Interview de Raphaël Berkane, CEO de Call Out The Game (QVEMA)

Interview de Raphaël Berkane, CEO de Call Out The Game (QVEMA)

Rencontre avec Raphaël Berkane, CEO de Call Out The Game (QVEMA) qui nous raconte, la naissance de son entreprise et ses projets.

 

Bonjour Raphaël, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Bonjour Maxime ! Je suis Raphaël Berkane, j’ai 30 ans et je suis actuellement un entrepreneur du mouvement, qui me donne plusieurs casquettes. Avant d’en arriver-là, il y a eu deux grands moments au collège : la découverte du hip-hop grâce à Romain, mais aussi l’arrivée de Dorian, qui était incroyable en acrobatie. Ainsi, j’ai été parallèlement entraîné à la danse et au salto.

A 20 ans, je suis parti en Suisse pour un job étudiant après mes études et j’ai rencontré dans la rue, mon premier groupe de danseur. L’aventure de la danse a commencé avec quelques scènes professionnelles, des battles et des compétitions. Chemin faisant, les opportunités augmentaient, car j’étais de plus en plus reconnu dans le milieu. Ainsi, j’ai commencé à enseigner et c’est là que la passion est vraiment venue. Avec les années, je suis devenu coach et professeur de danse, ce que je continue à faire aujourd’hui.

Actuellement, je suis chorégraphe, danseur et entrepreneur avec Call Out The Game, un jeu de cartes autour de la danse et des figures.

 

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En janvier 2022, tu a cofondé Call Out The Game. Comment vous est venu cette idée ?

J’étais avec un ami dans un avion en Bulgarie pour faire des street shows, lors d’un festival. C’était pile au moment où il y avait un buzz autour de PokemonGo. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à transférer ça dans le monde de la danse grâce à une application. Ainsi, le but était d’aller chercher des personnes pour des battles et non des Pokemon. L’idée du jeu de cartes était les prémices pour préparer cette application.

Ensuite, il y a eu la COVID en 2020 où l’idée est revenue, avec des battles Drive organisées de manière clandestine. En 2021, le CIO a annoncé que le break serait une épreuve des JO de Paris 2024 et lors de mon mariage, un ami proche dort chez moi et nous échangeons toute la soirée sur le projet Call Out The Game, en se disant que si nous ne le faisions pas, quelqu’un d’autre allait le faire.

 

La première chose pour démarrer serait de créer un jeu de cartes à collectionner qui référencerait les mouvements de danse, afin d’inviter les personnes à exécuter les mouvements sur les cartes. Ce projet entrepreneurial est mené en trio, car nous avons des vies assez riches et cela permet d’avoir toujours quelqu’un sur le projet.

A savoir : en tant que danseur, on touche déjà à l’entrepreneuriat, car on est solutionneur de problème, on crée des événements, en se présentant sur scène. Il y a cet esprit d’initiative comme en entrepreneuriat. La danse m’a donné les premières compétences de l’entrepreneuriat.

 

Où en est actuellement Call Out The Game ?

Actuellement, nous sommes dans l’impression de nos cartes, car nous avons fait une rupture de stocks sur la première livrée. Cela nous a mis dans un petit stress, puisque nous perdons de l’argent, car des personnes ne peuvent pas commander.

Je suis en train de manager l’équipe de dessinateur pour qu’ils puissent créer des cartes, avec du hip-hop debout, à la fin de l’année 2024. Le jeu est en train de s’ouvrir à plusieurs catégories de danse et ce plutôt que prévu. De plus, nous sommes en train de préparer les JO 2024, avec l’organisation de notre venue.

La suite du projet sera de créer une application avec des NFT, qui centralisera les collections de tous les joueurs notamment.

L’information en plus : Nous sortons des extensions de 100 à 150 cartes, donc ce sont des cartes collectors.

 

Quelles sont les difficultés rencontrées durant ces 2 années ? Comment les avez-vous surmontés ?

Nous sommes dans une optique de planter des graines et de voir où cela nous mène quelque part et nous allons dans cette aventure entrepreneuriale humblement, car nous avons traversé beaucoup d’épreuves de timing au niveau de la production. En effet, la production prend souvent beaucoup plus de temps que prévu, car il ne faut pas faire d’erreur au niveau du design, de l’orthographe et de la fabrication des cartes. Cela a des conséquences sur les délais de livraison pour les clients.

Le deuxième cheallenge est celui de l’auto-financement, car le financement se base uniquement sur les ventes pour bien payer nos fournisseurs et nos partenaires : nous ne nous versons pas de salaires depuis le début. La difficulté principale se situe au niveau de la trésorerie et du fonds de roulement.

Le troisième défi est celui de ne pas s’enfermer dans une communauté très réduite, mais bien de toucher tous les passionnés de jeux de cartes et pas seulement ceux qui aiment la danse.

 

A contrario, Quels sont tes grands succès ?

Depuis le lancement de Call Out The Game, nous avons vendu 1400 paquets de carte et nous fêtons notre première année officielle, même si le projet a démarré bien avant dès 2022, avec le crowdfunding.

C’est passionnant de voir à quel point, nous avons mis les pieds dans quelque chose d’universel, avec les mouvements et les figures identiques d’un pays à un autre, dans la danse.Nous avons vu qu’on avait réussi à créer un univers avec un vrai storytelling sur le long-terme. Nous sommes très curieux de voir ce qui va se passer dans les 10 prochaines années.

 

Tu as participé à QVEMA. Comment s’est déroulé l’émission et la sélection ? As-tu des anecdotes à nous raconter ?

Cette expérience fut intense. Cela se déroule sur une journée, mais il y a beaucoup de choses à faire : interviews, photos, présentation. Nous sommes passés à 19 h 30 pour présenter notre projet et cela a duré 45 minutes, même si à la télévision, cela dure entre 10 et 15 minutes. Plusieurs anecdotes sont marquantes :

  • Le staff nous dit que nous aurions 20 à 30 minutes pour nous préparer tranquillement, avec quelques prises à faire et là sans prévenir, le décompte des 10 secondes intervient pour faire notre entrée devant les investisseurs sur le plateau.
  • L’émission a négocié avec nous en amont la valorisation de notre société, car la production nous a appelé pour connaître nos prétentions (100 000 euros pour 10% de la société) et ils ont « négocié » au téléphone, donc nous nous sommes sentis « obliger de suivre les recommandations de l’émission sur la valorisation ». Finalement, la proposition de valorisation dans l’émission était celle « négociée » avec la production.

A savoir : la production voulait plus de petits projets pour avoir plus de petits investissements.

 

Quelles sont les retombées de l’émission ?

QVEMA nous a permis d’augmenter notre visibilité au niveau des réseaux sociaux et de potentiels partenaires (cela nous a fait gagner du temps), même si la communauté hip-hop était déjà derrière nous, car ils apprécient le projet. Cela nous touche et nous donne de la motivation.

Même si Stéphanie Delestre a « dit qu’elle allait investir » 60 000 euros sur le plateau dans notre projet pour 20% des parts, il n y a pas eu tant de suivi que cela après le passage. En effet, l’investisseur recontacte les participants après l’émission, ce que Stéphanie Delestre a fait, quelques mois plus tard sur Linkedln.

Dans les discussions, elle met un conditionnel, car elle s’est rendue compte que le projet n’était pas sûr. Dans la réalité, Stéphanie Delestre n’a pas investi dans le projet, malgré le fait qu’il y ait eu une lettre d’intention. Nous sommes restés sur un point de suspension avec Stéphanie Delestre.

 

A retenir « il y a un monde entre les actions et les comportements à la télévision et dans la réalité »

 

Des conseils pour les étudiants intéressés par l’entrepreneuriat

Ma conception de l’entrepreneuriat se base sur mon épanouissement personnel, afin d’atteindre une très belle destination, avec une grande aventure. Je veux m’amuser dans l’entrepreneuriat, tout en gagnant ma vie. Mon conseil est d’aller vers quelque chose où vous avez une compétence et une passion. Il faut être aligné avec ce que l’on fait, car c’est plus facile de le proposer aux autres.

C’est sur le terrain qu’on apprend, bien que les écoles permettent d’avoir un très bon réseau et de bien s’entourer, avec des experts spécialisés dans différents domaines. En matière d’expérience pure, il n y a que le terrain qui compte.

 

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Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.