- CARRIÈRE CONSEIL INTERVIEWS RSE & DD
- Lou Tardy
- 20 avril 2021
Rencontre avec Graciane Morio de L’Isle – Conseillère chez Greenworking
Bonjour Graciane, pouvez-vous nous parler de votre cursus académique ?
Après avoir obtenu mon bac, je me suis orientée vers un BTS de Gestion en alternance. J’avais en effet à cœur de rejoindre rapidement le monde professionnel. J’ai ainsi travaillé pendant 2 ans au sein du Laboratoire Sylamed en tant qu’Assistante de Gestion. J’ai voulu par la suite poursuivre mes études avec une licence en Ressources Humaines, en alternance également, en tant que Chargée de Recrutement dans le conseil en ingénierie pour le Groupe Eolen. Toutefois, l’alternance n’était pas vraiment une voie reconnue en 2012 pour les parcours Bac + 1 / Bac + 3. J’ai donc décidé de refaire une L3 en Sciences Sociales (sociologie, anthropologie, ethnologie) et de préparer en parallèle les concours d’école de commerce pour enfin intégrer emlyon business school.
Etiez-vous déjà intéressée par le conseil avant d’intégrer une école de commerce ?
Pas du tout. En intégrant emlyon, je voulais devenir Directrice des Ressources Humaines, mais les postes pour y parvenir ne me parlaient pas forcément. Au sein de cette école, j’ai eu la chance de participer pendant deux ans à la Chaire Amaris Innovation Managériale. Elle m’a permis de découvrir ce vaste sujet de l’innovation managériale et concrètement cela conciliait mon envie de travailler à la fois sur le capital humain d’une entreprise et sur sa stratégie. C’est au cours d’un de mes nombreux échanges avec des directeurs d’entreprises innovantes que j’ai pu rencontrer Olivier BRUN, Président de Greenworking, et signer un CDI dans la foulée. Je ne voulais pas donc pas faire du conseil à tout prix, mais ce sont surtout les sujets sur lesquels travaille Greenworking qui m’ont amenée à me diriger dans le secteur du conseil : l’accompagnement du changement, la transformation managériale, l’expérience collaborateur. Je ne pense pas qu’il faille « faire du conseil pour faire du conseil » mais plutôt travailler un vrai projet professionnel, y passer du temps, échanger avec de nombreuses personnes et se lancer ! Rien ne sert de courir dans le conseil pour finalement démissionner 1 an et demi plus tard et faire un tour du monde, autant murir un projet qui pourra nous épanouir.
Pouvez-vous clarifier ce qu’est le conseil pour les étudiants ?
Pour vulgariser le conseil c’est le fait de travailler, pour un même employeur, chez différents clients (petite entreprise, grande entreprise, agroalimentaire, industrie, etc.) issus de différents secteurs (privé, public, etc.) chez lesquels nous sont affectées des missions de durée variable afin de répondre à une problématique qu’ils rencontrent. Chez Greenworking, différemment des autres cabinets de conseil, nous travaillons depuis nos locaux (« au forfait ») et non pas chez les clients directement (« en régie »).
Avez-vous choisi de travailler chez Greenworking pour leurs conditions de travail ?
Pas particulièrement. Leurs missions m’intéressaient mais je n’ai pas candidaté chez Greenworking dans l’esprit que j’allais avoir des conditions de travail de bisounours. Une entreprise reste une entreprise et sa priorité est la rentabilité, c’est ça qui permet de maintenir les salariés à leur poste, pas une simple philanthropie, il faut le garder en tête. Cependant Greenworking a en effet mis de nombreuses choses en place en matière de bien-être au travail (barométrie sociale, management par les appétences autant que possible, feedback continu, etc.)
Quel est votre rôle chez Greenworking ?
En ce qui concerne mon rôle, il couvre trois expertises chez Greenworking : le nomadisme (télétravail, management à distance) la transformation managériale et l’accompagnement au changement. Mon métier est donc constitué de 4 différentes missions : 1. répondre aux différentes problématiques liées aux expertises de Greenworking, 2. concevoir et proposer des formations à des entreprises relatives à ces problématiques, 3. gérer les projets et la relation client, 4. répondre à des appels d’offre suivre les process commerciaux. J’apprécie tout particulièrement cette complémentarité entre conseil et formation.
Le management se transforme aujourd’hui pour plus de décentralisation, en tant que consultante en innovation managériale, pensez-vous que le management dit « vertical » est aujourd’hui révolu ? Qu’en est-il du rôle du manager ?
Il est important de réinterroger le rôle du manager tout en lui conservant sa légitimité. La littérature évoque de plus en plus la question de l’holacratie, mais je ne pense pas que la solution réside dans ce modèle de management. Ce n’est pas en renversant tous les codes du management que l’on pourra améliorer la qualité de vie au travail de façon systémique. Il s’agirait plutôt de passer d’un manager « sachant » à un manager « responsabilisant ». Le rôle du manager n’est plus aujourd’hui d’être un expert dans chaque domaine, mais plutôt de savoir écouter, identifier le problème et accompagner ses équipes en les responsabilisant. J’ai la conviction que le modèle de management le plus efficace est celui qui responsabilise tous les membres de l’entreprise, coconstruit et engage son capital humain.
Quelques conseils de fin pour les étudiants ?
Prenez du temps pour penser, murir, construire et choisir votre projet professionnel et votre souhait de premier job : les premières années d’une carrière ne sont pas des années où l’on va sauver le monde ou alors gagner le mieux sa vie, ce sont des années pour apprendre et commencer à évoluer dans ce qui vous passionne. Qu’est-ce qui va le plus vous apprendre ? Qui va le plus vous apprendre ? Où souhaitez-vous le plus apprendre ? Ce sont ces questions auxquelles il vous faut répondre (et l’audit ou le conseil ne sont pas les seules réponses à ces questions 😉)
Nous remercions grandement Graciane Morio de l’Isle pour le temps qu’elle nous a accordé !