- INTERVIEWS
- Dorian ZERROUDI
- 22 mai 2024
Interview de Louis Brunet, Directeur Artistique de SPKZ
Rencontre avec Louis Brunet, passionné par la joaillerie, qui a monté son entreprise : SPKZ.
Bonjour Louis, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
J’ai 24 ans, je suis diplomé du PGE d’emlyon business school, gemmologue et designer de la collection SPKZ.
J’ai grandi à Paris où j’ai passé un bac ES. À ce moment-là je n’avais pas d’idée précise de ce que je voulais faire. J’étais attiré par l’école de commerce et j’avais envie de me lancer dans une formation exigeante, alors j’ai rejoint la prépa Sainte Croix de Neuilly.
J’ai intégré emlyon en 2019. En 2021, j’ai décidé de monter un premier projet de collection de bijoux masculin. Je rejoins alors le parcours start up de l’école. Ce projet n’a pas abouti mais il m’a permis d’entrevoir le secteur de la joaillerie et m’a donné envie de le découvrir davantage. J’ai alors la chance d’effectuer un stage pour la maison Chaumet, où j’ai participé au développement des collections de Haute Joaillerie. Ça a été une révélation et j’ai compris que je voulais travailler dans ce domaine.
Après l’obtention de mon diplôme en 2023, j’ai décidé de partir à Bangkok pour étudier la gemmologie car j’avais envie d’acquérir une compétence supplémentaire pour travailler dans la joaillerie. C’est sur place, découvrant les pierres et en rencontrant des artisans, que j’ai senti que c’était l’occasion de créer une collection et que SPKZ a vu le jour.
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Tu as fait une classe prépa. Que t’a apporté la classe prépa dans ta vie personnelle et professionnelle ?
D’un point de vue personnel, j’ai rencontré beaucoup de mes très bons amis en prépa, dont Valentin, qui est mon associé sur SPKZ. Je pense que ça m’a aussi appris une certaine résilience.
D’un point de vue professionnel, au-delà des connaissances, la classe prépa m’a permis de structurer ma réflexion. Et ce qui est intéressant, c’est le mélange avec d’autres formes de réflexion que l’on peut apprendre en école par exemple.
À la suite de ta classe prépa, tu as choisi d’intégrer emlyon. Pourquoi ce choix ?
emlyon m’a plu car elle se présentait comme l’école de l’entreprenariat. La figure de l’entrepreneur me faisait rêver à ce moment-là. Et il est vrai que à emlyon, on nous pousse à nous lancer dans des projets créatifs et innovants, ce qui est très formateur.
Lors de ton PGE à emlyon, tu as été membre de Ligne 2 Mire. Qu’as tu retenu de ton expérience associative ? Quel était ton rôle ? tes missions ?
À L2M je faisais partie du pôle “Créations originales”. Notre but était de réaliser des courts métrages et de les présenter à différents concours. J’ai eu la chance de réaliser mon propre court métrage qui a été présenté au C.L.A.C. Cette expérience m’a beaucoup appris sur la gestion d’un projet créatif. Plus globalement, cette année de mandat a été une très belle aventure humaine et l’occasion de beaucoup de découvertes.
Qui dit école de commerce, dit souvent stage. Comment as-tu trouvé tes stages ? Des tips pour réussir le process de recrutement ?
J’ai fait deux stages lors de mes études à l’emlyon. Le premier chez Noma, une start up qui édite du mobilier haut de gamme en matériaux recyclés, avec un poste assez large allant de la vente à la communication. Le second chez Chaumet, en tant qu’assistant chef de projet développement des collections de haute joaillerie.
J’ai pu compter sur mon entourage qui m’a beaucoup aidé dans mes recherches de stage. Ensuite, je pense que l’essentiel est de rester soi même, tout en essayant de répondre aux attentes du recruteur.
Tu as fait plusieurs stages, dont un dans la joaillerie, ton domaine actuel d’activité professionnel. D’où vient ce goût pour la joaillerie ?
Quand j’étais petit, je voulais devenir chasseur de trésors et je m’intéressais déjà aux pierres précieuses. Je crois que j’ai toujours été attiré par ce qui brille, les petits détails, les accessoires. Lorsque j’ai découvert le secteur de la joaillerie, j’ai aimé le mélange de la créativité, de la technique, de l’artisanat et de l’innovation.
Actuellement, tu es directeur artistique et CEO de SPKZ. Que fait concrètement SPKZ ?
SPKZ (à prononcer speak easy) est une collection de bijoux unisexe inspirés par l’univers de la mixologie. J’ai dessiné quatre modèles de bagues qui représentent 4 cocktails : le Spritz, le Moscow Mule, le Negroni et l’Expresso martini. Ce sont des bijoux en argent, sertis de pierres de couleur naturelles. J’ai développé et produit les pièces avec un atelier à Bangkok et depuis mon retour à Paris nous commercialisons la collection avec mon associé, qui lui est spécialisé dans le marketing digital.
Quels sont les projets de ton entreprise pour le moyen et long-terme ?
Ce projet était avant tout un test pour mon associé et moi. Nous voulions expérimenter tout en mobilisant les compétences que nous avions acquises lors de nos années d’étude. Et nous sommes très fiers d’être arrivés à ce résultat ! Pour l’instant nous n’avons pas décidé s’il y aura une suite au projet. Mais il est vrai que les gens aiment le concept de la collection et demandent s’il y aura de nouveaux modèles… On verra !
Des conseils pour des étudiants intéressés par la joaillerie et le luxe en général ?
La joaillerie est un secteur de passionnés. Les projets se font sur des temps longs (environ 2 ans) ce qui est très différent du secteur de la mode par exemple. Je pense que savoir montrer son intérêt pour le produit est un vrai plus. Il faut être curieux et ne pas hésiter à rencontrer les différents acteurs de cette industrie qui possèdent tous des connaissances et des savoir-faire exceptionnels.
Le mot de la fin
J’ai eu la chance de découvrir au cours de mes études un secteur qui me passionne et de pouvoir m’y consacrer. Trouver sa voie peut prendre du temps alors il faut garder l’esprit ouvert et surtout se dire qu’on a le temps. N’oublions pas que nous travaillerons sans doute jusqu’à 70 ans…
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