Combien coûte un jour férié pour l’économie française ?

Combien coûte un jour férié pour l’économie française ?

La question de savoir combien coûte un jour férié à l’économie française est un sujet qui suscite des débats, surtout lorsque ces jours de repos tombent en semaine, hors du samedi ou du dimanche. Cette année, seuls 2 jours fériés sur les 11 tombent un week-end, ce qui est particulièrement conséquent. Les implications économiques de ces jours non travaillés ne peuvent être négligées, explorons-les ensemble !

 

Les 11 jours fériés reconnus par la loi

En France, 11 jours fériés sont reconnus par la loi ! Voici les prochains jours fériés :

  • Jour de l’An : lundi 1 janvier 2024
  • Lundi de Pâques : lundi 1 avril 2024
  • Fête du Travail : mercredi 1 mai 2024
  • Victoire de 1945 : mercredi 8 mai 2024
  • Jeudi de l’Ascension : jeudi 9 mai 2024
  • Lundi de Pentecôte : lundi 20 mai 2024
  • Fête nationale : dimanche 14 juillet 2024
  • Assomption : jeudi 15 août 2024
  • Toussaint : vendredi 1 novembre 2024
  • Armistice 1918 : lundi 11 novembre 2024
  • Noël : mercredi 25 décembre 2024

 

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Le coût d’un jour férié

L’idée de supprimer un jour férié afin de financer des besoins tels que la prise en charge de la dépendance gagne en popularité. Certains, comme le Medef, vont même jusqu’à proposer la suppression de deux jours fériés parmi les onze. Ils avancent que cette mesure pourrait stimuler la croissance économique d’environ 1%. Bien que cela puisse sembler être une décision mineure, les jours fériés ont bel et bien un impact sur l’économie du pays. Le mois de mai en est un exemple probant, avec ses trois, voire quatre jours fériés (la fête du travail, le 8 mai, l’Ascension et la Pentecôte).

En 2024, les deux premiers jours fériés du mois tomberont donc un mercredi (1er et 8 mai), en 2025, ce sera le jeudi, en 2025 le vendredi, et ainsi de suite. Un jour “chômé” un mercredi suivi de deux jours de repos supplémentaires (RTT), donnerait lieu à une semaine de travail de seulement deux jours de productivité sur cinq.

En ajoutant le jeudi 9 mai, le pont, ainsi que le lundi de Pentecôte, le mois pourrait être réduit à 18 jours de travail rémunéré pour vingt-trois jours calendaires. Plusieurs instituts ont tenté d’évaluer le coût de ces jours chômés. En 2014, l’OFCE a calculé que le coût de trois jours de pont successifs, comme en mai, pourrait atteindre 0,19 point de PIB, soit près de 5 milliards d’euros.

En 2015, l’Insee avait précisé la baisse de chiffre d’affaires de nombreux secteurs, avec une moyenne de 2 à 3% de diminution et des pics allant jusqu’à -10% (pour l’industrie notamment) !

 

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Les bénéfices financiers d’un jour férié

Néanmoins, ces chiffres doivent être considérés en contraste avec les effets positifs. Le gouvernement estime qu’en supprimant un jour férié, il pourrait générer près de 3,2 milliards d’euros, dépassant ainsi les revenus annuels de la journée de solidarité (environ 2,5 milliards d’euros). Cependant, ces chiffres sont atténués par les secteurs tels que le tourisme et la restauration, qui bénéficient largement des jours fériés (environ 3 milliards d’euros d’effets positifs).

 

Toujours selon l’Insee, en tenant compte de la position de ces jours dans la semaine ainsi que des secteurs florissants pendant cette période, un jour férié aurait un impact d’environ 0,06% sur le PIB. L’Insee affirme également qu’en 2016, lorsque trois jours fériés sont tombés un dimanche, la croissance a été stimulée de 0,11 point. Il convient de noter que, selon l’OFCE, en période de conjoncture morose, prendre une journée de congé aurait un impact moins négatif que pendant une période de reprise ou d’activité intense.

 

En somme, la question du coût économique des jours fériés en France implique des risques et des bénéfices qu’il convient de prendre en compte et de “lisser” sur une période longue, en tenant compte à la fois des pertes potentielles et des secteurs qui en profitent. Les jours fériés sont bien plus qu’un simple arrêt de travail, impliquant pour nombre d’entre eux des origines religieuses ou simplement historiques du pays, les supprimer ou les remettre en cause impliquerait des débats politiques houleux !

 

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