- AUDENCIA FINANCE INTERVIEWS
- Dorian ZERROUDI
- 4 juillet 2023
Cyril, diplômé Audencia et Vice President chez Goldman Sachs
Nous sommes allés à la rencontre de Cyril, diplômé d’Audencia et aujourd’hui Vice Président de Goldman Sachs. Découvrez son parcours, entre art et finance, en France et à l’international.
Bonjour Cyril, pouvez-vous présenter et revenir sur votre parcours ?
Originaire d’Orléans, j’ai fait ma classe préparatoire à Lyon chez Sainte Marie puis j’ai intégré Audencia en 2011, avant d’être embauché chez Goldman Sachs en 2017 à la suite de plusieurs stages réalisés en 2015 et 2016.
Pourquoi avoir fait le choix d’Audencia après votre CPGE ?
Audencia a été présentée dans ma classe prépa par un de ses étudiants, qui a vanté la qualité du programme et la multiplicité des parcours possibles, notamment autour de l’art qui est un domaine qui m’attirait beaucoup : je me souviens être rentré chez moi et avoir informé ma famille que je ne voulais pas aller ailleurs qu’à Audencia !
Qu’avez-vous fait durant vos années à Audencia ?
J’ai essayé de bénéficier de tous les avantages que cette école pouvait offrir, en suivant un parcours à la carte. En première année, j’ai intégré la classe qui offre un partenariat avec les Beaux-Arts de Nantes. Pendant une journée par semaine, nous quittions le campus pour nous rendre aux Beaux Arts et être introduits à la prise de vue, au montage, à la peinture (avec des modèles vivants !) ou encore à la sculpture. Ensuite, j’ai fait une A.P.I, pendant laquelle j’ai complété ma formation artistique en étudiant l’histoire de l’art en candidat libre, d’abord à Madrid puis à New York. J’ai intégré la promotion suivante à mon retour pour ma deuxième année, puis j’ai pris l’option de réaliser deux échanges à l’étranger plutôt que de réaliser une spécialisation, pendant lesquels je suis allé étudier à Mexico puis à Séoul.
Quelles sont les différentes expériences professionnelles et associatives que vous avez eues ?
Niveau associatif, j’ai été le trésorier du B.D.A (bureau des arts), perdant de l’élection de 2011, puis j’ai rejoint l’Inédit, qui s’occupe de l’édition d’un guide des bonnes adresses sur Nantes, toujours comme trésorier. J’ai également organisé une collecte de fonds pour l’association AIDES dans le cadre de la journée de lutte contre le Sida.
En termes de stages, j’ai toujours sû que je voulais m’orienter dans des fonctions financières en entreprise. J’ai néanmoins commencé par un stage d’observation à la fin de ma première année en tant que vendeur, rayon Design, du Printemps Haussmann à Paris. Pendant mon année de césure, j’ai réalisé deux stages dans la banque d’affaires Lazard à Paris, en tant que contrôleur de gestion. Pas facile de trouver ce stage après mes études d’arts car les recruteurs français pensaient que ma place était plutôt dans un département marketing… Heureusement, les américains savent qu’on peut aimer l’art et la finance en même temps !
Fort de cette expérience et du fait d’un heureux hasard de calendrier, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage d’approfondissement de 5 mois, entre le Mexique et la Corée du Sud, que j’ai décroché en tant que contrôleur financier et réglementaire chez Goldman Sachs à Paris. J’y suis retourné pour mon stage de fin d’étude avant de m’y faire embaucher, et j’y suis toujours aujourd’hui.
Le secteur de la finance, c’est quoi concrètement ?
La finance, c’est plein de choses. Un Contrôleur comme moi, un Trader, un Banquier d’affaires ou encore un RH auront chacun une vision différente du secteur, mais celles-ci se retrouvent autour de valeurs communes : le goût de l’effort et du travail bien fait, l’exigence pour nos “stakeholders”, que ce soient des clients, le régulateur ou encore les autorités fiscales, mais aussi une responsabilité comme acteur central de l’économie contemporaine que la finance doit nourrir en liquidité, en idée, en solution et en innovation.
Pourquoi avez-vous été attiré par ce domaine en particulier ?
J’ai toujours eu une appétence pour les chiffres mais sans jamais vouloir rentrer dans du purement théorique. La finance, et le controlling d’autant plus, c’est l’art de donner du sens avec des chiffres. De plus, les chiffres, c’est du concret : on repère vite ce qui va bien et ce qui va moins bien, on ne peut rien masquer ou éluder, et ils donnent des arguments imparables et irréfutables pour la prise de décision.
Vous avez rejoint les rangs de Goldman Sachs en 2015, pour devenir Vice President en janvier 2023, comment ont évolué vos missions ?
En 8 ans, je suis passé de la personne la plus junior à la personne la plus sénior de mon équipe, toujours sous la supervision du directeur financier local. Mes missions ont évolué très naturellement, d’un rôle de production pure (clôture, entrées comptables, reportings financiers et réglementaires, paiement de taxes) à un rôle stratégique (onboarding de nouveaux business, création de nouvelles entités, supervision d’audits et de contrôles fiscaux et réglementaires). Le socle acquis pendant ces 8 années me donne de la légitimité dans ma fonction. Quand je demande à mes collègues telle ou telle chose dans un laps de temps précis, ils savent que je comprends le process qu’ils ont à réaliser dans tous ses détails et sa complexité.
A quoi ressemble une journée type chez Goldman Sachs ?
Malgré la perception parfois routinière de la fonction de contrôleur, il n’y a pas vraiment de journée type quand on devient manager car notre rôle devient surtout de la gestion d’urgence, par nature non prévisible. Néanmoins, et du fait de la multiplicité des sujets sur lesquels nous sommes impliqués, nous commençons notre journée par nous répartir les tâches du jour, qui s’ajoutent aux projets à plus long terme déjà répartis. Ainsi, nous nous assurons de ne rien oublier, de remplir nos obligations de reporting en interne et en externe, et de ne pas faire deux fois le même travail. Les horaires sont parfois longs, mais il y a énormément à apprendre.
En quoi Audencia vous a aidé dans votre insertion professionnelle ?
Sans Audencia, je n’occuperais pas la fonction qui est la mienne aujourd’hui. En partie du fait de notre système français qui donne la primeur au diplôme et la formation, qui fait qu’une personne qui n’a pas de master d’une école de commerce réputée comme Audencia aura plus de mal à accéder aux institutions type Goldman Sachs. Mais aussi parce
qu’Audencia m’a permis de vivre une multitude d’expériences pendant les 5 années passées en tant qu’étudiant, qui ont forgé mon caractère et m’ont permis de développer des connaissances linguistiques et des compétences financières solides.
Avec du recul, comment jugeriez-vous l’apport de la prépa et de la Grande École dans le monde professionnel ?
La classe préparatoire a été une étape clé dans ma formation. L’approfondissement des matières du secondaire m’ont permis d’ouvrir mon esprit, grâce à la philosophie ou l’histoire de l’économie, mais aussi ma rigueur, tous deux essentiels dans ma vie professionnelle actuelle ou se mêlent l’importance de développer des relations humaines solides et la nécessité de la précision au quotidien dans mes analyses et mes décisions.