40 000 étudiants, IA, alternance… Les coulisses du succès d’OMNES Education avec José Milano

José Milano, Président du Groupe OMNES Education, partage avec nous sa vision de l’enseignement supérieur de demain. Transformation digitale, hybridation des compétences, internationalisation, inclusion… Il revient sur les enjeux clés du secteur et les ambitions du groupe OMNES pour les années à venir. Une interview dense et inspirante avec un acteur engagé de l’éducation, entre convictions fortes et stratégie d’impact.

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Bonjour José, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis José Milano, dirigeant d’un groupe d’enseignement supérieur. Je suis Normalien, avec un parcours académique pluridisciplinaire. J’ai réalisé l’essentiel de ma carrière dans l’assurance, avant de revenir, presque naturellement, vers l’enseignement supérieur. Ce retour traduit mon intérêt profond pour l’hybridation des savoirs et la multidisciplinarité. Aujourd’hui, ce qui me motive, c’est la capacité à conjuguer une mission éducative et la gestion d’une entreprise avec de vrais enjeux.

Vous avez occupé plusieurs fonctions à haute responsabilité dans l’enseignement supérieur, notamment à KEDGE. Quels grands enseignements retenez-vous de ce parcours ?

Ce que j’ai surtout retenu, c’est la nécessité de transformer en profondeur ce secteur. Comme le disait Stanislas de Bentzmann, alors président de KEDGE : « Le monde doit devenir plus humain et plus tech ». Cette phrase résume bien les enjeux : nous sommes dans un métier de service, car nous accompagnons des individus dans la construction de leur avenir. Mais c’est aussi un métier de data, de traitement de l’information, donc industrialisable.

L’enseignement supérieur doit se réinventer en assumant à la fois sa dimension humaine et sa capacité à s’aligner sur des logiques d’efficacité, d’innovation, et de transformation numérique. Il s’agit de concilier les besoins en compétences et de compétitivité des entreprises et la capacité des femmes et des hommes à accompagner des transitions majeures.

Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la tête du groupe OMNES Education ?

Je suis convaincu que l’enseignement supérieur est à un tournant. Il doit faire en quelques années ce que d’autres secteurs ont mis des décennies à accomplir : devenir plus compétitif, s’industrialiser, se digitaliser, se personnaliser et s’internationaliser.

Il ne s’agit plus uniquement de transmettre un savoir, mais de construire des parcours personnalisés autour des étudiants. Nous devons aussi répondre aux besoins croissants des entreprises, notamment sur les grandes transitions : écologique, technologique, géopolitique…

En rejoignant OMNES Education, j’ai été attiré par une aventure collective, portée par des équipes engagées. Le groupe couvre un large éventail de disciplines (business, ingénierie, communication, design, sciences politiques…) ce qui lui donne un potentiel d’action exceptionnel. Mon objectif est d’en faire un acteur pédagogique différenciant, à la fois solide sur le plan académique et agile dans son positionnement.

Quelle est votre méthode de management à la tête d’un groupe aussi large ?

OMNES Education, ce sont aujourd’hui 40 000 étudiants, 2 000 salariés, 4 500 intervenants. Créée il y a 50 ans, c’est devenu une entreprise de taille intermédiaire avec une forte dynamique et des ambitions internationales. Ma méthode repose sur deux piliers : la lucidité sur ce que nous sommes (nos forces, mais aussi nos axes d’amélioration) et la diversité des talents.

Ce groupe exige à la fois une grande proximité humaine avec nos étudiants, nos entreprises partenaires et une capacité à professionnaliser nos processus. Cela demande de concilier des profils très différents : stratèges, opérationnels, enseignants, experts tech. Pour cela, je privilégie le travail collectif, l’écoute et la co-construction avec mes équipes. Je crois beaucoup au consensus comme socle de l’exécution, même si cela demande du temps et de l’énergie.

En quoi OMNES Education se distingue-t-il des autres groupes ?

Notre pédagogie repose sur quatre piliers structurants :

1. L’international : avec des campus en Europe, à Londres et Barcelone par exemple, en Afrique, à Abidjan, et plus de 160 nationalités représentées.
2. La RSE : 100 % de nos étudiants sont formés à ces enjeux via des certificats reconnus, et beaucoup mènent des projets à impact.
3. L’hybridation : 10 000 étudiants suivent au moins un cours hors de leur discipline d’origine. L’ouverture disciplinaire est ancrée dans notre modèle.
4. La data et l’IA : 19 000 étudiants ont été formés à la data cette année, dans toutes les disciplines, grâce à DataScientest. En 2025, 100 % de nos 40 000 étudiants y auront accès.

Ce modèle pédagogique nous permet de proposer une formation académique exigeante, professionnalisante et alignée avec les besoins de demain.

Comment accompagnez-vous les 40 000 étudiants du groupe dans leur insertion professionnelle ?

Notre réseau de 15 000 entreprises partenaires nous permet de rester connectés au marché de l’emploi. Nous ajustons nos 750 programmes en permanence, avec une grande agilité : certains naissent, d’autres s’arrêtent. Nous avons aussi une équipe marketing très performante et une plateforme mutualisée qui permet à chaque école de bénéficier d’outils et de compétences de haut niveau.

Notre internationalisation (25 % de croissance annuelle à l’étranger), nos exigences qualité et nos investissements dans les campus et dans le digital (ERP, outils de suivi, mesure de satisfaction, etc.) nous permettent de structurer un accompagnement solide. L’objectif est que chaque étudiant vive une expérience riche, complète et professionnalisante.

Quels liens tissez-vous avec les alumni du groupe ?

Nous comptons aujourd’hui 215 000 alumni, répartis dans le monde entier. Chaque école a sa propre culture, mais à l’international, l’approche devient naturellement transversale. Un ancien de l’ECE, de l’INSEEC ou de HEIP à Abidjan ou New Delhi se reconnaît avant tout dans le groupe OMNES.

Petit à petit, au-delà des identités d’école, nous construisons une culture commune OMNES. Cette dynamique de réseau devient un véritable levier d’engagement, de fierté, de lien et de collaboration qui nous oblige.

Quelle place occupe l’alternance dans votre modèle ?

L’alternance est centrale. Elle permet à des profils plus éloignés du système scolaire classique de s’insérer durablement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 54 % des bacs pro et techno arrivent au bachelor via l’alternance, contre 4 % à l’université.

Mais il faut aller plus loin : simplifier les mécanismes, rationaliser les coûts pour les finances publiques, et mieux mesurer la qualité (taux d’insertion, passerelles, reconnaissance des titres). On a besoin d’une vision globale, moins silotée, pour faire évoluer ce modèle de manière durable.

Quelles sont vos stratégies pour renforcer la notoriété internationale du groupe ?

Au-delà d’un choix stratégique, l’international est surtout une nécessité. Nos étudiants ont accès à des cursus à l’étranger, et nous accueillons plus de 160 nationalités sur nos campus. C’est à la fois un enjeu politique, pédagogique et économique, notamment dans un contexte de stagnation démographique en France.

Nos équipes internationales sont organisées par zone (9 grandes régions du monde) et mutualisent leurs pratiques. Cela permet de gagner en cohérence et en efficacité, notamment grâce à l’innovation digitale et l’expérimentation de nouveaux canaux de recrutement.

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Comment voyez-vous évoluer OMNES Education dans les prochaines années ?

Nous devons renforcer notre modèle pédagogique, accélérer la digitalisation, développer de nouvelles verticales (notamment dans la tech et la cybersécurité), et intégrer pleinement l’IA. L’idée, c’est de déconstruire le modèle classique de l’enseignement supérieur — avec sa rentrée unique en septembre et son format figé — pour inventer un modèle plus souple, plus individualisé, plus inclusif.

Notre ambition : offrir des perspectives d’ascension sociale à tous les profils, tout en répondant aux besoins réels des entreprises et du pays.

Si vous deviez décrire OMNES Education en un mot, lequel choisiriez-vous ?

Agilité.
Parce qu’aujourd’hui, c’est à l’enseignement supérieur de s’adapter à la diversité des étudiants, aux transformations des entreprises et aux exigences de notre société. L’agilité est au cœur de notre capacité à offrir à chacun les mêmes chances de réussir.

Pourquoi avoir accepté cet échange avec Planète Grandes Écoles ?

Parce que vous effectuez un travail utile et sérieux. Dans un monde saturé d’informations et de contre-vérités, il est important de pouvoir s’appuyer sur des acteurs engagés dans une communication de qualité. Et puis, on vous connaît et on vous fait confiance !