Les inégalités salariales hommes-femmes

Les inégalités salariales hommes-femmes

Le 18 septembre marquait la Journée internationale de l’égalité de la rémunération. Cette journée a été créée en 2020 à l’initiative de l’ONU. Elle  est un rappel annuel de la persistance des inégalités salariales entre les hommes et les femmes. En effet les femmes sont en moyenne payées, encore aujourd’hui, environ 20% de moins que les hommes pour à poste et compétences égales. Ces disparités ne sont pas seulement une question de chiffres. Elles reflètent des inégalités structurelles et culturelles qui perdurent dans notre société. Malgré les efforts déployés pour promouvoir l’égalité au travail, les différences de salaires restent marquées. Et cela, même à poste et à temps de travail égaux. Découvre dans cet article les differences persistantes et les leviers de développement à ce sujet !

 

Des écarts persistants malgré les progrès

Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes prennent de multiples formes. Certaines sont dues au temps de travail, les femmes étant plus nombreuses à travailler à temps partiel. D’autres sont liées à la sous-représentation des femmes dans les postes à responsabilités les mieux rémunérés. Cependant, même lorsqu’on compare des postes équivalents et à temps plein, les inégalités persistent. Selon les données de l’Insee pour 2022, en équivalent temps plein (EQTP), un cadre masculin gagnait en moyenne 4 700 € nets par mois en France, tandis qu’une cadre féminine dans la même situation percevait seulement 4 000 €. Soit un écart de près de 16 %.

Selon une étude de l’International Trade Union Conference, au rythme actuel, il nous faudrait 257 ans pour atteindre l’égalité de salaire homme femme.

 

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Des inégalités plus marquées en haut de l’échelle

Les écarts salariaux sont plus prononcés parmi les cadres, mais ils ne se limitent pas à ce groupe. Dans l’ensemble du secteur privé, l’écart moyen de rémunération entre les sexes était de 14 % en 2022. Outre les cadres, les ouvriers et les professions intermédiaires subissent également de fortes disparités, avec des écarts moyens respectifs de 13,5 % et 12 %. Les employés, quant à eux, présentent un écart salarial relativement moins élevé, mais toujours présent, de 4 %.

 

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Une situation complexe et multiforme

Il est important de noter que ces différences salariales ne sont pas uniquement le résultat de discriminations directes. Elles s’expliquent également par des facteurs comme le choix des filières d’études, ou les interruptions de carrière pour raisons familiales. Sans oublier le fameux “plafond de verre” qui limite l’accès des femmes aux plus hautes fonctions. Par ailleurs, les normes culturelles et les stéréotypes de genre jouent un rôle non négligeable. Ils influencent les aspirations professionnelles des femmes et la perception de leur compétence. 

En outre, selon le journal La Croix,  70 % des femmes n’ont jamais demandé d’augmentation. Et celles qui osent en demander, demandent en moyenne une augmentation 30% inférieure à celle demandée par leurs homologues masculins. 


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L’importance de la transparence salariale et des politiques d’entreprise

Pour réduire ces inégalités, des mesures concrètes s’imposent. La transparence salariale est l’une des solutions clés. En rendant les écarts de rémunération visibles, les entreprises peuvent être incitées à les corriger. Des politiques d’égalité des chances peuvent également contribuer à une plus grande égalité. Cela comprend par exemple l’accès à la formation, la promotion de la parité dans les postes de direction ou le soutien aux salariés parents.

 

Un enjeu de société

La réduction des inégalités salariales entre hommes et femmes est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif économique. Une répartition plus équitable des revenus favoriserait l’égalité des chances. Elle pourrait également améliorer la motivation des salariés et stimuler, à terme, la croissance économique. Alors que la France continue de progresser vers l’égalité professionnelle, il est crucial que cette problématique demeure au cœur des priorités politiques et sociales. Dans ce contexte, les gouvernements actuellement engagés dans les négociations du Pacte pour l’avenir doivent s’engager sur de nouvelles mesures concrètes pour atteindre l’Objectif de développement durable 8.5. Ce dernier prône le « plein emploi et un travail décent, assortis d’un salaire égal pour un travail de valeur égale ».

 

 

Malgré les progrès réalisés au fil des années, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes persistent et demeurent une réalité préoccupante. Les initiatives mises en place pour réduire cet écart ont certes permis des avancées, mais elles restent insuffisantes pour le moment.