Interview de Jean-Baptiste Sirabella, CEO de S-C Provence
Rencontre avec Jean-Baptiste Sirabella, diplômé de NEOMA, qui a un parcours exceptionnel : classe préparatoire, président du BDS, commercial en Suisse et entrepreneur en herbe ; à découvrir sans plus attendre sur Planète Grandes Écoles !
Bonjour Jean-Baptiste, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Tout d’abord merci à toi Dorian et à l’équipe Planète Grande Ecoles pour cet interview. J’ai commencé mes études à Aix en Provence, en classes préparatoires. J’ai ensuite intégré NEOMA, campus de Reims, puis après un échange en Angleterre, je me suis spécialisé en International Business Development pour mon Master 2, que j’ai pu terminer à Genève pour mon stage de fin d’études. Aujourd’hui, je suis toujours dans la même société !
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Tu as fait une classe prépa à Aix-en-Provence, qu’est-ce cela t’a apporté dans ta vie personnelle et professionnelle ?
La classe prépa a clairement changé ma façon de voir les choses et de travailler. On se rend très vite compte qu’avec du travail, tout est possible. Au-delà de la rigueur, du professionnalisme et des connaissances, la prépa m’a permis de prendre confiance en moi et notamment en ma capacité à réaliser de grands projets, à l’aide de ténacité et de travail.
Après les concours, tu choisis d’intégrer NEOMA. Pourquoi ce choix ?
Après les concours écrits, on doit passer des oraux. On fait le tour des écoles pour savoir laquelle est faite pour nous. NEOMA m’a tapé dans l’œil, et notamment NEOMA Reims pour une seule raison : la place du sport. J’ai toujours été très sportif, et le sport occupe une place à part entière de ma vie. NEOMA Reims étant le campus ayant le plus d’accomplissements dans le sport, j’ai pensé que c’est là que je devais être. Et je ne regrette pas mon choix !
A NEOMA, tu as été président du BDS en 2020-2021. Raconte-nous cette expérience et ce que t’a apporté la vie associative dans ta vie pro ?
La vie associative est la chose la plus importante qui soit sur le campus de Reims. Le sport occupant une place particulière, il en va de même pour le Bureau Des Sports. Nous avons listé pendant 1 an pour ensuite récupérer le mandat l’année suivante. J’ai donc été président puis vice-président du Bureau des Sports. Ce fut un moment charnière de ma vie, où j’ai compris beaucoup de choses. J’y ai appris que pour réussir, il fallait s’investir plus que les autres.
J’ai connu de nombreux échecs durant cette période, commis de nombreuses erreurs, qui font aujourd’hui parties de la personne que je suis devenu. Les erreurs ont été mon principal moteur. Elles sont essentielles pour apprendre, se former, comprendre, et finalement faire mieux que la fois précédente.
Tu es parti pendant 6 mois en échange académique à University of Hertfordshire. Que retiens-tu de cet échange académique ? En quoi a-t-il été bénéfique à tes yeux ?
Déjà, j’y retiens que la nourriture anglaise n’est pas faite pour moi… Mais à côté de ça, j’ai passé 6 mois inoubliables. J’étais dans un Air bnb pendant 6 mois, et je me suis lié d’amitié avec le propriétaire, qui m’a donné du travail à côté de mes études durant cette période. C’est une personne avec qui je partageais beaucoup de valeurs. Travail, Humilité et savoir-vivre.
Il s’appelle Niels, et je crois que je me souviendrai de lui toute ma vie. Il m’a beaucoup apporté, m’a valorisé et m’a fait confiance. Pour ça, je ne regrette pas mon échange !
Faire une école de commerce, ce sont aussi les stages… De ton côté, tu as opté pour être Account Manager chez SwissTranslate. Comment as-tu trouvé ton stage et qu’en as-tu retenu ?
J’ai cherché, beaucoup ! J’ai postulé à de nombreux postes, mais j’avoue ne pas avoir rencontré beaucoup de difficultés pour trouver mon premier stage à Genève. J’y ai appris un aspect primordial, voire le plus important du business : la relation client. Créer une vraie relation avec les clients, les comprendre, entendre leurs besoins et créer des solutions sur-mesure…
On se rend compte qu’en écoutant, on a souvent toutes les informations dont on a besoin. J’étais l’assistant direct du CEO Adrien Lamaj, qui m’a pris sous son aile. C’est un entrepreneur né, jamais satisfait, avec une ambition exemplaire. Je me suis beaucoup inspiré de lui, et suis toujours en contact avec Adrien !
Des tips pour réussir le process de recrutement ? Comment se préparer ?
J’ai toujours aimé les entretiens, pour moi ce sont avant tout une discussion. Je vais toujours en entretien en étant confiant et sûr de moi, car je dois être la première personne à croire en moi, pour que les recruteurs fassent de même. Je suis conscient de la plus-value que je peux apporter, et je pense que ça se ressent et les recruteurs apprécient cette valeur. Autre valeur que j’aime faire valoir : le travail. Travailler l’entretien en amont permet d’envoyer un message clair à l’entreprise visée. Pour ce qui est de la Suisse, il ne faut pas hésiter à avoir du culot !
Après ton PGE à NEOMA, tu t’expatries en Suisse pour travailler pour une société de voyages d’affaires… En quoi consiste ton poste ?
Ma société fait partie de l’un des plus grands groupes du monde dans l’industrie du voyage d’affaire. Nous proposons aux entreprises la gestion complète de leurs voyages d’affaires, de la réservation à la facturation. A Genève, je suis responsable commerciale de la société.
Je suis le contact principal de nos clients, de la prospection jusqu’à la signature du contrat. Ce sont des cycles de ventes très longs qui demandent de la rigueur, de la patience et beaucoup de travail. Comprendre le client est l’enjeu principal !
Quels sont tes conseils pour ceux qui veulent s’expatrier ? Pourquoi avoir choisi la Suisse ?
Chaque profil est unique, et les raisons qui poussent à l’expatriation le sont aussi. J’ai choisi la Suisse pour le confort de vie. Je n’ai jamais aimé la vie Parisienne, ce n’est pas fait pour moi. Ici, je peux avoir les opportunités professionnelles qu’il me faut tout en habitant en pleine campagne, ce qui est le cadre de vie nécessaire pour que je sois épanoui.
Pour s’expatrier, il faut être très rigoureux. Les législations en Suisse sont complétement différentes (impôts, santé, temps de travail…). Il faut faire les choses bien et se renseigner ! Aussi, il est important de comprendre la culture que l’on s’apprête à rejoindre. Comprendre les codes, les façons de parler, ce qui ne se fait pas ou n’est pas apprécier…
En parallèle, tu lances SC-Provence, comment s’est déroulé le processus entrepreneurial, de l’idée au lancement ?
Il faut rendre à César ce qui est à César : je ne suis pas quelqu’un de très créatif. L’idée m’est venue grâce à Dana Couderq, ma fiancée. Elle est beaucoup plus créative que moi et me donne souvent de bonnes idées.
Ensuite, j’ai beaucoup travaillé en autodidacte pour comprendre toutes les modalités de lancement d’une entreprise, et tout ce qu’il y a à savoir. En novembre je dépose la société, en décembre je suis lancé. J’ai pris contact avec tous les fournisseurs dont j’avais besoin, et ai bien préparé ma stratégie !
Que fait concrètement SC-Provence ?
Comme je le disais lors de mon séjour en Angleterre, nous avons très mal mangé. Dana et moi étions étonnés de voir que dans la région où j’étais (Hatfield), il n’y avait aucune spécialité régionale. On s’est rendu compte qu’en France, où que l’on soit, il y a une spécialité. L’idée de SC-Provence, c’est donné accès partout en France et en Suisse aux spécialités provençales les plus connues.
Nous travaillons uniquement avec des fournisseurs qui ne sont pas référencés en grandes surfaces et qui travaillent uniquement des produits locaux. Ils sont tous basés dans la région provençale, sont amoureux de leurs produits, et c’est ce qui est important pour nous ! Nous voulons que tout le monde puisse accéder à ces spécialités.
Quels sont les projets d’avenir pour l’entreprise ?
A l’avenir, nous aimerions que SC mutualise l’ensemble des spécialités propres à chaque région, toujours avec les valeurs de produits artisanaux, faisant travailler des acteurs locaux uniquement. SC-Provence est déclinable à l’infini, comme l’est la gastronomie française. SC-Bretagne, SC-Bourgogne… L’idée étant de regrouper les meilleurs produits de chaque région pour mutualiser les spécialités gastronomiques régionales françaises.
La France est le pays le plus diversifié en termes de spécialités, et je pense qu’il faut en faire profiter tout le monde !
Le mot de la fin
Les rencontres que j’ai faîtes m’ont permis d’aller plus loin, et de toujours garder en tête que tout est possible. Adrien, Niels, Dorian qui me volait la vedette en maths en prépa… Toutes ces rencontres m’ont permis de vouloir avancer sans jamais rien regretter. Je me considère comme quelqu’un de chanceux pour avoir fait ces rencontres !
Si vous êtes, comme moi, un amoureux de la gastronomie et des bonnes choses, faites un tour sur SC-Provence, vous ne serez pas déçus 😉
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