Rencontre avec Marianne Josselin – Innovators and Exhibitors Manager chez ChangeNOW

Rencontre avec Marianne Josselin – Innovators and Exhibitors Manager chez ChangeNOW

Bonjour Marianne, pouvez-vous vous présenter et nous parler de vos études ?

J’ai fait une prépa ECE car j’aimais l’économie et je ne savais pas trop ce que je voulais faire plus tard. J’avais des bonnes notes au lycée et je me suis donc orientée vers la prépa. C’était une période à la fois dure et très stimulante au niveau intellectuel. Je pense notamment à ma professeure Madame Yvaniès qui nous emmenait aux Journées de l’économie et nous présentait déjà des auteurs et économistes qui souhaitent repenser notre modèle. Etudier ces économistes ont suscité en moi ce besoin d’avoir un impact positif sur la planète et m’ont questionnée : « Qu’est-ce que moi, à titre personnel, je peux faire pour aider ma société ? ». Après la prépa, j’ai intégré Kedge BS. Cette entrée pour moi en école de commerce était un peu une désillusion. J’ai eu un peu de mal à passer de cours très riches théoriquement, qui nous poussaient à réfléchir sur notre avenir, à des cours très pratiques et concrets, axés sur la réussite d’une entreprise. J’avais l’impression de me voir imposer un modèle sans alternative. Me sentant vraiment en décalage avec mes camarades à ce moment-là j’ai hésité à arrêter l’école de commerce. J’ai finalement continué car celle-ci restait très formatrice d’un point de vue compétences en entreprises et me permettait d’effectuer des choix personnels plus tard tout de même.

 

Comment-avez-vous fait face à ce tiraillement entre « école de commerce » et « aspirations personnelles » ?  

Au départ, c’était un peu étrange car je ne savais pas vraiment où je voulais m’orienter. En plus, je n’étais même pas sûre que l’on puisse faire du business en ayant un impact moins négatif sur la planète. J’avais vraiment en tête l’idée d’un clivage entre les entreprises axées business, d’un côté, et les ONG et les associations, d’un autre. Je n’imaginais pas qu’un écosystème pouvait concilier les deux. Pour faire face à ce tiraillement, je me suis engagée dans diverses associations qui reflétaient mes aspirations. J’ai donc été responsable du festival Etendard à Marseille. Un festival gratuit, et ouvert à tous, qui regroupe des exposants éco-responsables ! Je me suis aussi engagée dans l’association AFEV pour aider les lycéens en décrochage scolaire. Ces associations me permettaient donc de me reconnecter un peu plus avec moi-même.

 

On dit souvent que les stages permettent de savoir ce que l’on souhaite faire plus tard, cela a-t-il été votre cas aussi ?

Mes stages m’ont aussi permis de découvrir plein de domaines différents et d’affirmer mes goûts, mes envies professionnelles. J’ai travaillé dans une start-up puis dans un grand groupe, en tant que business developer, en tant que chargé de marketing et de communication, pour finir dans un cabinet de conseil en innovation. Le fait de tester plein de choses différentes m’a permis de savoir ce que j’aimais : je conseillerais donc aux étudiants de mettre à profit cette période pour explorer une multitude de secteurs. Je sais qu’on nous conseille d’adopter une certaine cohérence dans nos stages pour notre parcours professionnel, mais je pense vraiment que les stages devraient rester une période de tests pour soi-même. A partir du moment où l’on sait raconter honnêtement et justifier ses choix, c’est ce qui compte. Si l’on est capable d’expliquer pourquoi c’est ce métier qui nous intéresse car on a eu des expériences de stages très diverses, et que l’on dégage une véritable énergie qui montre que l’on veut décrocher ce stage ou ce poste, cela sera beaucoup plus pertinent et impactant et c’est ce qui est apprécié des recruteurs. Après ces stages, j’ai pleinement réalisé que je voulais travailler dans un secteur à impact positif pour la planète et le social. J’ai donc assisté à des conférences et rencontré différentes personnes dans ces domaines. J’ai aussi recherché des emplois sur les plateformes telles que GreenJob, Fuyons La Defense, etc. C’est ainsi que j’ai pu intégrer ChangeNOW !

 

En quoi consiste ChangeNOW et quel est votre rôle au sein de ChangeNOW ?

Le projet est né du constat qu’aujourd’hui il existe des grands rassemblements dans le secteur de la technologie comme le WebSummit, CES Las Vegas, … mais aucun dans le secteur de l’impact environnemental et social. L’objectif de ChangeNOW est donc de créer un grand rassemblement dans le secteur de l’impact afin de sélectionner les meilleures solutions pour la planète (d’un point de vue social comme environnemental) qui peuvent être liées à diverses domaines (énergie, mode durable, économie circulaire, santé, …) et de leur fournir les ressources dont elles ont besoin pour développer leurs projets. Cela peut se concrétiser par la mise en relation avec des investisseurs, des clients, des élus locaux, des médias ou autre. Le but étant d’accélérer le mouvement dans la transition écologique et solidaire. Ce grand évènement a lieu à Paris et cette année il investira le Grand Palais Ephémère mais aussi l’Ecole Militaire, le Palais de l’Unesco, et la Tour Eiffel ! ChangeNOW a aujourd’hui la volonté de devenir aussi une plateforme qui connecte tous ces acteurs de la transition solidaire. ChangeNOW veut devenir un acteur international pour accélérer cette transition. En ce qui concerne mon rôle, je suis responsable innovations et exposants. J’ai donc deux grandes missions : Je dois d’abord, tout au long de l’année, structurer la mise en lien entre les projets et les investisseurs, voir comment les projets évoluent, les recontacter s’ils ont besoin de soutien et les inviter à nos grands évènements. Deuxièmement, je me renseigne sur les projets qui existent et qui émergent à l’international pour potentiellement les inviter. Et pour préparer l’évènement, je me charge de la mise en place des 250 intervenants durant les trois jours.

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

Plein de choses ! Mon métier est tout d’abord structuré en quatre grandes phases, ce qui m’offre une grande diversité de missions. La première est celle de construire la stratégie d’appel à projets. Nous décidons ensemble des critères de sélection que nous voulons voir apparaître, les canaux et la façon de communiquer avec les exposants. Ensuite, vient l’étape de contact avec les exposants que l’on trouve les plus pertinents, pour les convaincre ensuite de venir. Une fois les exposants choisis, il s’agit d’effectuer le suivi de la préparation de leur venue. Pour finir, la mise en place de l’évènement le jour J hyper stimulante et satisfaisante ! Nous avons des centaines de projets aujourd’hui qui nous écrivent pour nous raconter comment, grâce à ChangeNOW ils ont pu accélérer leur projet… Ce qui me plait énormément aussi, c’est l’équipe avec laquelle je travaille ! Je pense qu’à l’avenir, quel que soit le métier, les relations de travail vont s’améliorer. Il me semble qu’il a un réel engouement pour des relations de travail un peu plus informelles, plus ouvertes, ou la communication et la bienveillance sont de mise, ce qui est le cas à ChangeNOW. Un point qui me tient à cœur aussi, c’est de voir les projets grandir et se réaliser. Je peux voir les projets se développer, des histoires grandir et que notre aide a une vraie utilité. Le terme « impact » prend alors tout son sens et c’est ce qui me motive !

 

Jusqu’où ChangeNOW porte sa dimension internationale pour trouver des projets ? Principalement des pays anglophones ou autres ? Comment faites-vous pour gérer cette dimension internationale ? 

L’objectif, dans le futur, est de viser des projets à l’échelle planétaire. La complexité à laquelle nous faisons face lors de la sélection des projets internationaux, c’est que les problématiques locales des pays sont différentes. Par exemple, des projets que nous avons pu sélectionner en Afrique du Sud ne répondent pas du tout aux mêmes problématiques que des projets développés en Allemagne ou en Angleterre. L’important est d’adopter les bons critères en fonction des problématiques locales. A titre personnel, je prends beaucoup de rendez-vous téléphoniques ou en visio avec les porteurs de projets. 

 

Quelques conseils pour les étudiants ?

Le plus important, c’est de rencontrer des personnes, d’assister à des évènements et des conférences dans les secteurs qui nous intéressent. Cela vous permettra de vous forger un avis sur un domaine mais aussi de vous booster et de vous motiver car les personnes que l’on rencontre sont souvent passionnées par leurs projets. Pour ceux intéressés par le secteur de l’impact par exemple, n’’hésitez pas à venir à notre évènement ChangeNOW !  C’est vraiment l’occasion de rencontrer des personnes inspirantes, sur les sujets environnementaux et sociaux notamment avec un espace JobFair où des recruteurs seront là pour proposer des stages, des alternances, des CDI, … Je conseille aussi aux étudiants de lire l’actualité pour se renseigner sur les secteurs qui les attirent. Je pense pour mon cas à WeDemain, Socialter, ou alors des émissions comme « CO2 Mon amour » sur France Inter. Et finalement, ne perdez pas votre temps. Je sais que cela peut paraître compliqué mais ne perdez pas votre temps à vous faire influencer par vos proches, votre crédit, ou simplement le fait que certains métiers seraient reconnus comme plus prestigieux que d’autres. Vous développerez des compétences importantes quel que soit votre métier donc faites ce que vous aimez réellement ! 

 

Liens vers l’évènement du 27 au 29 mai et de l’inscription pour les intéressés !  

 

On remercie chaleureusement Marianne Josselin pour le temps qu’elle nous a accordé !

Etudiant à emlyon business school, je tiens à proposer aux étudiants des carrières porteuses de sens !