8 mars : symbole d’une lutte perpétuelle pour les droits des femmes
La « Journée des droits des femmes », célébrée chaque année le 8 mars, est bien plus qu’une simple commémoration. En effet, c’est une journée de mobilisation active pour l’égalité des droits entre les genres. Il est essentiel de différencier cette journée de la simple « journée des femmes », car elle souligne les combats historiques et actuels contre les inégalités de genre, le sexisme, les discriminations et les violences spécifiques auxquelles les femmes sont confrontées.
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Un panorama chiffré de la situation des femmes dans le monde
Malgré le chemin parcouru, les inégalités, discriminations ou violences subies par les femmes sont encore trop présentes dans la société. Revenons sur quelques chiffres marquants afin de faire un point sur la situation actuelle.
Dans le monde :
- 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas des mêmes opportunités économiques que les hommes.
- Le salaire des femmes ne représente que 77 % de celui des hommes à l’échelle mondiale.
- Plus alarmant encore, une femme sur trois, soit 736 millions, a subi des violences sexistes et sexuelles au cours de sa vie, et une femme est tuée par son conjoint ou un membre de sa famille toutes les 11 minutes.
En France, le constat est également préoccupant puisque :
- Les femmes gagnent en moyenne 15% de moins que les hommes pour un travail égal, ce qui dépasse la moyenne de l’Union Européenne.
- Les cas de violences conjugales ont bondi de plus de 20% en 2021 et une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
Actions et mobilisations lors de la « Journée des droits des femmes »
La « Journée des droits des femmes » du 8 mars est marquée par des rassemblements, animations et manifestations dans le monde entier afin de sensibiliser et mobiliser la société sur ces enjeux. Des grèves féministes sont organisées pour accentuer l’impact de cette mobilisation.
Depuis son officialisation par l’Organisation des Nations Unies en 1977, la Journée internationale des droits des femmes est un moment pour faire le bilan sur la place de la femme dans nos sociétés et reconnaître les avancées déjà réalisées.
Le thème du 8 mars 2024, « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », met l’accent sur un des obstacles majeurs auquel nous nous confrontons concernant la lutte pour l’égalité des sexes : le financement nécessaire pour y parvenir. En effet, selon l’ONU, les dépenses mondiales réalisées pour la lutte en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes représentent environ 360 milliards de dollars, ce qui est colossal.
Cinq axes clés ont été identifiés pour la Journée des droits des femmes 2024 :
- Investir en faveur des femmes : une question de droits humains
- Mettre fin à la pauvreté
- Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre
- Passer à une économie verte et une société de soins
- Soutenir les agents de changement féministes
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La Journée des droits des femmes, un mouvement qui ne date pas d’hier
Derrière la commémoration de la Journée internationale des droits des femmes tous les 8 mars, se cache une longue histoire de revendications.
Célébrée pour la première fois aux États-Unis en 1909 à l’initiative des socialistes, cette journée se destinait à honorer les combats des femmes pour des conditions de travail équitables et le suffrage universel. Inspirée par l’élan américain, Clara Zetkin, journaliste et activiste allemande, a plaidé pour une journée mondiale lors de la conférence internationale des femmes socialistes en 1910. Grâce à sa proposition, des rassemblements ont émergé en Europe dès 1911. En Russie, les manifestations du 3 mars 1913 et du 8 mars 1917 ont permis l’adoption de cette date, immortalisée ensuite par l’Union Soviétique en 1921.
La France, pour sa part, a tardé à inscrire officiellement cette journée. En effet, ce n’est qu’en 1982, sous l’élan d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes, que le 8 mars a été consacré en France comme Journée des droits des femmes. Cette décision a été marquée par une série d’événements, dont la réception de 450 femmes à l’Élysée par le président François Mitterrand. Ce dernier leur a adressé un discours annonçant les mesures d’avancement pour l’égalité des sexes.
Les dérives commerciales et la nécessité d’une lutte permanente pour les droits des femmes
Il est crucial de ne pas confondre la Journée des droits des femmes avec une opportunité de marketing axée sur les femmes, souvent en contradiction avec les principes mêmes de la lutte pour l’égalité. En effet, ce jour, initialement ancré dans un combat pour l’équité et la reconnaissance des droits fondamentaux, fait aujourd’hui face à une récupération commerciale qui en détourne souvent les véritables enjeux.
Sous couvert de célébrer cette journée, une multitude de campagnes marketing ont été lancées, réduisant l’événement à un prétexte pour des promotions ciblées et des offres spéciales. De plus, ce sont souvent des marques de produits considérés comme « féminins », tels que les cosmétiques, les produits électro-ménagers ou les vêtements qui utilisent cet événement pour faire leur promotion, ce qui touche davantage à la crédibilité de la journée.
Ces actions véhiculent très souvent des stéréotypes antiféministes et patriarcaux, ce qui est donc à l’opposé de l’objectif même de la journée des droits des femmes.
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En conclusion, la Journée internationale des droits des femmes est un rappel que la lutte pour l’égalité des genres est toujours d’actualité et nécessite l’engagement continu de tous. Cependant, ce n’est pas la seule journée de l’année où il faut se soucier de ce problème, malheureusement ancré dans la société. Bien au contraire, le combat pour les droits des femmes est un combat de tous les jours, qui implique toute la société.
