- SPORT
- Oumair Zulfiqar
- 13 décembre 2022
Quel est le budget de la Coupe du monde 2022 ?
Au fur et à mesure, le Qatar est devenu une puissance qui compte, et ce même au niveau sportif. Le petit pays gazier a notamment racheté le Paris Saint Germain en 2011 ou essaie par tous les moyens d’organiser des compétitions mondialement suivies. Il y a 12 ans, le Qatar se voyait devenir l’organisateur de la Coupe du monde 2022. Une première historique… mais à quel coût ?
La Coupe du monde la plus chère de l’histoire
Depuis le 20 novembre, les yeux du monde sont rivés au Qatar, où se déroule actuellement la plus grande compétition de football : la Coupe du monde. Selon plusieurs sources, dont Front Office Sports, il s’agirait de la Coupe du monde la plus chère de l’histoire. Ces différentes sources indiquent que le budget alloué pour cette édition oscille entre 200 et 220 milliards de dollars (soit entre 190 et 210 millions d’euros). En effet, pour accueillir l’événement, le Qatar a non seulement dû construire les infrastructures sportives mais aussi toutes celles nécessaires à l’accueil des 1,2 millions de supporters venus du monde entier.
A titre de comparaison, ce montant représente environ 20 fois celui de la précédente Coupe du monde, en Russie. Ces montants ne prennent pas en compte l’inflation. Néanmoins, même si nous en tenions compte, le budget de l’édition 2022 resterait plus élevée que les précédentes.
Edition | Investissement en milliards de dollars |
---|---|
Coupe du monde 1998 (France) | 1,3 |
Coupe du monde 2002 (Japon / Corée du Sud) | 7 |
Coupe du monde 2006 (Allemagne) | 2,6 |
Coupe du monde 2010 (Afrique du Sud) | 3,9 |
Coupe du monde 2014 (Brésil) | 11,63 |
Coupe du monde 2018 (Russie) | 11,8 |
Coupe du monde 2022 (Qatar) | 200 |
Source : CNRS
Lire plus : Classement des sélections les plus chères lors de la Coupe du monde
Qatar : 6 500 travailleurs morts au Qatar entre 2010 et 2020
Une enquête du Guardian datant de 2021 indique qu’au moins 6 500 travailleurs étrangers sont morts au Qatar entre 2010 et 2020. Ce chiffre correspond à tous les travailleurs indiens, népalais, bangladais, sri-lankais et pakistanais qui y ont laissé leur vie. Le journal britannique précise que ce chiffre n’est pas exhaustif puisque certains pays pourvoyeurs de main-d’œuvre, comme les Philippines ou encore le Kenya, n’ont pas communiqué à ce sujet.
Pays d’origine | Nombre de décès recensés par le Guardian |
---|---|
Inde | 2711 |
Népal | 1641 |
Banglasdesh | 1018 |
Pakistan | 824 |
Sri Lanka | 557 |
Source : The Guardian
Pour la plupart des décès des ouvriers indiens (au total 2 700), on retrouve comme motif sur le certificat de décès “cause naturelle”. Lorsque la plupart de ces personnes sont âgées d’une trentaine d’années, cela attire une attention particulière. Selon une spécialiste des droits sociaux à Amnesty, les conditions de travail seraient la première cause de ces décès : “On parle de personnes qui peuvent travailler en extérieur 14 heures par jour, 7 jours sur 7, sous de très fortes chaleurs« , avait-elle déclaré.
La comparaison avec les précédentes éditions est très compliquée à faire. Les chiffres existant pour les Mondiaux passés sont très éloignés de ceux du Qatar : 21 morts pour l’édition russe en 2018, selon l’ONG Human Rights Watch, et 8 pour celle de 2014 au Brésil, d’après l’agence Reuters. Mais ces chiffres ne concernent que les accidents ayant eu lieu sur les chantiers des stades. Ils sont donc difficilement comparables aux 6 500 morts évoqués par The Guardian, puisque l’enquête prend en compte tous les décès des ouvriers.
Lire plus : Liste officielle des Bleus pour la Coupe du monde au Qatar
Au minimum 3,6 millions de tonnes équivalent CO2 émises
Pour l’organisation de la Coupe du monde 2022, les émissions de gaz à effet de serre s’élèvent à 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, selon la Fifa elle-même. Ce chiffre est très contesté par les ONG, mais nous permet de le comparer aux éditions précédentes puisque la fédération établit un bilan depuis 2014. L’estimation de 2022 faite par la FIFA est nettement plus élevée que celle des éditions précédentes : +70% par rapport au Mondial en Russie, par exemple.
Edition | Empreinte carbone en millions de tonnes équivalent CO2 |
---|---|
2014 | 2,7 |
2018 | 2,1 |
2022 | 3,6 |
Source : Fifa
Les transports sont à l’origine de plus de la moitié des gaz à effet de serre émis, dont 90% sont dûs au seul transport aérien international. Il est à noter que tout le long de l’édition, toutes les dix minutes des avions relient Dubai, Koweit City, Mascate (Oman), Riyad et Djeddah (Arabie Saoudite) à la capitale qatarie.
L’ONG Carbon Market Watch critique l’estimation faite par la FIFA, notamment en ce qui concerne les stades. Au Qatar, certains stades continueront à exister même après la compétition. D’autres verront leur capacité réduite à l’issue du tournoi. Un dernier stade, le 974, sera même totalement démonté (il est composé de 974 containers).
Quand la Fifa estime une émission de 206 kilotonnes équivalent CO2 (ktCO2e) pour les enceintes permanentes, l’ONG mentionne plutôt 1 620 ktCO2e.
Lire plus : Stéphanie Frappart : parcours, football et salaire