- ACTU BUSINESS ENTREPRENEURIAT NEOMA
- Maxime Lescure
- 26 novembre 2021
Hesli : La plateforme qui révolutionne le recrutement
Nous sommes allés à la rencontre de Julian Amar et Martin Cregut, étudiants à Neoma Business School et fondateurs d’Hesli.
Fondée en 2021 Hesli, c’est la nouvelle plateforme de recrutement qui valorise les jeunes talents et propose un recrutement inversé pour les stages et alternances.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Martin : Je m’appelle Martin Cregut, je suis le co-fondateur d’Hesli. Je gère toute la partie marketing et communication. Plus globalement, je suis passionné par l’innovation, l’entrepreneuriat et enfin la résolution par des solutions entrepreneuriales de problèmes plus ou moins compliqués.
Julian : Moi c’est Julian, je suis un des 2 co-fondateurs d’Hesli. Je m’occupe de la partie sales, business development donc commercial et opérationnel. On se complète bien avec Martin.
Passionné depuis toujours par l’entrepreneuriat, j’ai toujours réalisé différents évènements. Ces différentes expériences m’ont dirigé vers le monde du business.
Julian, comment s’est passé votre première rencontre et à quel moment avez-vous commencé à parler du projet ?
Julian : Avec Martin, on s’est rencontré lors d’un projet social en lien avec Enactus Neoma BS, une association d’entrepreneuriat sociale dont le but est de favoriser la création de projets entrepreneuriaux étudiants de l’économie sociale et solidaire.
Comme nous étions assez efficace ensemble, nous avons décidé de nous lancer en créant PicMe, une entreprise qui permet aux gens qui passent des bons moments d’en garder de beaux souvenirs. Cependant, le projet fut complexe avec le coronavirus car il n’y avait pas d’évènements, il était donc plus compliqué pour un photographe de revendre ses photos.
Ensuite, on a essayé pleins de choses avant d’arriver à Hesli. Cela fait maintenant 8 mois qu’on bosse sur le projet.
Martin, pouvez-vous nous présenter Hesli ?
Martin : Hesli est une plateforme qui révolutionne le recrutement.
Elle propose des avantages pour les entreprises puisqu’elle les met en relation avec des stagiaires et alternants qui correspondent réellement à la demande.
Également avantageux pour les candidats puisqu’il suffit de remplir 1 profil, de fournir 1 vidéo, mais 0 lettre de motivation pour avoir le maximum de réponses positives.
Pourquoi avoir lancé cette plateforme ?
Julian : Hesli est né de plusieurs constats. Un des constats les plus marquants que l’on a fait comme tout étudiant en général, c’est qu’il est assez compliqué de trouver un stage ou une alternance. Il est encore plus complexe de trouver un stage ou une alternance qui te correspond vraiment en sachant exactement ce que tu vas faire là-bas.
Un autre constat fait, lié à notre côté entrepreneur et recruteur est que recruter un stagiaire ou un alternant est assez complexe notamment à cause du CV ainsi que la lettre de motivation.
De là est parti Hesli, l’objectif allait être de remettre le candidat au cœur du recrutement en se demandant comment mieux se présenter (autre que sur un CV) à travers de la vidéo. On voulait aussi répondre à une problématique essentielle dans le recrutement. Comment faire en sorte que le recruteur perde moins de temps et que ce soit celui-ci qui aille vers le candidat et non l’inverse.
Martin : Il y a énormément de jeunes qui veulent entrer sur le marché du travail. La voie royale pour entrer sur celui-ci, c’est de passer par des expériences professionnelles via des stages et alternances. Face à ce principe, on a des recruteurs qui ont besoin de ces jeunes talents mais le problème est que les deux acteurs ont du mal à trouver. L’idée d’Hesli est de créer un lien, mettre en relation, être le pont entre les jeunes talents et les entreprises.
Quel a été le défi le plus important lors de la création d’Hesli quant à vos idéaux mais aussi en termes de Business ?
Martin : Quand on a monté le concept, la grande difficulté était de penser qu’il existait encore de l’innovation dans les ressources humaines et plus précisément dans le recrutement. Les premiers retours que l’on avait quand on avait commencé à élaborer le concept était qu’il y a 1 startup par jour qui se créé dans le recrutement. On nous répétait sans cesse « comment allez-vous faire la différence ? ».
Cela était un premier gros défi d’arriver à démontrer que c’était possible, que d’autres modèles puissent innover.
L’autre défi plus global pour nous, sachant qu’on avait développé PicMe pendant 1 an et demi était d’annoncer mais également de faire comprendre à nos futurs collaborateurs, nos potentiels partenaires ainsi qu’à nos clients que nous changeons de business.
Julian : C’est une bonne question car on s’est fait rattraper là-dessus. On pensait que le défi le plus important allait être de trouver des entreprises donc nous avons mis énormément de moyen. Cela passe par pas mal de levier d’acquisition et un peu de growth marketing.
En fait, on a remarqué qu’on trouvait assez facilement des entreprises qui cherchait à se défaire de la phase du recrutement classique avec un sourcing long et compliqué. Voir qu’il y avait un nouveau moyen de recruter a fait la différence. Finalement, un gros challenge que nous avons eu, était de trouver des étudiants de qualité, qualifiés et motivés.
Une des grosses problématiques que nous avons eu était de comment réussir à avoir des gens qui sont motivés, qui ont envie d’avoir une expérience professionnelle et surtout faire des vidéos courtes de présentation.
Actuellement, que trouvez-vous de plus challengeant au sein de la startup ?
Julian : Pour nous, le fait qu’un étudiant réalise une vidéo d’une minute et trente secondes était challengeant. Nous avons bien conscience qu’il est compliqué de s’y donner sur un nouvel exercice.
Au quotidien, il y a quelque chose de challengeant en lançant une startup. Il faut aller creuser en profondeur là où il y a des problèmes et douleurs que ce soit du côté étudiant ou du côté entreprise. En cela, nous essayons d’apporter de la valeur. Objectivement, c’est ce qui nous drive. Nous aimons résoudre des problèmes qui vont apporter de la valeur ajoutée au projet.
Martin : Actuellement, nous avons analysé le besoin des entreprises. On a plus ou moins la solution à leur problème.
Le principal challenge est d’arriver à trouver les produits et les solutions qui retiennent les étudiants.
Ce qui nous satisfait, c’est de voir que les messages portés sont entendus et relayés. En témoigne de cela, notre visibilité sur les réseaux, le nombre d’entreprise que l’on a dans nos contacts et qui nous joignent.
Pourtant cela ne suffit pas, et même si tout le monde dit « c’est génial », ça ne fait pas pour autant de cette société, une bonne société. Maintenant, il faut continuer à aller dans ce sens et confirmer avec des chiffres.
Globalement, le challenge en tant qu’entrepreneur est d’arrivé à être présent au niveau opérationnel sur ce qui va se passer demain mais également ce qu’il va se passer la semaine d’après voire le mois d’après. Cette vision doit être effective jusqu’à +1 et +2 ans. En permanence, nous sommes sur une balance où tu dois savoir ce que tu fais les trois prochains jours et 3 prochaines années. Avoir des objectifs en conséquence est compliqué mais challengeant.
Quelles sont vos activités principales ? Comment se déroule une journée-type ?
Martin : À notre stade de développement, nous sommes encore en recherche de processus donc les journées sont assez chronophages.
Professionnellement, en termes d’équilibre j’ai l’impression de faire 30 à 40% de management de notre équipe. Cela prend énormément de temps. Je pense qu’il y a 20 à 30% de relations extérieurs qui peuvent être soit des potentiels partenaires, des médias, des clients, soit des écoles. Enfin, il reste 30 à 40% de tâches opérationnelles. À ce moment-là, je redeviens une petite main qui créé du contenu, développe des stratégies afin de toucher un maximum d’étudiants et d’entreprises.
Julian : Déjà, quand tu es entrepreneur il y a beaucoup de management et de tâches administratives à effectuer. Cela prend du temps.
En tant que commercial, il y a les discussions avec les entreprises, faire de l’acquisition entreprises puis faire pareil mais du côté étudiant.
J’accompagne les étudiants dans leur finalisation d’inscription, je vérifie bien qu’ils fassent des profils de qualité car je sais qu’ils peuvent potentiellement plaire à une entreprise.
À vrai dire, je n’ai pas de journée type. Dans les startups le dialogue avec l’extérieur peut être déterminant. Je discute avec beaucoup de gens qui peuvent devenirs des partenaires, des futurs clients. Ce sont des gens avec qui l’on va créer du contenu, mener des actions, qui vont nous apporter de la valeur ou à qui on va en apporter. Tous ces exemples démontrent que je n’ai pas vraiment de journée type.
Quelle est la suite pour vous ?
Julian : Déjà nous voulons essayer de faire d’Hesli une vraie société qui roule. Ensuite, nous voulons continuer à entreprendre et mener différents projets.
En rentrant dans le domaine des ressources humaines, nous nous sommes rendu compte que les problématiques ne concernaient pas que le recrutement. En effet, il y a aussi la formation, les compétences, le management en interne. Il y a pleins de projet en cours mais nous souhaitons prioriser le développement d’Hesli. Concernant le futur, j’ai hâte de voir ce que va devenir la société.
Martin : Actuellement, nous sommes en Master 2 au sein du PGE de Neoma. Avec la chance de faire partie d’un programme assez particulier spécialement fait pour les entrepreneurs. On a un semestre de 4 mois d’incubation à Schoolab qui est un incubateur assez connu en France.
Au prochain semestre, nous partons aux États-Unis à San Francisco dans la Silicone Valley pour continuer à développer Hesli à une échelle supérieure.
Le fait d’être étudiant à Neoma est-il un apport pour mener à bien ce projet ?
Martin : Neoma est assez connu donc c’est toujours utile. L’école représente un réseau d’alumnis d’environ 70 000 personnes, la représentation d’entrées est forte..
Julian : Être étudiant, ça prend du temps. Être entrepreneur, ça prend aussi du temps. C’est certain qu’il est compliqué d’allier les deux. En réalité, quand tu es étudiant en business school, il y a une chance et de réelles opportunités à saisir. Au sein de l’école, il y a des incubateurs, des mentors, des accompagnants. L’environnement tire vers le haut, c’est un vrai apport.
La gymnastique est de devoir jongler entre le scolaire et tout ce qui concerne l’entreprise. C’est complexe de le faire mais pas impossible.
Qu’est-ce-qui vous a motivé à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
Julian : Sans m’en rendre compte, j’ai la fibre entrepreneuriale depuis petit. À 17 ans, j’organisais des évènements à 200 personnes. À 21 ans, je gérais des projets évènementiels allant de 1 000 à 4 000 personnes. Je n’ai pas spécialement réfléchi en me disant que j’allais faire de l’entrepreneuriat, j’ai surtout foncé.
Globalement, j’aime l’idée de résoudre des problèmes, aller de l’avant et tendre vers quelque chose qui me plait. Il y a aussi des rencontres qui ont influencé mon parcours comme Martin avec qui on s’est lancé.
Martin : De base, j’étais livreur à vélo chez un concurrent d’Uber. À la suite de cela, j’ai bossé comme cuisinier pour une startup. De fil en aiguille, j’ai fait des rencontres, j’ai testé des projets en groupe ou seul comme le drop shipping. Puis après plusieurs essais, est arrivé Hesli.
Quelles sont les erreurs à ne pas commettre lorsque l’on entreprend ?
Martin : Ne pas partager à n’importe qui ce qu’on fait, que ce soit nos idées ou nos problématiques. Pour moi, le facteur clé de réussite de l’entrepreneur est l’échange, le dialogue avec un objectif précis et utile.
Julian : Je conseille aux étudiants de toujours vendre son service avant même de le construire. Les jeunes entrepreneurs pour beaucoup font l’erreur de rester enfermés un an dans leur chambre à réfléchir à des projets, à trouver une solution pour un concept qu’ils ne lanceront jamais. En conclusion, il faut voir si son produit est potentiellement vendable avant de le créer sinon c’est une perte de temps.
Avez-vous des conseils à donner aux étudiants qui souhaitent entreprendre ?
Julian : Chercher à vendre un nouveau produit et jamais commercialisé sur le marché est risqué. Des fois, il vaut mieux juste apporter une solution à un problème existant et ainsi développer le concept.
Uber en est le bon exemple. Se déplacer d’un point A à un point B était déjà proposer par les taxis, le concept n’était pas nouveau. Il y a juste eu certaine amélioration.
Air Bnb en est aussi le bon exemple. Se loger quelque part existait déjà, il y a les hôtels pour ça. Encore une fois, il y a eu une solution qui apportait une valeur ajoutée.
Martin : Je conseille aux étudiants qui souhaitent entreprendre d’utiliser LinkedIn. C’est très utile pour le réseau. Par rapport à ce réseau, je conseille vivement aux étudiants de mettre une routine stratégique en place. Celle-ci consisterai à contacter une personne de LinkedIn deux fois par semaine qui fait quelque chose d’intéressant en corrélation avec notre projet pour en connaitre davantage et acquérir des connaissances. 80% des personnes vont répondre favorablement à cette demande, donc n’hésitez pas !
Me concernant, en tant qu’entrepreneur je co-gère une société composé d’une dizaine de personnes mais je me bloque deux créneaux de 30 minutes chaque semaine pour découvrir de nouvelles personnes. J’en profite pour rencontrer des gens qui ont des histoires à raconter, similaires ou non à celles d’Hesli, qui travaillent ou non dans le même secteur.
Avez-vous un dernier mot à ajouter ?
Martin : Entreprendre jeune est important. La naïveté de l’âge fait que l’on va monter des projets sans trop réfléchir en 360. Au quotidien je suis naîf, c’est ce qui me permet d’entreprendre. La philosophie est de ne rien lâché, croyez en vous et en votre projet.
Lancez-vous, je vous le conseille !
Julian : Lancez-vous ! La première idée sera sûrement mauvaise, pareil pour la seconde aussi. Cependant, vous allez rencontrer des gens, faire des erreurs mais surtout apprendre.
Vidéo témoignage : LISA NOUS DIT COMMENT HESLI L’A AIDÉ À TROUVER SON STAGE