- ACTU BUSINESS ENTREPRENEURIAT INTERVIEWS LEVÉE DE FONDS QVEMA
- Noam Ramillon
- 1 février 2023
Rencontre avec Ashley Taieb, candidate dans l’émission « Qui Veut Être Mon Associé »
Son passage dans l’émission « Qui Veut Être Mon Associé » ne vous a sûrement pas laissé indifférent. Ashley Taieb est venue présenter aux investisseurs de l’émission MY ADDIE lors de la saison 2, et a convaincu pour la toute première fois de l’émission, tous les investisseurs !
Dans cet article, découvrez son parcours plus qu’inspirant et comment son passage dans « Qui veut être mon associé ? » lui a permis de développer MY ADDIE à une nouvelle échelle.
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Salut Ashley, pourrais-tu te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je m’appelle Ashley Taieb, et je suis la fondatrice de MY ADDIE. Pour revenir un peu sur mon parcours, j’ai eu une enfance assez internationale. J’ai vécu plusieurs années en Espagne où j’ai été en école française et ma mère m’a élevée en anglais donc j’ai parlé trois langues assez rapidement. Par la suite, j’ai habité à l’étranger pendant 10 ans. J’ai donc vécu à Istanbul, Tel Aviv, Bangkok, en Australie, et même au Brésil.
J’ai eu l’occasion de travailler dans plusieurs domaines assez différents mais je n’étais pas encore entrepreneur à cette époque-là. Cependant, j’ai toujours eu la capacité naturelle à faire des parallèles entre les gens et les situations. Cela m’a donc aidée, dans les pays dans lesquels j’ai vécu à trouver des solutions et à créer des business de façon encore amateur mais qui m’ont naturellement guidée vers le chemin de l’entrepreneuriat.
Enfin, j’ai quitté rapidement les études, vers mes 16 ans environ. J’ai finalement décidé de passer le bac en candidat libre ce qui m’a permis de l’obtenir avec mention. Quelques années plus tard et après avoir vécu en Australie, je suis revenue à Paris pour créer une entreprise avec un associé. Malheureusement, cela ne s’est pas très bien passé et de fil en aiguille, je me suis retrouvée dans la rue pendant plusieurs années avec une addiction aux drogues dures.
Quel a été l’élément déclencheur pour sortir de la rue ?
Il y a plusieurs facteurs qui m’ont fait sortir de la rue. Le premier est assez factuel : j’ai appris que j’étais enceinte et dans mon code éthique, je ne pouvais pas me permettre d’élever mon enfant dans cette situation. J’ai donc arrêté les drogues et j’ai enclenché le long cheminement qui m’a permis d’arriver où j’en suis aujourd’hui.
Ensuite, j’ai senti que je tirais trop sur la corde. Je pense que c’est un sentiment qui est propre à chacun, mais il y a toujours des moments dans ta vie où tu vas trop loin, et tu sais que si tu tires encore trop sur la corde, ça va impacter le reste de ta vie. Donc tu sens au fond de tes tripes que « ça y est, c’est trop, là il faut stopper, et maintenant ».
À la suite de ton combat personnel contre l’addiction tu as décidé de développer MY ADDIE. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ce projet ?
La réalité c’est que MY ADDIE s’est construit sur des années de réflexion, de tests, et de rencontres. Initialement, MY ADDIE, c’était juste une intuition, une envie farouche de partager les choses apprises grâce à mes expériences bonnes et mauvaises, et surtout une conviction forte que libérer la parole de manière juste et saine était le début d’un processus de libération universel.
L’approche de MY ADDIE est finalement de ne pas traiter l’addiction en soi, à telle ou telle substance, à tel ou tel comportement, mais plutôt de travailler sur la pulsion. La pulsion, c’est ce phénomène qui précède l’addiction, cette obsession mentale, cette vague dans le corps qui nous emmène vers des comportements addictifs. de traiter tous types d’addictions. C’est une méthode qui permet de retrouver son autonomie et sa liberté. C’est pour cette raison que nous avons développé, en collaboration avec des spécialistes, une solution pour apprendre à vivre avec ses pulsions addictives, voire même, à les transformer.
Enfin, j’ai été incubée chez les Déterminés, une association qui aide les entrepreneurs de tous les âges et de tous les milieux à acquérir toutes les bases requises pour commencer l’entrepreneuriat.
Beaucoup t’ont découvert dans l’émission Qui Veut Être Mon Associé. Pourquoi avoir voulu faire cette émission ? Et comment s’est-elle déroulée ?
J’ai candidaté pour l’émission assez par hasard. C’est en voyant un post sur LinkedIn que j’ai décidé de postuler. J’ai ensuite passé les phases de sélection pour finalement être sélectionnée et présenter MY ADDIE aux investisseurs.
Lorsque j’ai participé à l’émission, j’étais toute seule, je n’avais pas d’associé ni d’équipe. Le projet était vraiment au tout début. Mais j’y croyais dur comme fer. Et j’y suis allée vraiment en ayant à l’esprit que je n’avais rien à perdre, que j’allais leur proposer ma vision, ma conviction qu’une nouvelle approche de la gestion des addictions était une nécessité, presque un devoir !
J’avais mis beaucoup de temps à travailler sur la mise en scène avec une Intervenante rencontrée chez les Déterminés, nommée Inès Huchet. Mon idée, c’était une application, qui n’existait pas encore, je devais parler d’addiction, il était 20h, heure de grande écoute sur M6.
Donc je me suis vraiment cassée la tête et je pense que cette illustration autour des souffrances de Mr et Mme tout le monde était une des choses qui a le plus impacté dans mon passage. Ensuite, les investisseurs étaient un peu sceptiques à l’idée de faire un projet de ce genre. Toutefois, Jean Pierre Nadir l’a précisé, “on ne peut pas juger la boîte car elle n’existe pas, il n’y a pas de chiffre d’affaires. Elle vient trouver des moyens pour sa recherche et développement et la création de son produit. Mais l’émotion qu’elle procure et la façon dont elle arrive à fédérer les gens fait qu’on ne peut pas la laisser sans rien”.
Ainsi, Jean Pierre Nadir a décidé de me donner 20 000€ pour créer une chaîne Youtube autour de l’addiction et les autres ont décidés de suivre. Tous les investisseurs ont donc investi ce qui était une première dans l’histoire de « Qui Veut Être Mon Associé ».
Il y a-t-il eu un avant / après QVEMA ?
Complètement ! Aujourd’hui, j’ai une équipe, ce qui n’était pas le cas avant, qui est incroyable ! Les rediffusions de mon passage ont fait des millions de vues sur les réseaux sociaux, j’ai pris 10 000 abonnés sur Instagram et j’ai été invitée sur de nombreux plateaux télé. Mais ce qui m’a le plus touchée, ce sont les milliers de messages que j’ai reçu après l’émission de personnes qui me remerciaient d’en avoir parlé. Beaucoup de personnes se sont enfin sentis comprises et considérées et n’attendent plus qu’une chose : la méthode MY ADDIE.
Récemment, les Déterminés, en partenariat avec la French Tech New York, ont organisé un concours pour partir à New York, et tu as été sélectionnée. Peux-tu nous en dire plus sur cette expérience ?
Initialement il y avait une sélection sur dossier puis une sélection orale. 5 Start-ups ont finalement été retenues. L’objectif était de partir une semaine à New York pour une « learning expedition ». L’idée était de proposer cette ouverture sur le mindset américain et sur le monde du business aux Etats-Unis.
Nous avons donc été une semaine à New York où nous avons rencontré de nombreuses grosses boîtes dont Data Dog qui est une des plus belles licornes françaises. Nous avons également participé à plusieurs événements dans le cadre de la semaine de la Tech à New York et avons été invités à l’ambassade de France à New York.
Après, on a pitché notre boîte devant un panel d’investisseurs dans l’idée de lever des fonds là-bas. Toutefois, il ne faut pas négliger la nuance d’échelle par rapport à la France. Aux Etats-Unis, il faut beaucoup plus d’argent pour déployer un business.
Finalement, 2/3 semaines avant de partir, ils ont rajouté Washington au programme car Moussa Camara, le fondateur des Déterminés a des contacts là-bas, notamment à la Maison Blanche. Nous avons donc été reçus à la résidence de l’ambassadeur de France à Washington et avons été reçus dans le premier cabinet d’avocat des Etats-Unis. Enfin, nous avons eu l’occasion d’être invités à la maison blanche pour parler justement de tous nos projets.
Pour finir, quelle est la suite pour MY ADDIE ?
Nous venons, il y a très peu, de sortir le tout premier programme sous format plateforme web qui traite de la pulsion alimentaire. Nous avons créé un réel programme, avec une série d’exercices dans la pluridisciplinarité où vous pouvez découvrir de nombreuses disciplines différentes sous des formats variés : audio, vidéo, exercices interactifs, questionnaires… le tout dans un univers unique loin des codes habituels du monde de l’addiction.. L’objectif ensuite est d’avoir une déclinaison de plusieurs programmes pour tous types d’addictions. Nous avons très hâte car de nombreuses personnes depuis l’émission attendaient le lancement et donc nous allons vraiment voir le retour marché.
Puis, j’aurais l’occasion de participer en mai à mon deuxième TedX à la Baule avec des invités incroyables.
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