L’ENS-PSL lance son Programme d’Études Démocratiques !

L’ENS-PSL lance son Programme d’Études Démocratiques !

L’École normale supérieure (ENS-PSL) lance son Programme d’Études Démocratiques reposant sur l’engagement de cinq professeurs de pratique issus du monde du climat (Laurence Tubiana), de la géopolitique (Philippe Etienne), de la santé (Jean-François Delfraissy), du travail (Laurent Berger) et de la participation citoyenne (Claire Thoury). Un programme qui veut inventer la « démocratie appliquée » entre pratique, recherche et formation. 

 

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La démocratie, un enjeu clé du nouveau programme de l’ENS-PSL

À mesure que les crises s’additionnent et se complexifient (crises climatiques, géopolitiques, sanitaires, sociales, civiques), elles mettent à l’épreuve non seulement les savoirs humains dans toutes les disciplines, mais la capacité qu’a la démocratie de les traiter. Mode de gouvernement fondé sur l’information, la délibération et l’approbation des citoyens, la démocratie implique des façons propres de construire et de partager la décision entre les  gouvernants, les experts et le corps civique

La démocratie crée un espace de discussion où différents acteurs expriment leurs attentes, donnent leur avis, construisent la décision. De ces multiples contributions, la démocratie tient son ancrage dans l’expérience. Mais ce modèle pose aussi des défis : Comment concilier expertise et consultation ? Comment conjuguer concertation  et efficacité, notamment en situation d’urgence ? Comment cela s’intègre-t-il à toutes les crises du présent comme un élément non pas de complication, mais de solution, et qui exige d’être étudié concrètement et précisément ?

Comme l’indique Frédéric Worms, directeur de l’ENS : « Chaque question aujourd’hui passe par un double prisme, scientifique et démocratique, et exige des savoirs nouveaux et une discussion nouvelle, qu’il faut elle-même  comprendre, expliquer, connaître ». Le programme vise ainsi à « renouveler l’étude des enjeux liés à la démocratie en conjuguant l’expérience pratique, les politiques publiques et la recherche dans toutes les disciplines ». Il s’agit d’aller vers un projet de « démocratie appliquée ». 

 

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Les cinq professeurs référents du Programme d’Études Démocratiques de l’ENS-PSL

L’ENS – PSL a proposé à cinq professeurs de pratique d’appliquer la question démocratique à leur champ d’expertise respectif (Climat, Santé, Travail,  Géopolitique, Engagement citoyen). L’objectif est de montrer comment ces champs sont travaillés par la  démocratie et, à l’inverse, comment la démocratie peut être améliorée à l’épreuve de leurs problématiques propres.

  • Laurence Tubiana, Chaire de pratique “Climat”

Professeur à Sciences Po Paris, Laurence Tubiana a précédemment présidé le conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD) ainsi que le conseil  d’administration d’Expertise France et a co-présidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne sur le climat. Avant de rejoindre la Fondation Européenne pour le Climat (ECF), Laurence Tubiana était ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique et Représentante spéciale pour la COP 21, et de ce fait l’une des principales architectes de l’Accord de Paris. Suite à la COP 21 et durant la COP 22, elle a été nommée Championne de haut niveau pour le climat de l’ONU.

  • Philippe Étienne, Chaire de pratique “Géopolitique”

Ancien élève de l’ENS Ulm (agrégation  de mathématiques, 1977), Philippe Etienne est ambassadeur de France, auparavant ambassadeur aux Etats-Unis et conseiller diplomatique/sherpa du Président de la République. Il a également précédemment occupé de nombreuses fonctions au sein du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Spécialiste de l’Union européenne et de l’Europe continentale, il a été en poste à Moscou, Belgrade, Bucarest, Bonn, Berlin et Bruxelles. Il a également été conseiller à plusieurs reprises au sein du cabinet du ministre des Affaires étrangères. Il vient d’être chargé d’une mission de coordination pour la commémoration du 80ème anniversaire de la Libération de la France.

  • Jean-François Delfraissy, Chaire de pratique “Santé”

Médecin et scientifique dans le domaine de l’immunologie, Jean-François Delfraissy a dirigé le service de médecine interne de l’Hôpital du  Kremlin-Bicêtre. Il a été Directeur de  l’ANRS de 2005 à 2017, Délégué Interministériel de la lutte contre EBOLA (2014-2015) et Président du Conseil scientifique Covid 19 (2020-2022). Prix d’Honneur de l’INSERM il est Président du Comité Consultatif National d’Ethique depuis 2017 et Membre correspondant de l’Académie Nationale de Pharmacie et de l’Académie de Médecine.

« Démocratie et Santé : un enjeu  majeur pour nos concitoyens en  particulier pour l’accès à la  santé des plus fragiles.Un enjeu éthique et sociétal  entre autonomie et solidarité. Un enjeu de crise et hors crise sanitaire. Un enjeu de croire en  la science et au progrès. », déclare J.F. Delfraissy.

  • Laurent Berger, Chaire de pratique “Travail”

Ancien secrétaire général de la JOC de 1991 à 1994, Laurent Berger est ensuite  professeur d’histoire géographie. Puis, il devient conseiller en insertion professionnelle auprès d’adultes bénéficiaires du RMI, tout en étant le délégué du personnel de l’association dans laquelle il travaille (Cibel). La CFDT lui demande ensuite d’être un des  responsables à Saint Nazaire, poste qu’il occupe 5 ans, puis est sollicité pour être secrétaire général de la CFDT de la région Pays de la Loire. Il intègre à cette occasion le  Bureau national de la CFDT puis la commission exécutive de la CFDT en 2009 au côté de François Chérèque. Celui-ci le sollicite pour le remplacer et il est élu Secrétaire Général de la CFDT de 2012 à 2023. Il exerce également la responsabilité de Président de la  Confédération européenne des syndicats, de 2019 à 2023.

“Le travail, réalité quotidienne  de millions de citoyens, est au  cœur des défis que doit relever  la société : réchauffement  climatique, montée des inégalités , intelligence artificielle, attentes sociales et  sociétales nouvelles… Ces immenses transformations  impactent la vie de millions de  travailleurs dans leur quotidien et suscitent questionnements, appréhensions voire même  angoisse. Appréhender les réalités de  travail, les reconnaître et répondre à l’aspiration d’émancipation est un enjeu  démocratique dans et hors  l’entreprise”, explique Laurent Berger.

  • Claire Thoury, Chaire de pratique “Participation citoyenne et vie associative”

Membre du Conseil économique social et environnemental (CESE), Claire Thoury a notamment présidé le comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie qui a rendu ses travaux en avril 2023. Avant son élection à la présidence du Mouvement  associatif, elle a été déléguée générale d’Animafac entre 2017 et 2021. Docteure en sociologie, spécialiste des questions d’engagement, elle est l’auteure d’une thèse soutenue en 2017 intitulée L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques.

“Plus que jamais, les citoyens ont besoin de prendre part aux décisions qui les concernent.  Notre démocratie représentative est en crise et ne s’en sortira pas toute seule. Plus que jamais nous avons besoin d’une démocratie sociale et civile forte, articulée à une démocratie participative qui met les individus en situation de co-construire. Appréhender la  place de la participation citoyenne et de la vie associative dans laquelle des millions de personnes s’engagent au quotidien est à la fois clé pour comprendre les tensions à l’œuvre mais aussi porteur de beaucoup d’espoir pour la suite”, déclare Claire Thoury.

Rédactrice pour Planète Grandes Écoles, j’informe les étudiants afin de les aider tout au long de leur parcours !