Jean-Marc Jancovici : parcours, écologie, fortune

Jean-Marc Jancovici : parcours, écologie, fortune

Jean-Marc Jancovici, né le 13 février 1962, est un ingénieur, enseignant et conférencier français. Il est reconnu pour ses contributions à la lutte contre le réchauffement climatique et à la transition énergétique.

 

Parcours de Jancovici

Après avoir mené une partie de ses études à Grenoble, il suit l’enseignement de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand. Il est diplômé de l’École polytechnique et ingénieur civil de l’École nationale supérieure des télécommunications.

Jancovici commence à s’intéresser au réchauffement climatique dans le courant des années 1990. Il développe l’idée de « bilan carbone » à destination des entreprises.

Il développe également la méthode du bilan carbone personnel (Nos Gestes Climats). Cette méthode permet au particulier d’évaluer ses émissions de gaz à effet de serre selon les réponses données à un questionnaire à choix multiple.

 

Création de Carbone 4

En 2007, il fonde avec Alain Grandjean, Carbone 4. C’est un cabinet de conseil qui vend des bilans carbone aux entreprises et construit leurs plans d’actions pour réduire leurs émissions de GES. Il s’agit du premier cabinet de conseil en stratégie carbone. Carbone 4 se développe particulièrement avec la conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques. L’entreprise compte essentiellement des entreprises parmi ses clients. Les clients sont à la fois des acteurs microéconomiques et des entreprises de très grande envergure (Bouygues, EDF, Orange, TF1, Total).

Carbone 4 détient la filiale Carbon4 Finance. Cette dernière note les émetteurs de GES au regard du risque de transition pour guider l’allocation d’actifs des sociétés de gestion.

 

Carrière d’enseignant

À la fin des années 1990, il organise des conférences au sein de X-Environnement, un groupe d’anciens polytechniciens motivés par ces questions. Il devient président de cette structure en 2011.

Depuis 2008, il est enseignant à l’École nationale supérieure des mines de Paris. Il y donne des cours sur l’énergie et le changement climatique. Il donne régulièrement des conférences rémunérées dans des entreprises. Selon ses indications, les revenus sont reversés à sa structure Manicore.

Jancovici est membre du conseil scientifique du Service de l’observation et des statistiques du ministère de la Transition écologique. Il est par ailleurs membre du Haut Conseil pour le climat et placé auprès du Premier ministre.

 

Lancement de The Shift Project

Il lance en 2010 The Shift Project, dont il préside le conseil d’administration. Cette entreprise œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. L’association diffuse des analyses sur la transition énergétique au moyen de rapports d’expertise de qualité, par exemple sur le numérique ou sur l’approvisionnement pétrolier futur de l’Europe.

Il s’agit d’un think tank luttant contre le réchauffement climatique et défendant une transition bas-carbone,reposant sur le nucléaire. Les membres de l’association pratiquent le lobbying en direction des élus et des collectivités, notamment en luttant contre l’utilisation du chauffage au gaz.

 

Lire plus : L’interview de Jancovici par HugoDécrypte

 

Le succès de Jancovici

Depuis les années 2010, il bénéficie d’une notoriété croissante et d’une communauté de soutiens active sur internet. Son succès lui vient de ses conférences sur internet vues des centaines de milliers de fois et un talent de vulgarisation. Le Monde considère que c’est surtout la forme qui produit « l’effet Janco » qui fait son succès. Le journal cite son humour noir et acerbe, ses expressions récurrentes telles que « ordre de grandeur » et « règle de trois ».

Sa notoriété se développe tout particulièrement à partir de 2018. Les Marches pour le climat, ainsi que des incendies majeurs en Californie lui attirent un nouveau public.

L’OBS indique en 2021 qu’il « est devenu une véritable star des milieux écologistes ». L’organisation estime que sa popularité s’est « encore renforcée par son mépris pour les élites ». Le Monde indique en 2021 que Jean-Marc Jancovici est devenu ces dernières années « un des principaux porte-voix de la décroissance en France« . Sa conférence « CO2 ou PIB », donnée à Sciences Po Paris en 2019, a atteint 1,7 million de vues sur Internet.

La Vie le présente en 2022 comme « le nouveau messie de l’écologie ». Les Échos le citent comme « une véritable rockstar de l’écologie ».

Son compte YouTube enregistre en 2022, 220 000 abonnés et un cumul de plus de 23 millions de vues. Il est le vulgarisateur climatique le plus suivi sur YouTube en France de 2017 à 2022. Son interview réalisée en 2017 par la chaîne YouTube Thinkerview dépasse le million de vues. En 2022, il dispose également de 195 000 abonnés sur Facebook et 600 000 sur LinkedIn.

Sa bande dessinée Le Monde sans fin, publiée en 2021, est un succès de librairie avec 500 000 à 600 000 exemplaires vendus en décembre 2022. Ce qui en fait l’ouvrage le plus vendu en France en 2022. 

Selon Les Échos, il semblerait qu’il touche particulièrement les jeunes. Son discours sans langue de bois plairait à « ces derniers, très sensibles à l’urgence de la situation« , analyse la journaliste Juliette Nouel.

 

Lire plus : Retour sur la conférence de Jean-Marc Jancovici à Neoma

 

Les prises de positions de Jancovici

 

Jancovici et l’économie

Jean-Marc Jancovici est convaincu d’une relation quasi linéaire entre l’énergie utilisée et la croissance économique.

Il postule l’arrivée imminente (années 2030) d’un pic pétrolier. Ce pic entraînerait une envolée des prix de l’énergie, une chute de la consommation, la récession de l’économie mondiale et l’appauvrissement des classes moyennes. De ce fait, il plaide pour organiser une décroissance inévitable plutôt que de la subir à travers un choc récessif violent.

Selon ce scénario, Jancovici anticipe également une accentuation de la pression migratoire aux portes de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Cette migration s’accompagnerait d’une tentation de dérive autoritaire dans les grandes démocraties.

Pour ce dernier, la tertiarisation de l’économie est insuffisante pour déconnecter les flux matériels de la croissance.

Le Monde le présente en 2022 comme « un fervent partisan d’une planification teintée d’une forme de nostalgie de la manière dont l’État pouvait diriger l’économie dans les années 1960 ».

Jancovici défend l’instauration d’une taxe carbone. Il estime, que tout le monde, même les Français modestes, va devoir faire des efforts. En effet, selon lui, même les Français modestes consomment trop d’énergie. Cette voie constitue l’unique manière, selon lui, d’affronter le double choc qui vient : raréfaction du pétrole et changement climatique.

 

Jancovici et le transport

Privilégiant le transport ferroviaire et le vélo pour ses déplacements, Jean-Marc Jancovici considère que le geste écologique prioritaire est le renoncement à l’avion. Il plaide pour l’instauration d’un quota de vols en avion pour tout individu dans sa vie, évoquant un nombre de trois ou quatre.

Il critique le développement de la voiture électrique. Selon lui, la voiture électrique n’est propre que si l’électricité l’est aussi, ce qui n’est pas le cas à l’échelle planétaire.

 

Jancovici et l’énergie

Jancovici est connu pour être un partisan affirmé de l’énergie nucléaire. Il souligne que le nucléaire émet peu de GES, produit à la demande, occupe une surface de territoire réduite pour fabriquer un maximum d’énergie. C’est « une forme de production d’électricité qui présente le moins d’inconvénients pour une production donnée« .

Pour décarboner l’économie, il considère que les premières actions pourraient être de développer des réseaux de chaleur en ville et des pompes à chaleur en milieu rural, alimentés par l’énergie nucléaire ou hydraulique.

Il estime que les éoliennes et les panneaux solaires ne sont pas le moyen le moins onéreux de produire une énergie décarbonée. Le solaire et l’éolien sont des sources d’énergie intermittentes et utilisent, selon lui, trop d’espace. La décroissance énergétique sans le nucléaire pourrait conduire à un « effondrement social ». Les énergies renouvelables ne doivent venir qu’en appoint du nucléaire. Leur impact sur l’environnement est beaucoup plus néfaste qu’annoncé par leurs promoteurs.

 

Jancovici et la démographie

Jean-Marc Jancovici est favorable à une régulation démographique partout sur Terre afin de réduire les GES. Selon lui, ou bien, on essaie de gérer la surpopulation nous-mêmes, ou bien ça se fera de manière spontanée par des pandémies, des famines et des conflits. En 2015, la journaliste Irène Inchauspé le juge « quelque peu malthusien ».

Craignant les effets néfastes de la surpopulation, Jancovici déclare que pour réguler la population, « il faut cesser de tout mettre en œuvre pour faire survivre les personnes malades« . Il préconise à ce titre l’instauration d’un âge limite pour les receveurs d’organe.

 

Jancovici et la politique

Jean-Marc Jancovici est critique de la démocratie. Il la présente comme un « système myope, lent, incohérent souvent ». Ce système ne serait pas capable de prendre en charge le défi de long terme que constitue le réchauffement climatique. Il estime que les citoyens sont « gouvernés par leurs désirs plus que par la raison« .

« La compétition électorale est le plus souvent une surenchère de promesses corporatistes ou sectorielles balayant aussi large que possible ». Pour parvenir à réduire suffisamment les GES, il estime qu’il faudra probablement agir par la contrainte. La démocratie serait ainsi inefficace et ne survivrait pas à la fin des énergies fossiles. Il n’exclut pas qu’« un système de type chinois » puisse être « un bon compromis ».

Toujours selon lui, « Pour lutter contre le changement climatique, il faut être capable d’imposer des efforts extrêmement significatifs. Cela veut dire qu’il faut qu’on ait un pouvoir très fort pour être capable de faire respecter ces efforts ».

Dans sa bande dessinée Le Monde sans fin , il affirme : « La vitesse à laquelle il faut réformer le système n’est pas compatible avec le maintien d’une liberté individuelle accompagnée du niveau de vie auquel on est habitué aujourd’hui ». 

 

Lire plus : En savoir plus sur Jancovici directement sur son site !

 

Pour conclure, Jancovivi est un militant pour la réduction des émissions de GES. Il soutient la mise en place d’une taxe carbone et la promotion de l’énergie nucléaire civile, des positions qui suscitent des critiques. Il estime que le modèle économique des sociétés occidentales, basé sur une dépendance aux combustibles fossiles, est insoutenable et voué à la décroissance.

Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !