- ÉCOLES D'INGÉNIEURS VIE D'ASSO
- Noely Delabia
- 13 octobre 2023
Écoles d’ingénieur : la CDEFI présente ses axes stratégiques de la rentrée
La CDEFI et son nouveau Bureau présidé par Emmanuel Duflos, directeur de l’EPF, a appréhendé les priorités de la la rentrée lors d’une conférence de presse le 18 septembre.
Plusieurs sources d’inquiétude sont relevées. D’une part, malgré un recrutement global à première vue stable, l’évolution du vivier de candidates et de candidats permettra difficilement sur le long terme de répondre à l’ambition de former plus d’ingénieurs. D’autre part, les questions budgétaires, avec un contexte d’inflation et de hausse du point d’indice et des coûts de l’énergie qui occasionne une augmentation des dépenses que les dotations publiques ne compenseront pas.
Concernant l’année académique à venir, quatre grands dossiers occuperont les écoles d’ingénieurs, que la CDEFI accompagnera à travers ses cinq commissions thématiques.
Un besoin de 10 000 ingénieurs supplémentaires par an
Les écoles d’ingénieurs doivent former davantage et dans de meilleures conditions : 10 000 ingénieurs supplémentaires sont nécessaires par an et à très court terme afin de combler la pénurie de compétences rencontrée dans certains secteurs clés comme le nucléaire, le numérique, l’hydrogène. Ces filières, entre autres, ont également besoin d’assistants-ingénieurs, de docteurs notamment des docteurs-ingénieurs. Pour œuvrer en ce sens, la CDEFI fait évoluer sa commission Recherche et innovation et y ajoute la dimension « Formation », afin de refléter la spécificité des écoles basée sur le triptyque formation-recherche-innovation et travailler sur le développement des compétences, de l’offre et des voies de formations notamment le développement de l’apprentissage et de la formation tout au long de la vie.
Mais pour former plus, il faut attirer plus de lycéens et lycéennes dans les formations scientifiques et technologiques et leur garantir un égal accès aux formations indépendamment du genre ou de l’origine sociale : promouvoir la culture scientifique et technologique, mieux informer et orienter sont autant de leviers sur lesquels la Conférence s’attachera à travailler. Si Emmanuel Duflos (EPF) salue la réintroduction des 1 h 30 de mathématiques en première, il insiste sur la nécessité de « prévoir une articulation entre les enseignements secondaires et les formations du supérieur ».
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Développer la recherche en ingénierie
Toujours en lien avec les grandes stratégies nationales, les récentes conclusions du rapport Gillet poussent la CDEFI à rappeler le besoin de développer la recherche en ingénierie. Sur le sujet, Laure Morel (ENSGSI) a précisé qu’« il nous faut passer d’une vision monodisciplinaire des agences de programme et organismes de recherche à une dimension transversale, voire systémique » dans laquelle les écoles d’ingénieurs, dont la recherche est par essence pluridisciplinaire, trouveraient leur place.
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Un deuxième dossier a été mis à l’agenda de la CDEFI cette année : celui de garantir la qualité des formations et du cadre de vie et d’études.
Un premier sujet concerne la régulation de l’enseignement supérieur privé lucratif : la Conférence souhaite rappeler que le secteur privé, qui représente un tiers des écoles d’ingénieurs, présente des avantages non-négligeables, dont une agilité et une réactivité liées à l’absence de dépendance aux financements publics. Dominique Baillargeat (3iL Ingénieurs) a néanmoins souligné qu’« il existe une nécessité de contrôle car nous observons une insuffisance, voire une absence de régulation sur la création des écoles et sur les organismes associés, ainsi qu’un problème de lisibilité de l’offre de formation pour les jeunes et leurs familles». Pour contrôler la qualité de cette offre dans l’enseignement supérieur, et ce indépendamment de la distinction entre écoles publiques et privées, trois questions entrent en jeu : l’évaluation de la performance des formations à travers des critères simple comme le taux de réussite, le taux de poursuite d’études, le taux d’employabilité; la vérification de la fiabilité des données, aujourd’hui trop déclaratives; et l’encadrement et la régulation de la création de nouvelles écoles.
Écoles d’ingénieur : la aqualité de vie étudiant au cœur des préoccupations de la CDEFI
Un second sujet est celui de la qualité de la vie étudiante, enjeu que la CDEFI mettra au premier plan cette année à travers la création d’une commission Orientation et accompagnement des élèves, qui marque une volonté d’accompagner les jeunes en amont de leurs études, c’est-à-dire dans leur processus d’orientation vers le supérieur, et au cours de celles-ci. « L’enjeu est toujours d’accueillir les étudiants dans les meilleures conditions possibles : favoriser l’inclusion de tous et toutes les élèves, lutter contre la précarité et valoriser l’engagement étudiant », a rappelé Dominique Baillargeat.
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En termes financiers, si la CDEFI salue les efforts faits sur le budget de la vie étudiante, elle demeure inquiète quant au budget global des établissements et pointe la nécessité d’augmenter les financements des écoles. Romuald Boné a ainsi précisé que « Le contexte budgétaire de l’ESR est peu encourageant, avec de moins en moins de financements pérennes non concurrentiels, des compensations seulement partielles, la hausse du coût de l’énergie et l’inflation. » La Conférence regrette une différence de traitement entre les écoles sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et celles sous tutelle d’autres ministères, qui pour certains financent une hausse des effectifs et de la masse salariale, ou la hausse du point d’indice. Enfin, « une vraie inquiétude concerne la baisse des niveaux de prise en charge (NPEC) des formations par apprentissage, qui subissent une nouvelle baisse générale de -5 % et les propositions visant à réduire, voire à supprimer les aides relatives à l’embauche d’apprentis de l’enseignement supérieur ». Il est nécessaire de revoir la méthodologie de calcul des NPEC en finançant France compétences à la hauteur des ambitions nationales.
CDEFI : des inquiétudes supplémentaires
Par ailleurs en termes de ressources propres, plusieurs inquiétudes se font sentir en lien avec la taxe d’apprentissage. D’une part des retards et des difficultés techniques liées à la collecte, qui empêcheront les écoles d’utiliser les fonds collectés d’ici la fin de l’année. D’autre part, un risque d’assister à une hausse des fonds non fléchés par les entreprises, les écoles n’ayant collecté que 20 à 25 % des fonds attendus et n’ayant aucune visibilité sur la provenance des versements et sur la suite de la collecte. Afin de porter ces différents sujets budgétaires, la CDEFI conserve une commission dédiée, désormais nommée Ressources et accompagnement des personnels.
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