L’Institut Polytechnique de Paris fait sa rentrée : nouveautés, formation, climat…

L’Institut Polytechnique de Paris fait sa rentrée : nouveautés, formation, climat…

C’est en présence des plus grands noms d’écoles d’ingénieurs que l’IP Paris a tenu une conférence de presse de rentrée en plein cœur de Paris. De grands noms comme François Dellacherie, directeur de Télécom SudParis, Sophie Marain, directrice par intérim de Télécom Paris, Catherine Gaudy directrice générale du GENES étaient réunis pour parler de la rentrée universitaire 2024/2025. On en parle dans cet article Planète Grandes Écoles. 


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IP Paris, Institut de grande renommée 

L’Institut Polytechnique de Paris (IP Paris) est un institut de sciences et technologies de rang mondial, composé de six prestigieuses écoles d’ingénieurs : École polytechnique, ENSTA Paris, École nationale des ponts et chaussées (ENPC), ENSAE Paris, Télécom Paris et Télécom SudParis.

Créé en 2019 pour rivaliser avec les plus grandes institutions mondiales (EPFL, MIT, Caltech, ou encore le Technion), IP Paris constitue un instrument au service de l’intérêt général et de la souveraineté du pays, économique comme en matière de défense. Associant des formations d’excellence et une recherche largement tournée vers la société, IP Paris contribue à répondre aux grands enjeux de l’époque : défi climatique et énergétique ou encore révolution technologique et numérique.

Anthony Briant, directeur de l’École nationale des Pont et Chaussées lors de la conférence de presse, à déclaré « chercher à attirer les meilleurs talents que ça soit en France ou à l’international.» 



 

Un élargissement du périmètre d’IP Paris, renforçant sa signature scientifique

L’évolution de la gouvernance d’IP Paris ont également été l’occasion de compléter le périmètre de l’Institut avec l’intégration de l’ENPC.

Cette intégration renforce le positionnement d’IP Paris sur les enjeux liés aux transitions écologique, numérique et énergétique. L’arrivée de l’ENPC se traduit également par l’arrivée du ministère de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques dans le conseil d’administration d’IP Paris.

Pour Anthony Briant, directeur de l’ENPC, « C’est une étape importante dans la longue histoire de l’ENPC et qui fait pleinement sens, si l’on considère nos valeurs partagées, en particulier celles qui concernent la transition écologique et la souveraineté nationale. C’est aussi une question de taille critique au niveau international. L’ENPC a plus d’attractivité au sein d’IP Paris, les axes de recherches sont consolidés et de nouvelles recherches lancées, avec une contribution aux appels à projets. »

Le périmètre d’IP Paris évolue également dans le cadre de la fusion administrative d’ENSTA Paris et d’ENSTA Bretagne, prévue au 1er janvier 2025. Cela se traduira par un renforcement de l’activité scientifique d’IP Paris sur les thématiques liées à la mer et aux océans dans le prolongement du succès obtenu par IP Paris dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir » financé via France 2030 (OFFWIND).

Financé à hauteur de 5,7 millions d’euros dans le cadre de France 2030, le projet OFFWIND, qui associe ENSTA Paris, l’École nationale des ponts et chaussées et ENSTA Bretagne, ambitionne de former 250 diplômés en 5 ans, dans le cadre d’un master en deux ans, largement ouvert sur l’Europe et l’international. Il associe également les industriels du secteur.

Élisabeth Crépon, directrice générale d’ENSTA Paris : « La fusion d’ENSTA Paris et d’ENSTA Bretagne s’inscrit dans le cadre d’IP Paris avec pour objectif de renforcer ses capacités d’enseignement et de recherche dans les secteurs stratégiques que sont la défense, les mobilités, les énergies durables, le maritime, le numérique et la santé. Première réalisation d’envergure permise par cette fusion, la création du Centre interdisciplinaire pour les mers et les océans bénéficiera de la convergence des atouts des départements de recherche de l’Institut Polytechnique de Paris avec ceux de Brest, associés à la force d’un tissu industriel breton riche en la matière. »



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Enjeux climatiques au coeur des préoccupations de l’IP Paris

Ces évolutions de périmètre viennent compléter une recherche qui était déjà largement tournée vers l’identification de réponses au défi climatique, notamment dans le cadre du centre interdisciplinaire E4C (qui associait déjà l’ENPC et associe le CNRS, le CEA et des partenaires privés) dont le développement se poursuit.

Trois nouveaux démonstrateurs seront ouverts sur le campus grâce au soutien du Fonds Ifker X93 :

Smart Garden : « jardin connecté » consacré à l’analyse des données relatives à l’efficacité énergétique et au suivi des écosystèmes (2025)

XSeaO2 : projet de captation et séquestration de CO2 via des solutions flottantes photovoltaïques (2025)

Smart GTE : gestion de l’autoconsommation d’énergie, la recharge de véhicules électriques, le stockage d’énergie et le stockage géologique de chaleur (2025-2026)

Mais c’est aussi l’offre de formation d’IP Paris qui s’adapte pour répondre au défi climatique avec deux nouveautés pour la rentrée 2024 :

  1. Le lancement du cours « Engineering sustainability » à l’École polytechnique, piloté par l’économiste Céline GuivarchLaura Chaubard, présidente et directrice générale de l’École polytechnique précise que « cette nouvelle formation, créée en 2024 avec l’implication collégiale de 8 départements de l’École, développe une vision systémique de la transition écologique, indispensable pour en appréhender tous les aspects et leur interdépendance. Véritable innovation pédagogique, cette formation interdisciplinaire comprend, par exemple, une sensibilisation aux enjeux environnementaux auxquels font face les acteurs du plateau de Saclay, avec des interventions de scientifiques, mais aussi d’agriculteurs locaux, d’élus des collectivités territoriales, etc. »
  2. L’ouverture d’un nouveau parcours dans le champ du nucléaire à ENSTA Paris comptant 330 heures d’enseignement aux élèves de 3ème année de cycle ingénieur« Plus largement, indique Elisabeth Crépon, de nouvelles offres de formation allant jusqu’au niveau doctoral permettront de répondre aux besoins des industriels du nucléaire civil et de défense. »

 

Un Institut à la pointe des enjeux du numérique, notamment en matière d’IA et de cybersécurité

L’année 2024 a également permis de montrer qu’IP Paris et ses écoles sont à la pointe, en France et à l’international, de la révolution technologique et numérique, notamment en matière d’IA et de cybersécurité.

  1) Former plus d’ingénieurs en data science grâce au plan GENES 2027 :

Pour Catherine Gaudy, directrice générale du GENES, « ce plan va répondre aux besoins en experts de l’analyse des données. Il est urgent de faire face à la pénurie d’ingénieurs capables d’exploiter ces données, dont le volume croît de manière exponentielle, en tenant compte du rôle central de l’IA dans tous les domaines. À l’ENSAE, nous renforçons nos capacités de formation, avec le soutien de l’État : nous allons former 40 % d’ingénieurs en plus, et nous sommes en avance sur nos objectifs 2025 ! »

  2) «Hi!PARISCluster2030» : constituerunpôlemondialdanslechamp de la formation et de la recherche en IA :

Lauréat dans le cadre de l’AMI IA Cluster (France 2030), IP Paris, en partenariat avec HEC Paris et associé avec Inria, le CNRS et l’Université de Technologie de Troyes, monte en puissance dans la formation d’experts de l’IA au service de la société, notamment à travers le centre interdisciplinaire Hi! PARIS avec pour ambition la formation de 20 000 étudiants en IA d’ici 2030.

Création d’un nouveau bachelor avec l’Université Technologique de Troyes :

Cette nouvelle formation professionnalisante formera 288 étudiants experts en IA d’ici 2030, contribuant à multiplier par dix le nombre d’étudiants diplômés au niveau undergraduate par IP Paris et ses partenaires.

Hi! Paris Cluster s’appuie également sur le soutien de partenaires privés : Capgemini, L’Oréal, TotalEnergies, Rexel, Kering, Schneider Electric et Vinci.

Pour Laura Chaubard, « Le projet IA Cluster porté par Hi! PARIS permettra avant tout de renforcer nos formations, avec de nouveaux masters dès 2025 et un bachelor en partenariat avec l’UTT, mais aussi de nouveaux cursus pluridisciplinaires, qui conjuguent l’IA avec la biologie, la santé, les transports, etc.Le projet permettra également de conduire des travaux de recherche, notamment pour explorer plus avant les fondements mathématiques des modèles, afin de rendre l’IA plus fiable et plus soutenable. Nous axons également nos efforts sur la formation continue, avec l’objectif de former aux technologies numériques 2 000 professionnels par an d’ici 2030 »

IA Cluster viendra également contribuer à accroitre le potentiel scientifique d’IP Paris en matière de recherche avec :

– 30 chaires à destination d’enseignants-chercheurs issus de l’établissement

– 20 chaires externes : ces chaires serviront à soutenir des chercheurs établis et des talents émergents. Chaque chaire externe sera dotée d’un budget d’un million d’euros pour soutenir la recherche et les salaires des chercheurs recrutés.

3) Former les étudiants aux enjeux liés à la cybersécurité :

Télécom SudParis est l’école chef de file de Train Cyber Experts, un programme lauréat du plan France 2030 visant à former 10 000 experts en cybersécurité avec 15 partenaires d’ici 2030.

François Dellacherie, directeur de Télécom SudParis, insiste sur le « devoir de développer la cybersécurité en France et de former de plus en plus de jeunes. Face à ces enjeux de souveraineté, IP Paris peut s’appuyer sur ses écoles en pointe dans le numérique et sur l’École polytechnique et l’ENSTA qui dépendent du ministère des Armées. La cybersécurité, c’est du concret ! 140 attaques majeures ont été stoppées lors des JO 2024. C’est pourquoi nous mettons en œuvre des plateformes qui confrontent les étudiants – notamment ceux du Bachelor spécialisé que nous avons récemment lancé avec succès – à des conditions réelles de cyberattaques. De plus nous développons des coopérations avec les entreprises du secteur qui produisent les matériels et les infrastructures. »

 

Une activité scientifique qui monte en puissance sur l’ensemble des champs disciplinaires en France et à l’international

Si la thématique du numérique montre bien les synergies permises par la création d’IP Paris, c’est bien l’ensemble de notre activité scientifique qui se développe et monte en puissance :

Mécanique : inauguration le 3 octobre 2024 du nouveau Pôle Mécanique sur le campus. Il rassemblera les laboratoires de mécanique de l’École polytechnique et d’ENSTA Paris.

Élisabeth Crépon : « Le nouveau bâtiment du pôle de mécanique s’inscrit dans le déploiement du schéma directeur du campus IP Paris dont l’objectif est d’améliorer le cadre de travail et de vie de ses étudiants et personnels. Vitrine de l’excellence de la recherche en mécanique de l’Institut Polytechnique de Paris, ce nouveau bâtiment contribuera à son rayonnement en France et à l’international et constituera un véritable creuset de l’effervescence scientifique d’IP Paris en mécanique et énergétique. »

Santé : Le centre E4H (Engineering for Health) monte en puissance, notamment en lien avec la participation d’IP Paris au Paris Saclay Cancer Cluster et l’ambition de renforcer les liens avec l’INSERM.

Défense : le CIEDS (Centre Interdisciplinaire d’Études pour la Défense et la Sécurité) poursuit son développement, avec le soutien de l’Agence d’Innovation de Défense (AID) et des industriels du secteur. Signée en juillet 2023, la chaire Architecture des Systèmes Complexes (ASC) se déploie dans les écoles avec le recrutement de 4 nouveaux enseignants-chercheurs.

 

De plus, IP Paris poursuit ses collaborations en Europe dans le cadre de l’alliance Eurotech

L’institut s’inscrit dans une nouvelle dynamique européenne via l’alliance Eurotech, qui réunit 6 institutions/universités européennes de premier plan dans le domaine des sciences et technologies :

  1. Danmarks Tekniske Universitet (DTU),
  2. École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL),
  3. Institut Polytechnique de Paris,
  4. Technion,
  5. Eindhoven University of Technology (TUE)
  6. et Technical University of Munich (TUM).

Thierry Coulhon précise : « L’alliance Eurotech, qui associe les meilleures universités de sciences et technologies au niveau européen constitue un excellent espace de collaboration pour IP Paris et ses écoles membres. Nous avons l’ambition d’accroître fortement la mobilité de nos étudiants mais aussi de renforcer nos collaborations en matière de recherche et d’innovation. »

 

IP Paris et la diversité et bien-être étudiant

En matière d’égalité des chances, le centre lancé en 2023 poursuit son développement, notamment en commençant à nouer des partenariats avec des lycées accueillant des CPGE et CPES sur l’ensemble du territoire. IP Paris, s’appuyant sur les expertises déjà présentes au CREST (Centre de recherche en économie et statistique – une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique, GENES, ENSAE Paris, Institut Polytechnique de Paris, 91120 Palaiseau, France) pour renforcer ses forces en matière d’économie de l’éducation.

En matière de bien-être étudiant IP paris a signé une convention avec l’association Nightline pour permettre aux étudiants de disposer d’une ligne d’écoute la nuit. IP Paris renforce également son pôle de santé avec l’arrivée de deux psychologues supplémentaires et la création d’un dispositif complet de lutte contre les VSS.

 

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Responsable Média chez Mister Prépa et Planète Grandes Écoles, je suis une journaliste passionnée toujours là pour vous éclairer !