Actu’Politique octobre : pourquoi le 49-3 ?

Actu’Politique octobre : pourquoi le 49-3 ?

Quel mois d’octobre, Actu’Politique ne savait plus où donner de la tête : entre débats interminables à l’Assemblée, combats de cadors dans les partis et le retour des grandes manifestations… Notre vie politique a révélé toute sa richesse et sa complexité. Retour avec Planète Grandes Ecoles sur ce mois d’octobre 2022…

 

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Débats houleux à l’Assemblée

Qui dit rentrée parlementaire, dit discussions sur le projet de loi de finance (PLF), et cette année, il est bien assaisonné. LFI a lancé des centaines d’amendements, les autres partis n’ont pas lésinés non plus, au total près de 3000 amendements ont été déposés pour le PLF 2023. Les discussions se sont souvent poursuivies jusqu’au bout de la nuit. Premier revers pour la majorité présidentielle dès le deuxième jour avec le rejet du texte maintenant le déficit public à 5% du PIB en 2023. La fin de l’argent magique, pas vraiment… 
S’en est ensuite suivis des clashs (la tirade à la 3ème personne de Bruno Le Maire en tête), des rappels à l’ordre et non pas un, mais deux 49-3. Joyeux noël.

 

Politique et duo de coqs 

Alors que l’échéance de l’élection du nouveau président du Rassemblement National (RN) se rapproche – le scrutin se tenant le 4 novembre prochain –, les deux candidats en tête se battent à coups flasques. Jordan Bardella, eurodéputé et actuel numéro 2 du parti, dit lui-même partager la même vision que l’édile de Perpignan, Louis Alliot. Les deux défendent la candidature de Marine Le Pen en 2027, les deux s’inscrivent dans les pas de l’élue du Pas-de-Calais, et les deux se disent du même courant idéologique. Quant-à savoir comment les différentier, un député bleu marine répond « C’est plutôt un choix de personne ». A voter. 

 

Croissance, croissance, croissance 

Il y a quelques semaines, Bruno Lemaire a présenté le budget 2023 à la presse. Les prévisions sont sans appel : 5% de déficit en valeur PIB – c’est aussi élevé qu’au début des années 2000. Néanmoins, le ministre de l’Economie, des finances et la souveraineté industrielle et numérique (oui, c’est la terminologie officielle) n’en perd pas son optimisme. Dans une logique tout à fait bercygnogniesque, il fait preuve d’optimisme pour la croissance française l’année prochaine en doublant les prévisions de la Banque de France. A quoi bon jouer les petits bras ?

 

Rappel : dans cet article, on mentionnait déjà la critique de la Cour des Comptes sur les prévisions de Bercy en août dernier. 

 

L’essence sème la zizanie 

Alors que des tensions d’approvisionnement en essence se sont fait sentir ces dernières semaines (il ne faut pas parler de pénuries, simple petit rappel), l’absence première de réactions des ministres a particulièrement agacée le Chef de l’Etat. Lors d’un déplacement en Mayenne le 10 octobre dernier, il a affiché sa volonté que le sujet ne parte pas « cul par-dessus tête » et a secoué son gouvernement pour que des solutions soient trouvées rapidement. Ni une ni deux, la Première Ministre à peine rentrée de son déplacement en Algérie a organisé une réunion de crise sur les carburants le soir même. En marche toute.

 

Politique énergétique et faillite de notre industrie

C’est un des risques pointés par l’économiste Patrick Arthus dans une étude publiée le 11 octobre. En France, les prévisions envisagent des tarifs énergétiques 7x supérieurs à ceux pratiqués avant la guerre en Ukraine, et ce pour les deux prochaines années. Une victime directe : notre industrie. Le coût de fabrication des produits augmenterait par conséquent de 20% pour le Made in France.
De son côté, l’Allemagne anticipe le coup en mettant en place, dès octobre 2022, un « Plan Bouclier Energétique » qui s’élève à plus de 200 milliards d’euros. La France traîne la patte, faudrait-il rappeler que le secteur industriel ne représente plus que 12% du PIB français (contre presque 25% en Allemagne) ? La chute semble définitivement inarretable. 

 

Et du coup, le ciel se jaunit…

Alors qu’au Faubourg St Honoré la peur de voir une résurgence des gilets jaunes fait rage depuis l’explosion des cours du pétrole, voilà que de nouvelles manifestations donnent des sueurs froides… a commencer par « La marche contre la vie chère et l’inaction climatique ». Le dimanche 16 octobre, quelques milliers de manifestants ont défilés à Paris – la NUPES avance 140 000 manifestants quand la police évoque seulement 30 000 personnes. Il faut aussi dire qu’un comptage indépendant a dénombré un peu plus de 29 000 manifestants ce même. dimanche, si même la police se met à gonfler les chiffres…

Mais pas de répit pour les braves, ni une ni deux, une autre marche est organisée le mardi suivant. Le jour du seigneur terminé, le mouvement a pris un peu plus d’ampleur. Plus de 300 000 personnes ont battues le pavé selon la CGT, 107 000 d’après les sources du ministère de l’Intérieur. Le mot d’ordre : « l’augmentation des salaires et la défense du droite de grève. » Comment appelle-ton ça, ah oui, une mise en abyme non ? 

Egalement en tête des revendications : l’inflation, l’explosion des prix du pétrole et la faible revalorisation des salaires. Sur ce dernier point, un article du Monde Diplomatique révèle que le salaire moyen des fonctionnaires français a baissé de 10% en douze ans. Pour cause, le gel du point d’indice depuis 2010, cumulé à l’inflation, ça donne un appauvrissement latent pour les 5,7 millions d’agents publics. Et dire que la revalorisation du point de 3,5% en juillet dernier va les sauver… (nb l’inflation est actuellement de 6,8% en France. Juste au passage).

Etudiant à Neoma BS sur le campus de Reims - Rédacteur PGE et Mister Prépa