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- Maxime Lescure
- 27 mars 2024
Interview d’Ossama Hezhaz, fondateur du podcast Artisan de l’esprit
« N’écoute pas les conseils des gens, écoute leur histoire ! ». Découvrez dans cet article le parcours d’Ossama Hezhaz, fondateur du podcast Artisan de l’esprit.
Sa vision ? Être le podcast qui aspire à créer des ponts dans divers milieux socio-professionnels.
Son ambition ? Devenir la référence des podcasts qui met en valeur les quartiers populaires.
Bonjour Ossama, peux-tu te présenter et résumer ton parcours scolaire ainsi que professionnel jusqu’à maintenant ?
Bonjour Maxime. Merci pour l’invitation. Je m’appelle Ossama Hezhaz. Aujourd’hui, je suis entrepreneur. Avant cela, je suis originaire du 60, d’une ville qui s’appelle Compiègne.
Mon parcours scolaire est assez chaotique depuis mon plus jeune âge. En effet, je n’ai jamais réussi à être concentré de la primaire jusqu’à la faculté mais j’y reviendrais. Disons que j’avais plus un profil « rêveur » qui ne comprenait pas forcément ce qu’on me forçait à apprendre. J’avais toujours du mal à me concentrer à ce niveau. Cela engendrait des mauvaises notes ou bien du retard. Malgré cela, je vais au lycée en BEP. C’était à l’époque où il y avait deux années de BEP accompagnées par deux années de bac professionnel. En BEP, c’était un petit peu plus facile pour moi mais je ne fournissais pas réellement d’effort. Malgré cela, j’ai obtenu mon BEP et je suis passé en bac pro. J’aimerais préciser que le bac professionnel a été un moment très particulier parce que je n’aimais pas réellement ce que je faisais. Je n’étais pas forcément épanoui ! J’étais à l’école avec certains amis et on ne se tirait pas forcément vers le haut. Certains camarades dont j’étais proche partaient au compte-gouttes, ils abandonnaient petit à petit, presque tous et moi je me suis alors dit que stratégiquement, soit je change et je pars en secrétariat parce que c’est plus facile, c’est beaucoup d’ordinateurs. En plus, on peut écouter de la musique et les profs sont plus cools. Soit, je rate et mes parents ne vont pas être d’accord, donc je fais du forcing pour aller en secrétariat. En secrétariat, j’étais le seul garçon dans ma classe. Cette filière est plus plaisante pour moi car elle ne me demande pas spécifiquement d’effort. Ainsi, je valide mon bac professionnel secrétariat.
Après le bac, je décide d’arrêter car je considère que les études ne sont pas pour moi. C’est alors que je cherche du travail mais très compliqué pour moi puisque je ne trouve que des missions d’intérim par-ci par-là, rien de bien concluant et surtout d’épanouissant.
Environ un an et demi plus tard, je décide de reprendre les études. C’est à ce moment-là que je vais à l’université, plus précisément à la faculté des STAPS à l’Université de Nanterre. J’arrive en janvier 2010, car il m’a été très difficile de m’inscrire. Ils ne voulaient pas pour plusieurs raisons : ce n’était pas mon université de secteur, cela n’était pas lié à mon cursus, et on m’a dit que cela pourrait être compliqué pour moi. Ils m’ont expliqué de différentes manières et avec différents arguments que ce n’était pas possible. Je n’ai pas abandonné et j’ai finalement réussi à m’inscrire en licence STAPS. Cependant, j’ai arrêté en troisième année, sachant que je redoublais une année sur deux, en raison de problèmes de santé.
Par la suite, en 2015, je découvre l’entrepreneuriat, notamment dans le domaine du développement personnel. C’est à ce moment-là que je décide de me lancer dans cette voie passionnante du développement personnel et de transmettre cela aux gens des quartiers en France. Il faut savoir qu’à cette époque, le développement personnel n’était pas aussi à la mode qu’aujourd’hui. Le business en ligne, c’était nouveau pour moi, mais les gens ne le connaissaient pas encore. J’étais quelque peu en avance et cela créait une distance avec les autres entrepreneurs, car les gens ne connaissaient pas nécessairement. C’est ainsi que je me suis lancé dans l’entrepreneuriat. En ce qui concerne ma formation, je me suis formé seul concernant les différents outils en matière de développement personnel. J’ai lu des livres, j’ai fait beaucoup de choses. Ensuite, j’ai commencé à intervenir auprès des décrocheurs scolaires. Actuellement, je suis formateur en prise de parole en public et en confiance en soi. Je travaille également beaucoup avec les villes et les mairies. En parallèle, j’anime le podcast.
Peux-tu nous présenter ton projet de podcast Artisan de l’esprit ?
Le podcast « Artisan de l’esprit » est constitué d’échanges avec des personnalités qui s’efforcent de s’accomplir et qui proviennent des quartiers. L’idée est de discuter de leur parcours. À la fin de chaque échange, je fais un parallèle avec les cultures urbaines. On peut ainsi aborder des sujets aussi variés que le rap, la poésie, le cinéma, la lecture, voire même une œuvre graphique telle qu’un graffiti.
L’objectif est vraiment de comprendre l’état d’esprit de la personne afin de savoir comment elle a réussi à atteindre son niveau actuel. En résumé, « Artisan de l’esprit » se concentre véritablement sur la mentalité de l’individu. Aujourd’hui, le podcast a dépassé les 13 000 écoutes. Le 51e épisode est récemment sorti, celui avec Narjes Bahhar, journaliste rap et Responsable Éditoriale chez Deezer.
De mon côté, les choses commencent à se professionnaliser, car je travaille sur une formation en ligne pour permettre à toute personne qui souhaite lancer son propre podcast de se former et de le lancer de manière autodidacte.
Aujourd’hui, le podcast connait un grand succès et de plus en plus de personnes se lancent dans ce domaine. De ton côté, qu’est-ce qui te motive au quotidien ? Pourquoi et comment as-tu choisi de lancer ton propre projet de podcasting ?
Si tu le permets, je vais commencer par répondre à la deuxième question. Quand je suis entré dans l’entrepreneuriat en 2016 via l’association Les Déterminés, j’ai commencé à rencontrer des personnes très influentes aux côtés desquelles j’ai pu m’identifier, là où ce n’était pas le cas auparavant. En 2019, je me suis posé la question de savoir comment je pouvais transmettre facilement et rapidement des parcours de réussite atypiques. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé le potentiel du podcast, dont j’avais entendu parler. Étant très investi socialement à ce moment-là, je me suis demandé comment je pourrais aider les jeunes. J’avais des connaissances qui, à leur tour, connaissaient d’autres personnes ayant réalisé des réussites remarquables dans des domaines spécifiques, mais dont les accomplissements n’étaient pas nécessairement mis en valeur de la meilleure manière. Je me suis alors demandé comment je pourrais, à mon échelle, aider et inspirer ces individus. Naturellement, l’idée du podcast s’est imposée à moi. J’ai décidé de voir comment je pouvais me former et apprendre, en sollicitant des personnes de mon réseau et en explorant diverses opportunités. Bien que quelques possibilités se soient présentées initialement, elles n’ont pas abouti. Finalement, j’ai choisi de me former en autodidacte et d’investir dans mes propres moyens humains, matériels et autres ressources pour améliorer mes compétences dans ce domaine et concrétiser mon projet. Ainsi, cet élément a principalement été le déclencheur de mon initiative.
Concernant la première question, ce qui me motive sincèrement, c’est le besoin de me prouver des choses à moi-même. Dans ce genre de projet, il est essentiel de comprendre que je pars de zéro pour avancer vers un projet et le concrétiser, ce qui représente déjà un premier défi. L’objectif était de savoir si j’étais capable d’aller jusqu’au bout de ce projet et d’être régulier, notamment en adoptant une discipline tout au long du processus. Quand je parle du processus, cela inclut la préparation d’une interview, le contact avec les personnes, la réalisation de l’interview, la gestion de la partie technique, le montage et enfin la mise en ligne. C’est un processus complet qui demande du temps et beaucoup d’investissement, mais je me rends compte que cela ne me fait pas peur, au contraire, cela me motive profondément.
Le projet consiste à construire quelque chose seul tout en rassemblant des personnes et à en être fier à la fin, fier du résultat. L’objectif est de voir que cela touche les gens, que cela leur plaît. Le plus beau cadeau que l’on puisse me faire, c’est de me dire que l’on écoute mes podcasts et que l’on apprécie ce concept. Quand on souligne la profondeur et le professionnalisme de mon travail, cela me fait énormément plaisir. C’est gratifiant de recevoir de telles remarques, surtout lorsque l’on considère que je ne suis pas journaliste et que j’ai tout appris par moi-même. De même, j’ai appris à réaliser des interviews en écoutant et en observant. Le fait que les gens apprécient le concept me remplit de bonheur.
De plus, le fait d’être validé par des journalistes et des professionnels me satisfait énormément. Cette forme de reconnaissance me rend particulièrement heureux.
Lire plus : Le podcast : un nouvel outil pour développer sa culture générale
Concernant le networking, de quelle manière abordes-tu les personnalités avec qui tu vas travailler pour réaliser tes podcasts ?
Tu soulèves un point très important parce que me concernant, je n’ai jamais trouvé de stage, tout seul. Ce n’est pas l’effort qui n’était pas fourni, notamment lorsque j’étais au collège et au lycée. Au contraire, j’ai le souvenir d’avoir postulé dans beaucoup d’établissements mais l’on ne voulait pas nécessairement de moi.
Pour l’anecdote, il faut savoir que pendant mon cursus de bac professionnel, un responsable de l’Office public d’aménagement et de construction avait appelé l’une de mes professeures, car ils cherchaient des stagiaires. C’est alors que j’ai préparé ma candidature pour y postuler. Lorsque je me suis rendu à l’Office, je me suis approché de la même Responsable pour lui remettre mon CV ainsi que ma lettre de motivation. Malheureusement, elle m’a informé que cela ne serait pas possible et m’a fait comprendre, d’un signe de tête, que je devais quitter le bâtiment.
Que ce soit pour le travail ou les stages, cela a toujours été complexe pour moi. D’ailleurs, je me suis retrouvé à faire un stage partagé entre la surveillance dans mon bâtiment et le rôle de documentaliste au CDI de mon établissement scolaire, ce qui, je te l’accorde, n’était pas forcément très épanouissant. Ces différentes expériences ont donc eu un impact sur moi. J’ai vite compris comment cela fonctionnait. J’ai réalisé que mes camarades qui obtenaient de bons stages avaient les bons contacts pour les obtenir. Avec ces expériences, j’ai vite compris qu’il me faudrait élargir mon réseau, que ce soit pour les stages ou dans la vie professionnelle en général. J’ai également compris qu’il me faudrait me débrouiller pour cela.
Désormais, ma démarche est bien différente. En effet, je suis stratégique dans ma façon d’aborder les choses professionnellement. Je considère qu’il est important d’être stratégique dans l’utilisation de LinkedIn, Instagram et des réseaux sociaux en général en fonction du stage que l’on recherche, dans un premier temps. Je fais de même pour mes podcasts. On peut également passer par les réseaux sociaux d’un interlocuteur connu en identifiant les personnes qui pourraient être intéressantes dans son réseau. Par exemple, sur Instagram, on peut consulter ses abonnés et les comptes qu’il suit.
Le networking est très intéressant lorsqu’il est lié à un événement, car tout le monde est réuni dans un but commun, ce qui facilite les échanges. Pour prendre contact avec Narjes Bahhar, je me suis rendu en décembre 2022 au centre culturel hip-hop de Paris appelé La Place, où j’ai pu la rencontrer alors qu’elle réalisait une interview pour un artiste. À la fin de son passage, je suis allé lui parler de mon projet, en précisant que j’avais un podcast et que j’aimerais réaliser une interview avec elle.
Maintenant, il y a une chose très importante à comprendre. Quand tu commences et que tu n’es pas validé, que pour les gens tu n’as pas de légitimité, tu dois comprendre que la patience est essentielle pour obtenir ce que tu veux. Tu commenceras par interroger des personnes beaucoup plus accessibles. C’est à ce moment que tu pourras débuter, et le fait de réaliser de nombreuses interviews te conférera de la légitimité et rassurera les gens.
Je prends l’exemple d’un illustrateur que j’ai interrogé et qui a aujourd’hui sorti deux ou trois livres. Bravo à lui ! Il m’a expliqué qu’il avait accepté de participer à mon podcast parce qu’il avait vu ce que je faisais et que nous avions des amis en commun avec qui j’avais déjà réalisé un podcast. Cette stratégie est donc très importante, mais elle fonctionne réellement, selon mon expérience, sur le moyen à long terme.
En conclusion, je pense qu’il est nécessaire d’utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour contacter une personne, comme les réseaux sociaux et les événements. Mais cela dépend également de ce que tu es capable de faire en plus des activités qui peuvent attirer les gens vers toi.
À part le networking, comment se passe l’organisation globale de tes podcasts ? (l’enregistrement, logiciel, plateforme de diffusion)
Il est essentiel de comprendre que cela demande un engagement sur le long terme. Ce que je recommande vivement, c’est de produire un maximum d’épisodes en amont, en lien avec le podcast, avant d’officialiser son lancement, afin de mieux s’organiser. Si tu te lances sans expérience et surtout sans une bonne organisation, cela risque d’être compliqué. Il est vraiment important d’accumuler du contenu. En termes d’organisation, je vois deux approches possibles. Soit tu externalises certaines tâches, comme le montage ou l’enregistrement, mais cela nécessite un budget. Soit tu prends en charge toutes les étapes toi-même, mais dans ce cas, tu devras consacrer du temps à l’apprentissage.
En ce qui concerne les logiciels, il en existe de nombreux. Il y a des options gratuites comme Audacity. À noter que Spotify a acquis Anchor, une plateforme permettant notamment de monter directement les podcasts sur Spotify for Podcasters. Pour le montage, tu peux utiliser la suite Adobe, composée d’Adobe Audition, Adobe Premiere Pro, ou encore Reaper (qui est gratuit).
Pour l’enregistrement, il est primordial d’avoir du matériel de qualité, comme des micros performants, ou éventuellement investir dans un bon studio.
Ensuite, il ne faut surtout pas négliger la rédaction et la proposition de contenu. Certains utilisent des outils comme ChatGPT, mais personnellement, je préfère relever ce défi moi-même. Bien sûr, ChatGPT peut être un complément, mais je pense qu’il ne doit pas être utilisé de manière systématique, car cela peut rendre le processus moins stimulant sur le plan intellectuel.
En ce qui concerne les plateformes, j’ai débuté avec Podcast X, qui coûtait 8€ par mois. Il y a aussi Acast, qui est gratuit si tu ne dépasses pas un certain nombre d’écoutes, ainsi que Ausha, qui est très intéressant. Spotify for Podcasters est également largement utilisé. Je conseille aux personnes qui souhaitent se lancer de bien choisir la plateforme qui leur convient le mieux. Il est important de définir ses objectifs pour le podcast afin de savoir s’il est pertinent d’investir de l’argent dans une plateforme spécifique.
De quelles manières communiques-tu sur ton podcast ? Comment t’adresses-tu à ta cible ?
Déjà, dès mes débuts dans l’entrepreneuriat, j’ai mis un point d’honneur à développer un vaste réseau. Avant même de concrétiser mes projets, j’ai consciencieusement élargi mes contacts. Même après avoir commencé à intervenir, j’ai continué à cultiver ce réseau. Cela m’a permis, le jour du lancement, de bénéficier d’une promotion naturelle, sans même avoir à demander explicitement aux gens de partager.
Au début de mon parcours entrepreneurial, j’ai beaucoup partagé le travail des autres, mais cela était assez instinctif pour moi. Par la suite, j’ai réalisé que les gens se sentaient redevables envers moi. Un aspect qui m’aide au quotidien dans ma communication et mon réseautage est ma bienveillance envers les autres. Lorsque je discute avec les gens, ils ressentent que je suis sincère et que mon intérêt n’est pas uniquement commercial, même si dans le milieu des affaires, cela peut sembler inhabituel.
Au moment du lancement du podcast, j’ai réalisé une vidéo de présentation dans laquelle je partageais mon histoire de manière significative, afin de montrer qui je suis et pourquoi j’ai choisi de lancer ce podcast. Ce concept a vraiment bien fonctionné. À l’époque où l’on pouvait publier des contenus de deux minutes sur Instagram, cette vidéo a eu un très bon impact, avec mille vues en quelques jours à peine. En 2021, atteindre ce nombre de vues était significatif, surtout pour quelqu’un lançant sa première vidéo.
En ce qui concerne les réseaux sociaux, j’apprécie particulièrement LinkedIn, car il y a une grande communauté de consommateurs de podcasts. Je dois admettre que ces derniers temps, je suis moins actif sur ce réseau, ce qui est une erreur de ma part.
Sur les réseaux sociaux, l’idée est de partager autant de teasers et d’informations que possible sur le contenu du podcast. Parallèlement, j’ai créé un site internet. De plus, je pense que plus les personnes que j’interviewe ont de followers, plus elles sont enclines à partager. Maintenant que j’enregistre mes épisodes à l’avance, je reçois souvent des retours positifs de personnes influentes qui apprécient l’approfondissement et les échanges. Cependant, une fois que l’épisode est publié, l’enthousiasme peut diminuer et la communication souhaitée pour promouvoir le podcast peut ne pas être au rendez-vous.
Dans de telles situations, je pense qu’il est essentiel de faciliter au maximum le travail de la personne. Je suis convaincu qu’un contenu visuel attrayant et apprécié par la personne contribue à sa diffusion.
Enfin, je suis persuadé qu’une bonne communication est essentielle lorsque l’on propose quelque chose d’innovant. Proposer quelque chose qui résonne émotionnellement avec le public est toujours pertinent et cela ne peut que favoriser la réussite.
Une fois que le podcast est sorti, que se passe-t’il ? Est-ce que tu analyses les retombées de ton travail ?
Concernant les données, j’ai décidé de ne pas me concentrer sur ce détail au début. J’avais tellement de travail à accomplir sur le podcast, et plus précisément sur sa réalisation et sa production, que m’ajouter cela en plus aurait pu me déstabiliser. Donc, je me suis dit que la première étape était d’être régulier dans ce que je faisais et proposais. Notamment en offrant avant tout du contenu de qualité, et je me suis dit que je verrais plus tard pour les données.
C’est seulement récemment que je me suis concentré sur les données. Maxime, sache que j’ai réalisé plus de dix mille écoutes sans me concentrer sur ce détail, notamment sur Ausha qui a lancé le PSO. Le PSO est un peu comme le Google Ads des podcasts, ce sont des mots-clés que tu peux utiliser pour Spotify et Apple Podcasts. Cela représente un véritable changement de paradigme sur Ausha, car cela te permet réellement d’analyser tes données et de voir quels mots-clés sont utilisés par rapport à tes podcasts afin de les mettre en avant.
En ce qui concerne l’organisation avec les invités, certains que je rencontre plusieurs fois et d’autres pour lesquels l’enregistrement du podcast se fait en une seule prise (one shot).
Le podcast est en train de devenir plus professionnel. Ce qui est intéressant à cet égard, c’est que cela confère une certaine légitimité. Si tu veux travailler avec des professionnels, il est toujours intéressant de pouvoir dire que tu as un certain nombre d’écoutes, une certaine cible. Savoir si cela peut ou non vous intéresser, si ce sont majoritairement des femmes, si c’est plutôt ceci ou cela, il est important d’avoir des données sur l’âge des auditeurs. Je pense que ces données sont particulièrement importantes, et la meilleure façon de les obtenir est de poser directement des questions à tes abonnés et téléspectateurs sur les réseaux sociaux. Il est également judicieux de se renseigner auprès du CSA et d’Havas pour les chiffres, car ils publient chaque année des données qui peuvent prédire l’audience et la visibilité du podcast.
Quels conseils donnerais-tu à des étudiants qui souhaites se lancer dans les podcasts ?
Mon premier conseil est qu’il faut être patient. Aujourd’hui, avec ce qu’on voit sur les réseaux sociaux, tu as l’impression que les gens explosent du jour au lendemain mais ce n’est pas forcément vrai. Les gens connaissent un succès au bout de 5 ou 10 ans. Je pense qu’il faut choisir un domaine, un sujet qui te plaise un minimum, qui te fasse vibrer et avec lequel tu es aligné et partir du principe qu’il va falloir du temps. Pars du principe qu’il faut continuellement te former, apprendre pour améliorer ton concept, que ce soit le podcast ou autre chose. Cela est assez logique pour moi, mais il faut absolument garder la fibre du plaisir sinon tu ne vas pas durer dans le long terme et cela va te prendre plus d’énergie. Sauf si tu es quelqu’un qui est purement dans la stratégie et que tu sais que tu peux prendre sur toi pendant plusieurs mois, plusieurs années parce que ça va te rapporter quelque chose de bénéfique mais même ça, je ne me décris pas comme étant dans ce profil parce que ça peut t’épuiser en termes d’énergie. Tu peux partir dans un burn-out que je ne trouve pas forcément efficace et efficient. Donc, la première chose est d’être patient dans ce que tu fais et de continuer d’avancer.
Dans un second temps, je pense qu’il faut rester à l’affût de toutes les nouvelles technologies, toutes les nouveautés, faire de la veille sur comment tu peux t’adapter à ce que tu proposes au marché.
La troisième chose est de développer son état d’esprit et sa confiance en soi. Pour cela, j’estime qu’il faut faire des choses qui te font peur. Puisque quand tu crains de faire quelque chose, il faut foncer vers la chose, puisque c’est en faisant que l’on apprend. En effet, je pense que quand tu crains de faire quelque chose, il faut foncer à ce niveau puisqu’en pratiquant c’est vraiment comme ça que tu seras aidé pour justement, changer de posture afin de ne plus appréhender la chose. Cela permet d’évoluer. Je finirais sur cela car pour moi, c’est le point le plus important. Si je n’avais pas craint de faire le podcast, je ne l’aurais pas fait.
Lire plus : Les 5 étapes à suivre pour lancer son podcast !
Le mot de la fin
Merci à toi pour l’interview, c’était un plaisir Maxime.
N’hésitez pas à aller suivre mon travail sur les réseaux sociaux :