Dette française : l’agence Moody’s lance un avertissement

Dette française : l’agence Moody’s lance un avertissement

Le 25 octobre dernier, l’agence de notation Moody’s a publié une évaluation de la dette française, conservant sa note actuelle à Aa2” (environ 18/20) mais abaissant la perspective de “stable” à “négative.” Moody’s justifie cette décision par les difficultés financières de la France, notamment un endettement croissant et des dépenses élevées. Cela signifie qu’une dégradation est envisageable si le gouvernement ne parvient pas à réduire la dette. Découvre tous les enjeux de cette note dans cet article !

 

Contexte : Moody’s et la dette

Moody’s est, avec le S&P 500, l’une des principales agences de notation. Cet indice évalue la capacité des pays et entreprises à rembourser leurs dettes. Une note élevée indique généralement une faible probabilité de défaut de paiement, et elle permet d’emprunter à des taux d’intérêt plus bas. Pour la France, une note abaissée augmenterait les coûts d’emprunt. Cela rendrait alors plus difficile le financement des projets publics.

 

Les preoccupation de Moddy’s

Le communiqué mentionne le risque grandissant que la France ne soit pas capable d’appliquer les mesures nécessaires pour reprendre le contrôle de ses finances publiques. En effet, la situation politique en France n’est pas propice à la pérennité du risque. Cela laisse planer une menace sur la capacité des institutions à atteindre une réduction du déficit. De fait, l’agence juge l’objectif de Michel Barnier de ramener le déficit à 5 % du PIB l’an prochain peu probable d’être atteint. 

En outre, Moody’s souligne que toute tentative politique visant à annuler des réformes économiques récentes pourrait entraîner une dégradation de la note de la dette française. Celles-ci concernent par exemple la reforme des retraites de 2023 ou les mesures de libéralisation du marché du travail depuis 2017. Ces réformes sont perçues comme nécessaires pour la stabilité économique et la réduction du déficit. En réponse, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a réaffirmé l’engagement du gouvernement envers des réformes. Celles-ci devraient viser à améliorer l’emploi et l’attractivité économique, même face aux défis budgétaires.

 

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Défis de la France face à l’endettement

Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a pris acte de cette perspective négative et réaffirmé que la France a des atouts économiques. Le pays a notamment la possibilité de mener des réformes. Cependant, la situation budgétaire reste complexe. En effet, la dette publique devrait atteindre 115 % du PIB en 2025, tandis que le gouvernement espère ramener le déficit à 5 % l’année prochaine, en réduisant les dépenses publiques et augmentant les impôts des riches contributaires et des entreprises. 

 

Enjeux pour le gouvernement

Pour l’exécutif, cette nouvelle notation accentue la pression pour restaurer la confiance des investisseurs et maintenir la stabilité financière. Moody’s note que le déficit et la dette de la France sont surveillés de près par ses partenaires européens, d’autant plus que le coût de la dette pourrait bientôt devenir le plus gros poste de dépenses publiques, dépassant même l’éducation. 

Le gouvernement de Michel Barnier a donc une grosse pression sur les épaules. Celui-ci a présenté un projet de loi de finances pour 2025 qui devrait ramener le déficit de 6,1 % (son atterrissage attendu en 2024) à 5 % l’an prochain. Le tout avec un effort budgétaire évalué à 60 milliards. Ainsi, le gouvernement vise à ramener le déficit public en dessous de 3 % du PIB d’ici 2029, en conformité avec les exigences de l’Union européenne.

 

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Impact potentiel

En cas de dégradation de la note, la France pourrait devoir payer des intérêts plus élevés sur sa dette, réduisant ainsi la marge de manœuvre pour financer des programmes publics ou réduire le déficit. Cette décision de Moody’s survient dans un contexte où les investisseurs comparent les taux de la dette française à ceux de pays traditionnellement plus risqués, comme le Portugal et l’Espagne, signalant une perte de confiance partielle.

 

 

En résumé, l’annonce de Moody’s n’a pas affecté les taux d’emprunt de la France pour le moment. Le gouvernement aura le dernier mot sur le budget 2025, probablement avec le 49.3 pour valider la loi. La question est de savoir si les agences de notation, comme Moody’s et bientôt S&P le 29 novembre, vont augmenter la pression sur le gouvernement pour renforcer la gestion des finances publiques.