Eric Burdier – Co-fondateur & CEO de l’accélérateur et société de gestion Axeleo

Eric Burdier – Co-fondateur & CEO de l’accélérateur et société de gestion Axeleo

Nous avons rencontré Eric Burdier, co-fondateur et CEO de l’accélérateur de start-ups tech Axeleo ainsi que de la société de gestion Axeleo Capital. Découvrez le fonctionnement d’un fonds d’investissement, des réunions d’un board, les responsabilités du directeur ainsi que les conseils pour travailler dans ce domaine ! 

 

Bonjour M. Burdier, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ainsi que votre parcours ?

Je suis Eric Burdier, co-fondateur et dirigeant de l’accélérateur de startups Axeleo lancé en 2013 et de la société de gestion Axeleo Capital qui opère deux fonds d’investissement early-stage en France et en Europe (80M€ sous gestion).

La création d’Axeleo fait suite à un long parcours dans le secteur de l’innovation. J’ai démarré, après des études d’ingénieur, dans les Telcos en 2001. Puis en 2003/2004, j’ai réalisé un mastère en management de l’innovation à Grenoble Ecole de Management avant d’entrer en cabinet de conseil à partir de 2005 auprès de startups tech comme de grands groupes.


En quoi consiste votre métier ?

Axeleo a deux métiers conjoints :

  • un métier d’accompagnement et de conseil en innovation auprès de startups comme de grands groupes avec une approche très opérationnelle sur différentes problématiques d’accélération, de croissance, de maturation de proposition de valeur ou d’intrapreneuriat
  • de gestion de fonds de capital-risque et d’investissement. Nous sommes spécialisés en amorçage et nous investissons au capital de jeunes entreprises innovantes en particulier dans le domaine du digital.

En tant que GP (General Partner), je m’occupe principalement du développement de nos activités, du fundraising de nos fonds (auprès de family-offices, grands comptes, serial-entrepreneurs et investisseurs institutionnels) comme de l’investissement en direct dans des startups techs. Je suis d’ailleurs au board de 7 d’entre-elles.

 

Qu’est-ce qui fait la particularité du fonds Axeleo ?

Nous avons deux grandes particularités :

  • d’une part, nous n’apportons pas « uniquement » de l’argent. Nous nous sommes créés en tant qu’accélérateur et à ce titre, nous amenons en plus de capitaux, une forte capacité d’accompagnement développée depuis 2013 et un très large réseau d’entrepreneurs à succès (+100 à ce jour) permettant à nos startups de grandir rapidement et d’augmenter très significativement leur surface de contact avec le marché
  • nous sommes spécialisés sur le Seed (amorçage) et sommes devenus un des acteurs de référence dans le financement des startups dès leurs premiers moments de vie. Nous nous intéressons d’une part aux startups dans les domaines du digital B2B (SaaS, Fintech, Cybersecurité, IA, etc) et d’autre part aux domaines des Proptech / Constrution tech

Pour investir dans une entreprise que regardez-vous chez elle ? Effectif, croissance actuelle, croissance potentielle ou maturité du secteur ?

En « seed », les sociétés sont souvent très jeunes avec un niveau de revenus souvent modeste. Aussi, toute évaluation trop financière n’a pas lieu d’être.

Nous regardons principalement :

  • La qualité de l’équipe fondatrice, sa complémentarité, sa capacité d’écoute, et sa capacité à hausser leur niveau de jeu pour les prochaines étapes de vie de l’entreprise (en particulier leur capacité à recruter meilleurs qu’eux).
  • La problématique business adressée, son importance, le marché adressable, le business accessible, etc
  • Le niveau de traction du projet, l’adoption par le marché et la capacité de l’équipe à répéter les premières ventes
  • Le potentiel du projet à aller à l’international
  • La répartition du capital (en particulier la détention des personnes clés s’il y a déjà eu un premier investissement de type business angel ou friends & family)

Comment se déroule une réunion du board ? Est-ce que le processus change beaucoup en fonction des entreprises ?

Chaque entreprise a ses propres enjeux de développement en particulier au démarrage.

S’il y a des passages obligés : vente sur la période, avancement de la roadmap produit, la finance, la RH et les évolutions marchés / concurrence, chaque board reste unique.

Il s’agit à la fois d’un exercice formel important dans la vie de l’entreprise mais aussi un moment privilégié entre les dirigeants et les principaux investisseurs de challenger la stratégie, d’évaluer les différentes options et surtout de décider. La composition d’un board est un enjeu clé quel que soit le moment de vie d’une entreprise.

 

Des conseils pour des étudiants intéressés pour travailler dans des fonds d’investissement ? Comment se passent les recrutements en fonds d’investissement, et comment s’y préparer ?

Au risque de briser des rêves, travailler dans le VC est très rare. Nous recevons chaque année entre 200 à 300 demandes de stages pour 2 à 4 postes. La compétition est vraiment importante avec une distorsion vraiment significative entre le nombre réel d’opportunités et les demandes ! Il faut avoir cela en tête pour venir très affuté en entretiens et affiner son profil au fur et à mesure de son parcours, de ses stages. Des premiers stages en banques d’affaires, en startups ou en accélérateurs sont un vrai plus. Dans le digital, ceux qui ont par ailleurs une connaissance du code ou une double formation (le Wagon par exemple) est un point différenciant. Mais plus que tout, nous allons rechercher des personnes qui ont à la fois une bonne compréhension de ce qu’est une entreprise et les enjeux de développement mais aussi un savoir-être très fort : aisance orale, facilité de contact, grande empathie.

En effet, avant d’être de la finance, notre métier est avant tout d’échanger au quotidien, de comprendre, de faire confiance, de parier et de soutenir des entrepreneurs dans des environnements extrêmement mouvants.