La Bourse de Paris dépasse la City en termes de capitalisation

La Bourse de Paris dépasse la City en termes de capitalisation

Il y a quelques jours, la place londonienne a été dépassée par Paris en termes de capitalisation boursière. Plusieurs raisons expliquent cet événement comme l’instabilité politique au Royaume-Uni, le Brexit, ou encore le dynamisme du secteur du luxe français. 

 

Qu’est-ce qu’une place boursière ?

Une place boursière est destinée à l’achat et à la vente d’actions, d’obligations et de titres. Une bourse peut permettre d’évaluer la santé économique d’un pays et peut être un indicateur clé de sa puissance économique mondiale. En effet, la croissance du marché financier se traduit par une amélioration du niveau de vie ou du taux d’emploi, et vice versa. 

Depuis quelques jours, Paris peut désormais se targuer d’être la première bourse d’Europe. Pour la première fois, la capitalisation totale des sociétés cotées dans la capitale française a dépassé celle des sociétés cotées à la City. Plusieurs raisons expliquent cela. 

 

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Dépréciation de la livre sterling

Depuis le Brexit, les difficultés du Royaume-Uni sont bien connues. La santé économique fragile du pays a pesé sur sa devise. Pour rappel, la devise est un élément clé pour comparer les différentes places boursières. La valeur de la livre sterling, devise britannique, a plongé de 16% face à l’euro depuis 2016 (qui est l’année du vote du Brexit). Rien qu’en 2022, la livre a chuté de près de 4,6%. 

 

Le Luxe, moteur du CAC 40

La montée en puissance de la bourse de Paris est également liée à l’envolée des cours de ses champions du secteur du luxe. Hermès, Kering, L’Oréal et surtout LVMH ont été les principaux moteurs de la Bourse de Paris ces dernières années. Par exemple, LVMH, valorisé à 352 milliards d’euros, est devenu depuis 2021, la plus grosse capitalisation européenne. A titre de comparaison, le groupe affichait une capitalisation de 70 milliards en juin 2016. 

 

Un contexte politique bancal

Depuis plusieurs mois, le contexte politique britannique est de plus en plus complexe, ce qui envoie donc des signaux négatifs aux investisseurs. A commencer par Boris Johnson, qui était mêlé dans plusieurs scandales, notamment le Partygate. Puis, Liz Truss, dont le plan économique (axé sur de fortes réductions d’impôts pour les entreprises) a sapé la confiance des investisseurs, ce qui a affolé les marchés financiers. 

Désormais, Rishi Sunak, nouveau premier ministre (3ème en quelques mois) et ancien banquier, connaît parfaitement les mécanismes financiers qui sauront inverser la tendance et faire revenir les entreprises comme les investisseurs. 

 

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En plus de ces récents évènements, le Brexit n’a pas arrangé la situation pour la City. Les entreprises internationales hésitent à investir sur du long terme dans le pays de Shakespeare, d’autant plus que les relations commerciales avec l’Union Européenne sont instables. Plusieurs entreprises, comme Ryanair, ont décidé de faire leurs adieux à la bourse londonienne pour aller vers de nouveaux horizons. Sur Bloomberg TV, l’ancien membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre, Michael Saunders, déclarait « L’économie britannique dans son ensemble a été durablement endommagée par le Brexit ».

Le Royaume-Uni fera désormais tout son possible pour regagner sa place dans les bourses mondiales. Rien n’est définitif, néanmoins, la future situation économique et politique du pays influera grandement sur l’avenir de la City.