Enquête HEC Paris : l’IA améliore-t-elle la qualité du travail ?

Enquête HEC Paris : l’IA améliore-t-elle la qualité du travail ?

Une nouvelle étude de HEC Paris s’interroge sur la qualité du travail des futurs professionnels qui se feraient aider par des chatbots d’intelligence artificielle comme ChatGPT. L’intelligence artificielle permet-elle d’améliorer le travail des professionnels ?

HEC Paris enquête sur les performances de l’IA au travail

L’enquête d’HEC Paris sur l’IA au travail a été menée par le professeur Brian Hill, directeur de recherche au CNRS et enseignant au sein de la prestigieuse école parisienne.

Quarante-neuf étudiants de première année de master en économie comportementale à HEC Paris se sont rendus à un devoir en classe. Chacun d’entre eux s’est vu attribuer aléatoirement deux études de cas, parmi les quatorze étudiées en cours. Il leur a été demandé d’y répondre de la manière suivante :

  • Pour la première étude de cas, les étudiants devaient rédiger leur réponse à partir de leurs connaissances personnelles.
  • Pour la deuxième étude de cas, une réponse apportée par ChatGPT (sans que les étudiants le sachent) leur était proposée : ils devaient alors l’évaluer et la corriger si besoin.

A l’issue de l’épreuve, les réponses ont été notées selon un barème commun, l’important étant que les étudiants fournissent des réponses complètes, qu’elles aient été complétées par les étudiants ou qu’elles soient le fruit uniquement de leurs connaissances.

Selon le professeur Brian Hill, « si l’exercice qui propose de répondre à partir de zéro est sans doute représentatif des pratiques de travail traditionnelles, la tâche qui invite à une simple correction avec une réponse déjà proposée pourrait correspondre davantage à la réalité de nombreux emplois à l’avenir. Si les outils d’IA deviennent aussi omniprésents que beaucoup le prédisent, le rôle des salariés sera d’évaluer et de corriger les résultats de l’IA, exactement comme on l’a demandé aux étudiants dans cet exercice. »

L’Intelligence Artificielle, moins performante que les étudiants d’HEC Paris ?

Les résultats de l’enquête sont sans appel : la note moyenne de la réponse de ChatGPT (une fois avoir été corrigée par les étudiants qui le jugeaient nécessaire) était inférieure de 28% à la note moyenne des réponses écrites de A à Z par les étudiants.

Le professeur Hill explique que «cette expérience en classe suggère qu’il peut y avoir des situations dans lesquelles des étudiants font un travail nettement moins bon lorsqu’ils sont aidés par l’IA que lorsqu’ils travaillent seuls – peut-être en raison de biais, pour certains connus depuis longtemps, pour d’autres qui sont à explorer davantage. Cela suggère qu’il est nécessaire d’approfondir les recherches sur les performances de l’interface humain-AI des chatbot. Et, s’il y a une chose à retenir de cette recherche, c’est qu’elle plaide en faveur d’un plus grand nombre de chatbots dans les salles de classe, et non plus petit. L’une des compétences clefs de l’avenir que nous devons apprendre à enseigner aujourd’hui, c’est de savoir comment les chatbots peuvent réellement nous aider. »

L’étude montre ainsi que les professionnels de demain pourraient fournir un travail nettement meilleur en l’effectuant seul, plutôt qu’en se faisant aider par une intelligence artificielle. Il faut cependant apprendre à travailler avec les IA aujourd’hui, pour optimiser le travail des collaborateurs.

Responsable Stratégie et Média, j'ai à coeur d'accompagner les étudiants en leur facilitant l'accès à l'information utile.