Histoire des cabinets d’audit : la naissance des Big Four !

Histoire des cabinets d’audit : la naissance des Big Four !

Les quatre plus grands cabinets d’audit et de conseil à l’échelle mondiale forment un oligopole nommé les “Big Four”. Mais qui a créé ces cabinets ? Depuis quand les Big Four existent-ils ?

 

Définitions de l’audit et des Big Four 

Tout d’abord, il s’agit de définir les termes du sujet. Premièrement, les “Big Four” autrement dit les “grands quatre” sont les quatre plus grands cabinets d’audit du monde. Ils englobent Deloitte, Ernst & Young (EY), KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC). Les métiers principaux exercés sont : 

  • l’audit
  • le conseil (RSE, stratégie…)
  • le conseil juridique et fiscal (Tax & Legal)
  • les services aux transactions (conseil financier ou TS)…

D’ailleurs, l’audit est l’activité historique des Big Four. À titre informatif, l’audit est une procédure qui certifie les comptes d’une entreprise lors d’un examen occasionnel. 

 

Historique : de 8 à 4

Ces cabinets représentés sous le nom de “Big Four” sont le résultat de multiples fusions depuis le XIXème siècle. 

Il ne reste que 8 grandes firmes en 1970 : Arthur Andersen, Arthur Young & Company, Ernst & Whinney, Deloitte Haskins + Sells, Touche Ross Bailey & Smart, Price Waterhouse, Coopers & Lybrand et Peat Marwick. 

Puis, en 1989, certaines de ces grandes firmes fusionnent pour n’être plus que 6. Ernst & Whinney fusionne avec Arthur Young & Company et devient Ernst & Young. Deloitte Haskins + Sells fusionne avec Touche Ross Bailey & Smart pour devenir Deloitte. Les autres firmes ne bougent pas.

Ensuite, en 1996, KMG et Peat Marwick fusionnent et KPMG voit le jour. Les initiales du cabinet sont celles de quatre cabinets d’expertise-comptable : Klynveld, Peat, Marwick et Goerdeler.

En 1998, il y a un nouveau déplacement et les Big ne sont plus que 5. En effet, Price Waterhouse et Coopers & Lybrand fusionnent pour devenir PricewaterhouseCoopers. 

Toutefois, une autre fusion avait été envisagée cette même année 1998 : celle entre Ernst & Young et KPMG. Mais, elle n’a pas vu le jour suite aux lois antitrust, à des clients réticents et des cultures d’entreprise différentes. 

 

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Classement des cabinets

 

Deloitte 

C’est le plus ancien de tous les cabinets d’audit, il date de 1845 après sa création par William Welch Deloitte. La fusion la plus notable est celle de Delotte Haskins & Sells et Touche Ross international en 1989. Actuellement, le siège social se trouve à Londres, au Royaume-Uni. Deloitte est présent dans plus de 150 pays. Le chiffre d’affaires en 2020 était de 47,6 milliards de dollars. 

 

EY 

Le cabinet Ernst & Young a fusionné et a été renommé de nombreuses fois. La plus ancienne entité remonte à 1849, elle se nommait Harding & Pullein. De nos jours, le siège social se trouve à Londres, au Royaume-Uni. Le chiffre d’affaires en 2022 est de 45,4 milliards de dollars.

 

KPMG 

C’est un réseau de cabinets d’audit et de conseil agissant à l’échelle mondiale. Créé en 1987, à partir de la fusion du cabinet KMG et Peat Marwick International, son origine est antérieure. En effet, ces deux-mêmes cabinets proviennent de la fusion d’autres cabinets. Il y avait le cabinet d’expertise comptable William Barclay Peat & CO datant de 1870 pour l’initial P ; celui de Marwick, Mitchell & Co. de 1897 pour l’initiale M ; celui de Klynveld Kraayenhof & Co. de 1917 pour l’initiale du K ; et enfin l’initiale G pour le Dr. Goerdeler, qui a dirigé la Deutsche-Treuhand-Gesellschaft. Le siège social se trouve à Amsterdam, aux Pays-Bas. C’est une coopérative. Le chiffre d’affaires est de 1,37 milliards d’euros en France et 35 milliards de dollars à l’échelle mondiale.  

 

PwC

PricewaterhouseCoopers est né de trois cabinets à son origine. Le plus ancien, le cabinet Price, est créé en 1849 à Londres. Le siège social actuel s’y trouve toujours depuis. Le second cabinet est le Cooper Brothers, qui date de 1854. Enfin, Edwin Waterhouse s’associe au cabinet Price en 1865. C’est en 1998 que les cabinets Price waterhouse et Coopers & Lybrand fusionnent. Le chiffre d’affaires en 2019 était de 42,2 milliards d’euros. 

 

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Remise en cause de leur puissance

La première critique adressée aux Big Four est qu’il est commun d’avoir beaucoup de travail et de stress, ce qui nuit à la santé des employés. En plus, cet oligopole est critiqué, car il n’y a pas de concurrence. Enfin, nous pouvons citer quelques gros scandales auxquels ils ont dû faire face : le scandale Enron et les Luxembourg Leaks. La première affaire a eu lieu en 2001. C’est un cas de fraude et de manipulation financière provoquant la chute du cinquième plus gros cabinet d’audit du monde de cette époque : le cabinet Andersen. Enron était le premier client d’Andersen, qui l’auditait. Or, les comptes étaient truqués et Andersen le savait. La seconde affaire a été révélée en 2014. Sous le nom de Luxembourg Leaks, ce scandale financier a montré que l’administration fiscale luxembourgeoise avait conclu des accord fiscaux avantageux avec des cabinets d’audit. On peut citer notamment Amazon, IKEA ou encore Apple. Par exemple, 1 600 entreprises étaient enregistrées à la même adresse : 5 Rue Guillaume Kroll au Luxembourg. 

 

Quelques chiffres cumulés 

  • plus de 150 milliards de chiffre d’affaires 
  • un million d’employés à l’échelle mondiale 
  • 3, 4 milliards d’euros en France 
 

Alors que la crise du Covid-19 a bouleversé certaines économies, il n’en est rien des Big Four. Toutefois, la tendance actuelle montre qu’ils se tournent davantage vers le conseil et moins vers l’audit. Effectivement, sur l’exercice 2021-2022, le conseil génère 49 % de l’activité des Big Four. Tout ça laisse perplexe, puisque l’activité originelle des Big Four était l’audit. À quel point sont-ils en train de changer ? 

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