Pourquoi les étudiants sont-ils anxieux ?

Pourquoi les étudiants sont-ils anxieux ?

Santé Publique France a mené une étude révélant que la santé mentale des Français continue de se dégrader en 2023 (La santé mentale des Français se dégrade en 2023), en particulier chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, une période charnière pour les jeunes, alors souvent étudiants. Cet article vise à explorer les raisons de cette dégradation de la santé mentale des étudiants et à fournir des solutions concrètes.

 

L’état des étudiants se détériore rapidement

Santé Publique France dépeint un tableau inquiétant : depuis 2017, on observe une explosion de 10% des jeunes se déclarant en état de dépression, passant de 11 à 20%. Attention, si le rapport souligne un danger chez les 18-24 ans, les populations estudiantines sont toutes touchées par ce phénomène, surtout les 11-14 ans.

Cette tendance est entre autres marquée par des recours accrus aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires. En cause : un délaissement de la santé psychologique des jeunes de la part des jeunes eux-mêmes. En effet, Les jeunes âgés de 18 à 24 ans semblent accorder moins d’attention à leur bien-être mental par rapport à leurs aînés. En effet, 64,7 % des jeunes de cette tranche d’âge se préoccupent de leur bien-être mental, tandis que 81,8 % des personnes âgées de 65 ans et plus sont plus attentives à cette question.

 

Lire plus : Interview d’Alexis Levêque, Head of Group Performance Steering à BNP Paribas

 

Comment expliquer cette dégringolade ?

La première chose à constater selon le même rapport de Santé Publique France est la croyance forte des jeunes en leur impuissance à résoudre la question d’une dépression patente. Les jeunes sont ainsi « moins nombreux à penser qu’ils peuvent agir sur leur état psychologique » et ne croient que modérément aux solutions aujourd’hui proposées.

Le rapport souligne en outre les conséquences, désormais visibles, de la crise du Covid, qui aurait plongé dans la tourmente nombre de jeunes dans une période clé, soit celle de la sortie du cocon familial. Ce phénomène a aussi fait ressortir une fracture sociale en France, à l’heure où les jeunes issus de milieux précaires ont eu plus de difficultés en ces temps de confinements.

 

Lire plus : emlyon et Malakoff Humanis lancent la première Chaire de recherche « Santé mentale des dirigeants de PME et TPE »

 

Pourquoi les jeunes ne remédient-ils pas à la situation ?

Un dénominateur commun de la problématique concernant la santé mentale est le prix d’une consultation d’un psychologue pour des résultats mitigés. A l’heure où les jeunes se forment en tant qu’individus et sont confrontés aux premiers choix de leur vie adulte, telle la formation d’un projet professionnel, ils sont victimes d’une sorte de déréliction de laquelle rien ne semble pouvoir les sortir.

Finalement, le rapport souligne qu’il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d’une vie sociale saine et le soutien de sa propre famille quand il en vient à la santé mentale. Le gouvernement a d’ailleurs su mettre en place divers projets, tels une ligne d’écoute, 0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, ou encore Enabee, une étude d’une large ampleur qui permettra de mieux cerner les divers problèmes d’ordre psychologiques que les étudiants pourraient rencontrer.

Le rapport indique enfin clairement la nécessité pour chacun de faire attention à autrui et de reconnaître les signes indicateurs ou du moins précurseurs de la dépression. Il recommande en outre de déstigmatiser l’échange concernant la santé mentale et encourage la propagation d’informations au sujet des services disponibles pour les jeunes. Le maître mot de ces préconisations serait de parler aux jeunes dans vos entourages afin de vous assurer qu’ils vont bien.

 

En somme, la santé mentale de la jeunesse semble être un enjeu majeur et pourtant encore méconnu, bien que nombre d’organismes et d’acteurs commencent à s’y intéresser. Encore une fois, il ne faut pas sous-estimer les bienfaits d’interactions saines et de temps passés en famille. Quand bien même un jeune n’irait pas bien, il peut faire appel à de multiples services afin de surmonter les mauvaises passes qu’il serait en train de vivre.