeux sur la plateforme Parcoursup, beaucoup se demandent quelle formation leur permettra de leur ouvrir le plus de portes. Alors que la prépa reste une voie dite « royale » pour les Grandes Ecoles, une institution, malgré la réforme de son concours, continue de briller dans le spectre des formations de haut niveau : Sciences Po Paris. Longtemps vue et désignée comme l’école qui forme les futurs dirigeants politiques et cadres pour le secteur public, il s’avère que l’école de la rue Saint Guillaume ne se résume pas qu’à sa fonction de simple pourvoyeur de dirigeants de l’Etat. Mais alors, que deviennent les diplômés de Sciences Po Paris ?
Toujours un excellent taux d’insertion des diplômés de Sciences Po
L’enquête 2020 porte sur les étudiants diplômés en juin 2018, dix-huit mois après la fin de leurs études. Comme les années précédentes, la participation des diplômés à l’enquête est élevée, à l’image de leur attachement à l’établissement : 1 702 diplômés ont répondu, soit 73% de la promotion.
85 % des diplômés ayant répondu à l’enquête sont entrés dans la vie professionnelle, un chiffre stable par rapport à la dernière enquête (82% en 2019). 18 mois après la fin de leurs études, 9 sur 10 des diplômés sont en activité (en emploi, en stage, création d’activité ou élève fonctionnaire).
86% ont trouvé un emploi en moins de 6 mois (84 % dans l’enquête 2019). 43% ont été embauchés avant même d’obtenir leur diplôme, taux qui monte à 55% chez les diplômés ayant suivi leur master en apprentissage. Preuve que l’apprentissage est un accélérateur d’intégration sur le marché de l’emploi.
72% des diplômés ont un emploi stable (CDI, fonctionnaire, fonctionnaire international, contractuel du service public). Si ce taux baisse légèrement par rapport à 2019 (76%), il reste en progression depuis 5 ans (il était de 63% dans l’enquête 2015 sur la promotion diplômée en 2013).
50% sont en CDI et 22% ont intégré la fonction publique française et internationale, des proportions similaires à celles notées dans l’enquête 2019.
8% ont signé un contrat avec une organisation internationale, un chiffre en progression continue depuis 5 ans (7% dans l’enquête 2019, 5% dans l’enquête 2015).
Enfin 5% des diplômés sont devenus entrepreneurs à la fin de leurs études (ils étaient 3% dans l’enquête 2019).
12 % poursuivent leurs études (13 % dans l’enquête 2019), 3% ont décidé de ne pas intégrer tout de suite le marché du travail (projet personnel, voyage, année sabbatique…) (5% dans l’enquête 2019).
Un attrait croissant de l’international
37% des diplômés répondants ont trouvé un emploi à l’international (34% dans l’enquête 2019) dans 87 pays différents (77 pays dans l’enquête 2019). 55% travaillent au sein de l’Union Européenne, 15% en Afrique et Moyen-Orient, 14% en Asie-Pacifique, 11% en Amérique du Nord et 5% en Amérique du Sud et Caraïbes.
Cette variété de destinations s’explique par le retour de nombreux étudiants internationaux de Sciences Po dans leurs pays d’origine (150 pays représentés au sein de la communauté étudiante de Sciences Po). Côté étudiants français, et comme en 2019, ils sont 21% de la promotion 2018 à avoir quitté la France pour leur première expérience professionnelle.
Le niveau de rémunération continue de progresser
La rémunération moyenne brute annuelle hors prime passe de 38 634 € en 2019 à 39 172 € en 2020. Elle était de 37 164€ pour les diplômés de la promotion 2016, soit une progression de +5,4% sur 3 ans.
Si l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes persiste, l’enquête 2020 constate néanmoins une réduction significative de cet écart : 5 497 € en 2020 contre 7 123 € en 2019, soit un écart réduit de 1 626€. Cela s’explique par une augmentation de la rémunération brute annuelle hors prime pour les femmes : elle atteint 37 044 € (contre 35 596 € dans l’enquête 2019) versus 42 541 € pour les hommes (42 692 € dans l’enquête 2019). Une tendance intéressante qui restera toutefois à confirmer au cours des prochaines années.
La rémunération moyenne des diplômés employés à l’étranger qui atteint 40 611€ reste supérieure à celle des diplômés travaillant en France et est stable par rapport à 2019.
Toujours une grande diversité des secteurs d’activité
La répartition des emplois par secteur d’activité est similaire à celle notée dans l’enquête 2019. L’enquête a recensé 771 employeurs différents.
66 % des diplômés en emploi travaillent dans le secteur privé (contre 69 % en 2019 et 73% en 2015), 22 % dans le secteur public (22 % en 2019 et 2018). 12 % travaillent dans une organisation internationale (contre 9 % en 2019 et 2018) dont 3% en tant que fonctionnaires internationaux et 8% dans le cadre de missions.
En termes de secteurs d’activité, la diversité portée par Sciences Po à travers ses 7 écoles continue de s’exprimer. L’audit et le conseil (19 % des diplômés), l’administration et le secteur public (17 %), le domaine banque/finance/assurance (8 %) et les organisations internationales (8 %) restent les premiers choix des diplômés. Les diplômés exercent également dans le secteur juridique, l’industrie/énergie/transport, le commerce et la distribution, l’aménagement et l’urbanisme, ou encore le marketing et la communication, l’édition et le journalisme, la culture et le cinéma, l’éducation et la recherche…
Le secteur de la RSE et de l’environnement a été distingué cette année avec 3% de la promotion 2018 qui y travaille.
Le secteur des nouvelles technologies (data, Informatique), ajouté en 2018, reste quant à lui à 4 % des diplômés.
Le stage et le réseau : toujours les principaux tremplins vers l’emploi
34 % des diplômés ont été embauchés à l’issue d’un stage ou d’un contrat d’apprentissage, l’un et l’autre continuant d’être le premier levier d’insertion professionnelle pour les jeunes.
Les réseaux (réseaux personnels, professionnels et Sciences Po) jouent aussi un rôle déterminant : l’enquête 2020 révèle qu’ils ont permis l’accès à l’emploi de 26 % de la promotion 2018.
21% des diplômés ont trouvé un emploi via les sites internet. En revanche, les diplômés sollicitent moins les cabinets de recrutement.