- ACTU BUSINESS
- Jade De Biasi
- 31 mai 2023
Démission de la présidente de l’organisation des JO : que s’est-il passé ?
En 2024, la France accueillera un événement tant attendu par les Français : les Jeux Olympiques. L’organisation de cet événement est si éprouvante et stressante, que cela a provoqué plusieurs conflits au sein de l’organisation. Le dernier en date a eu pour conséquence l’annonce de la démission de la présidente du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) Brigitte Henriques. Cet article a pour but de résumer la situation.
Qu’est-ce que le Comité National Olympique et Sportif Français ?
Créé en 1894 grâce à la demande de Pierre de Coubertin, le Comité Olympique français (COF) sert seulement à préparer les athlètes. Il n’existe que durant les Jeux Olympiques. En 1900, les Jeux sont organisés à Paris. Le Comité Olympique Français a donc comme nouvelle mission « la célébration des olympiades ». En 1908, de nombreuses fédérations veulent créer un comité central afin de les réunir. Un second COF est créé le 17 janvier 1907.
Le 27 mai 1911, le Comité National des sports (CNS) est créé pour montrer le désaccord avec la création d’un nouveau COF pour les prochains Jeux Olympiques à Stockholm en 1912.
À la suite de cela, le CNS et COF ont des bureaux et un président en commun, mais assurent deux fonctions différentes. Le COF « assure la logistique et les transports de la délégation française à l’occasion des Jeux Olympiques » et le CNS « traite de sujets transversaux à l’ensemble des fédérations françaises et de ses autres membres ».
En 1952, le COF et CNS deviennent totalement indépendants. Mais en 1966, une fusion entre les deux est acceptée afin de « reconstituer l’unité du mouvement sportif français ». Nous assistons alors à la création du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).
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Qui est Brigitte Henriques ?
Née le 4 mars 1971, elle est la sœur d’un ancien journaliste sportif de Canal +. C’est une ancienne joueuse de foot de la JSF Poissy, FCF Juvisy et de l’ASJ Soyaux. Elle a remporté trois titres de championne de France en 1994, 1996, 1997. Elle a été professeur d’EPS pendant plus de 20 ans, en même temps que sa carrière de joueuse. Elle est ensuite devenue entraîneuse adjointe à Clairefontaine entre 2002 et 2003 pour l’équipe féminine. En 2011, elle devient secrétaire générale de la FFF (Fédération Française de Football). Elle a pour mission la féminisation du football et le développement du football féminin. Elle est ensuite vice-présidente du CNOSF et se porte candidate pour l’élection du nouveau président après Denis Masseglia. Elle est élue le 29 juin 2021.
Les conflits internes au Comité Olympique
Le départ de la présidente du CNOSF a permis de révéler au grand public les nombreux conflits internes à l’organisation des Jeux Olympiques. Cela dure depuis plus d’un an et en voici la chronologie :
- Le 12 septembre 2022 : Brigitte Henriques décide de se séparer de son secrétaire général Didier Seminet et de porter plainte contre lui, quelques jours après, pour violences psychologiques. Il dépose lui aussi une plainte pour « dénonciation calomnieuse ». La CNOSF explique qu’il y a toujours eu quelques problèmes entre un président et son secrétaire général, mais jamais d’une telle ampleur.
- Le 28 septembre 2022 : elle porte plainte à nouveau, mais cette fois-ci pour une histoire de diffamation. En effet, un journal l’accuse « d’avoir soutenu un cadre fédéral condamné pour harcèlement moral et sexuel, lorsqu’elle était vice-présidente de la FFF ». À la suite de ça, elle se retire quelque temps et est remplacée.
- Le 15 décembre 2022 : après un audit, des erreurs ont été trouvées et Brigitte Henriques doit rembourser 4000€ de frais (taxis, double facturation, dépenses avec manque de justificatif…). Durant l’audit, le trésorier ne savait pas si le paiement incombait au CNOSF ou à la présidente. Ce fut finalement elle qui dut rembourser.
- Le 28 mars 2023 : Brigitte Henriques demande un nouvel audit afin de prouver qu’il ne s’agit que d’erreurs dont elle est victime. Sa demande ne tombe pas au bon moment, puisqu’il s’agit des 50 ans de l’organisation. Les festivités ne permettent pas de rassembler tout le monde.
- Le 31 mars 2023 : la justice ouvre une enquête avec les plaintes de la présidente et de son secrétaire général.
- Le 25 mai 2023 : une assemblée générale devait se tenir pour faire un vote. Mais la présidente en a décidé autrement en annonçant sa démission.
Départ de la présidente, est-ce un bon choix ?
Quelques jours avant sa démission, Denis Masseglia, l’ancien président, lui avait proposé de démissionner. Brigitte Henriques a refusé puis à annoncé sa démission quelques jours plus tard. Le but de cette démission est de mettre fin aux nombreux conflits internes qui étaient principalement tournés vers elle. Selon un président de fédération « la situation n’était plus tenable, elle a fait le choix qu’il fallait ».
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