Milvue : l’intelligence artificielle au service de la santé
Bonjour, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je vais vous énumérer mon parcours sous forme de points :
- Cadre sup à l’Assurance Maladie (5 ans)
- Patron de Business Unit dans un laboratoire pharmaceutique (4 ans)
- Consultant et Dirigeant de société de conseil spécialisé en santé (16 ans)
- VP Sales / marketing France chez un grand éditeur de logiciels hospitaliers (4 ans)
- Depuis Septembre 2020, DG de Milvue
Comment avez-vous découvert l’entrepreneuriat ?
En quittant l’industrie pharmaceutique, je suis rentré comme associé dans un petit cabinet de conseil. En parallèle, j’avais participé à la création de 2 startups aux USA (Biotech et Medtech) comme membre du Board.
En 2002, j’ai participé à un projet de création d’une division IT dans la société conseil, qui a abouti à un spin off dont j’ai pris la direction. Ces différentes expériences m’ont permis de bien m’expérimenter dans le secteur de l’entrepreneuriat.
Pourquoi avoir choisi ce domaine ?
J’ai alterné Grandes structures et petites sociétés. On apprend beaucoup dans les grandes structures, mais les contraintes sont parfois exaspérantes. Elles sont aussi fortes dans l’entrepreneuriat, mais on est aux commandes et on décide.
Quelles doivent être les qualités d’un entrepreneur ?
Qualité n° 1 : la résilience, une capacité à surmonter les épreuves et les déceptions
Qualité n° 2 : savoir s’entourer de gens plus forts que vous dans tous les domaines.
Qualité n° 3 : un leadership reconnu
Qualité n°4 : l’amour de son métier
Vous vous définissez comme un « serial entrepreneur », c’est-à-dire ?
Quelqu’un qui a monté de nombreux projets, dont certains ont abouti et d’autres échoué, mais qui est animé par l’envie de faire des choses nouvelles et de bouger les lignes.
A quoi ressemble le quotidien d’un Directeur Général ?
En période de confinement, beaucoup de réunions en visio. Des réunions avec les partenaires, les clients, les équipes. Plusieurs soucis à traiter par jour.
Une réunion tous les jours avec mon Président, qui est le fondateur de la société. Dans mon domaine, beaucoup de travail sur dossier (préparation d’offres, de contrat de partenariat, etc…)
Le DG doit connaitre un peu de tout, sans nécessairement être expert.
Dans une start-up, il faut aussi tenir compte très fortement des aspirations de l’équipe. Celle de Milvue est composée de jeunes très brillants et très diplômés, sympathiques, mais aussi très « geek », plus orienté « produit » que « service », et avec un mode de travail assez différent de celui qu’on peut connaitre dans une grande société. Cette dimension du management est très importante dans la réussite ou l’échec d’un DG à mobiliser l’équipe.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que Directeur Général ?
La principale difficulté, c’est de ne pas se tromper sur les hommes et les femmes. Connaitre leurs forces et s’appuyer dessus, et leurs faiblesses et savoir les compenser, soit directement, soit par quelqu’un d’autre.
J’ai toujours trouvé que le recrutement était l’activité la plus difficile. En plus des compétences, il faut rechercher le « fit », la complémentarité avec les autres.
Vous occupez actuellement cette fonction au sein de Milvue, qu’est-ce que fait cette entreprise ?
Milvue commercialise et développe des solutions d’Intelligence Artificielle visant à améliorer les workflows au sein des structures de santé, en premier lieu dans les urgences.
Milvue dans les mois, années à venir ?
4 axes majeurs :
Process de l’entreprise : j’ai recruté un responsable du support et une manager Qualité et Affaires Réglementaires pour solidifier les process de Milvue et en faire une entreprise « scalable » et capable de fournir des services de qualité à ses clients. D’autres processus internes (chaine de facturation par exemple) devraient suivre.
Poursuite de la R&D : développement de nouveaux algorithmes, en partenariat avec des clients ou des partenaires.
Développement commercial : avec la constitution d’une équipe commerciale sur le marché hospitalier et le monde libéral.
Internationalisation : d’abord en Europe sur le périmètre du marquage CE, puis en Amérique du Nord.
Vous cherchez quels types de profil au sein de votre start-up ?
Sur la partie Développement et production des algorithmes, jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs ou Ingénieurs biomédicaux, avec une compétence informatique, ayant impérativement participé à des projets de machine learning et / ou des compétitions de type Kaggle. Ce type de poste peut aussi correspondre à des jeunes médecins attirés par l’IA.
Sur la partie Commerce, nous recherchons des commerciaux avec impérativement une première expérience réussie de la vente de solutions logicielles au monde hospitalier ou aux radiologues.
Comment se déroule le process de recrutement ?
Deux ou trois interviews téléphoniques avec Alexandre (le Président), moi-même et les managers concernés.
Je crois personnellement plus à la période d’essai qu’aux entretiens de recrutement, notamment quand ceux-ci se déroulent en visio-conférence. C’est au cours de la période d’essai que se révèlent les vrais traits de personnalité d’un candidat.
5 conseils pour des étudiants qui souhaitent entreprendre ?
- Passer une année dans une entreprise multinationale pour bien comprendre les process de management, de reporting, de controlling et d’alignement stratégique.
- Ne pas se précipiter et bien préparer sa feuille de route, en prenant en compte la loi de Hofstadter qui dit qu’il «faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la Loi de Hofstadter »
- Bien gérer son cash. La trésorerie est
- Se faire accompagner par quelqu’un d’expérience et accepter ses conseils
- Choisir des partenaires ou des collaborateurs plus forts que soi, on en ressort grandi.