Interview de Joachim Bigorre, CEO de MonLivreSMS

Interview de Joachim Bigorre, CEO de MonLivreSMS

Rencontre avec Joachim Bigorre, CEO de MonLivreSMS et qui a participé à QVEMA, avec belle levée de fonds auprès d’Anthony Bourbon : 250 000 euros contre 25% du capital.

 

Bonjour Joachim, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai créé mon entreprise MonLivreSMS il y a 10 ans et je suis passé dans QVEMA il y a un mois. MonLivreSMS permet d’imprimer ses propres messages de beaucoup de messageries (SMS, Whatsapp, Messenger, Telegram, Instagram et Snapchat), dans un livre papier ou numérique, pour garder un souvenir.

 

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En 2014, vous lancez MonLivreSMS. Comment cette idée vous est-elle venue ?

Nous étions beaucoup à avoir eu l’idée d’après les commentaires que j’ai reçu sur les vidéos, mais je suis le seul à avoir poussé l’idée un peu plus loin. En 2013, ma petite-amie de l’époque tombe gravement malade et cela l’oblige à faire des allers-retours assez réguliers entre le domicile et l’hôpital, donc nous ne nous voyons pas aussi longtemps que nous l’aurions espéré.

Mais, nous échangeons beaucoup par SMS donc j’ai eu l’idée pour fêter notre première année de relation, ce serait génial de garder une trace de ce passage. Ainsi, j’ai cherché sur internet une solution que je n’ai pas trouvé facilement.

À la suite de cela, des personnes de mon entourage m’ont demandé de le faire pour eux, donc c’est comme ça que je me suis lancé en 2024.

 

Peux-tu nous raconter le processus entrepreneurial, de l’idée au lancement effectif de MonLivre SMS ?

Au début, j’y suis allé à l’aveugle en mode « j’y vais et on verra bien comment ça se passe ». Au début, j’étais confronté au fait qu’Android et Apple limitaient l’accès au SMS : on ne pouvait pas exporter ses messages à l’époque. Mais, en discutant au fur et à mesure, j’ai rencontré deux personnes qui m’ont solutionné ce problème. Pour Android, nous avions commencé par faire une application sur Play Store (juste pour vérifier que celle-ci fonctionne) et sans aucune communication de ma part, pas mal de personnes étaient intéressés par commander des Livres SMS.

Ainsi, j’ai compris qu’il y avait un potentiel, malgré le fait qu’au début, ce n’était que du texte en format Word (de gauche à droite), sans émoji et mise en forme.

Ensuite, nous avons rajouté les bulles, les emojis, les photos et les QR Codes pour les vidéos et les audios.

A savoir : au début, je voulais être libre et ne pas lever de fonds, donc tout l’argent gagné était réinvesti. Ainsi, il fallait toujours que je réfléchisse à investir l’argent intelligemment, pour apporter de la valeur à mes utilisateurs grâce au développement. Je suis quelqu’un de très user centric.

 

Quelles sont les difficultés rencontrées durant ces 9 années ? Comment les as-tu surmontés ?

Parfois, je suis tombé sur des profils qui veulent « profiter de ta situation », car des personnes sont capables de te « faire perdre 100 pour gagner 5 ». Donc, il faut faire attention en autofinancement aux prestataires utilisés notamment. Par exemple, j’ai eu des développeurs qui ne se considéraient pas responsables des problèmes de leur développement, alors qu’ils facturaient à un prix assez élevé.

 

Quels sont tes grands succès ?

Les bons retours des clients et le fait d’aider des personnes sont des moteurs pour moi, notamment lorsque cela leur permet de se remémorer des bons souvenirs. Le fait de rendre service est très gratifiant.

 

Zoom sur la journée d’un CEO. Qu’as-tu fait hier ?

Je me lève à 6 h 30 comme mes enfants se lèvent tôt. Ensuite, j’emmène mes deux enfants à la crèche et à l’école. De 9 h à 12 h, je travaille, puis je vais chercher les enfants pour le déjeuner et l’après-midi. Pendant leur sieste, je travaille une heure. Enfin à 19 h 30, quand ils sont couchés, je travaille à nouveau jusqu’à minuit.

Ce rythme de vie me permet d’avoir un équilibre entre ma vie familiale et ma vie professionnelle : je pars du principe que je verrais grandir mes enfants qu’une seule fois, alors que pour les entreprises, on a toute notre vie pour en faire.)

Comme mes clients commandent le soir, je suis le plus utile à ce moment-là quand ils font leur livre. Donc de 9 h à 12 h, je travaille sur le business, avec les relations envers les imprimeries et les développeurs, alors que le soir, je m’occupe du service client en répondant à toutes les questions. En plus, les personnes sont très contentes de mes réponses en instantanées.

 

Tu as participé à QVEMA. Comment s’est déroulé l’émission et la sélection. As-tu des anecdotes à nous raconter ?

J’ai eu la chance que la production m’ait contactée. Donc même si j’ai eu peur que ma vie personnelle soit chamboulée, j’ai quand même accepté l’opportunité qui ne se présente pas tous les jours. Le tournage s’est déroulé fin septembre et mes enfants sont venus avec moi sur le lieu du tournage. Cela m’a donné un supplément d’âme. J’étais tellement content d’aller au tournage (état de flow) que je ne sais même plus la durée du captage. Malgré un peu de stress au début, j’ai vite su trouver mes marques et faire une belle présentation. J’ai eu pas mal d’émotions, entre le stress de l’émission, les décalages par rapport à l’horaire de base, mais aussi la fatigue.

 

Au cours de l’émission, Anthony Bourbon a investi dans ton entreprise (250 000 € contre 25 %). Qu’est-ce qui a changé depuis ? Quelles sont les conséquences de l’émission sur ton activité ?

Comme j’avais un budget restreint essentiellement consacré à l’amélioration technique de MonLivreSMS, peu de personnes connaissaient mon concept, car j’avais peu d’argent pour investir dans le marketing et la communication. Grâce à l’émission, beaucoup de personnes ont pris conscience qu’il était possible d’imprimer ses messages, donc nous avons une vague de commandes, délicate à assumer, car la partie technique était complexe avec un gros frein technique.

Mais, grâce à l’émission, j’ai rencontré des personnes qui m’ont écrit pour avoir une nouvelle manière d’exporter les données sur WhatsApp, avec un simple QR Code. Ce frein était là depuis des années, mais il va se résoudre dans quelques jours.

Anthony Bourbon est très réactif quand j’ai une question pertinente à lui poser. Il est très disponible et hyper gentil. Pendant le passage, il a pris un risque et j’ai récompensé cela lors de mon choix sur le plateau.

 

Quels sont les projets de MonLivre SMS ?

Nous avons ajouté des messageries (Telegram et Snapchat) et ils nous en restent encore à développer, car certains pays ont d’autres messageries spécifiques. L’objectif est d’exporter le modèle vers d’autres pays. Nous avons une logistique d’expédition très rapide et nous livrons les produits aux 4 coins du monde en moins d’une semaine. Cette logistique a été pensé dès 2014, car gagner du temps sur la livraison me permet d’augmenter les ventes.

L’information en plus : 80% de leurs utilisateurs sont des couples/

 

Des conseils pour les personnes intéressées par l’entrepreneuriat ?

Il faut faire un truc qui te plaît, car l’entrepreneuriat est souvent difficile (« tu essuies les plâtres »). Cela prend beaucoup de temps. Mais, le chemin en vaut le coût, car l’entrepreneuriat m’a enrichi du fait que j’ai rencontré beaucoup de personnes et que je suis heureux d’apporter de la valeur aux personnes. L’entrepreneuriat est comparable au marathon, car cela est dur, mais quand tu réussies, tu es satisfait.

 

Le mot de la fin

« L’entrepreneuriat, c’est cool, mais la famille, c’est important ». Un bon équilibre te permet d’être plus performant à ton entreprise et tenir sur la longueur.

 

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Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.