Interview de Mathilde Cossé, créatrice de contenus (+100 000 abonnés)

Interview de Mathilde Cossé, créatrice de contenus (+100 000 abonnés)

Rencontre avec Mathilde Cossé, diplômée de NEOMA et créatrice de contenus sur les réseaux sociaux avec plus de 100 000 abonnés sur ses différents réseaux sociaux.

 

Bonjour Mathilde, peux-tu nous parler de toi ?

 Depuis 2 ans, je partage mon quotidien, mes réflexions et mes voyages sur les réseaux sociaux.

Ce chemin m’a amené à :

  • voyager seule dans 13 pays
  • faire des conférences à 22 ans
  • construire une communauté de 100K personnes

Lire plus : Créateur de contenus : compétences, salaires, missions…

 

Tu as fait une classe préparatoire. Que t’a apporté la prépa dans ta vie personnelle et professionnelle ?

 À 17 ans, je rentre en classe préparatoire. Je quitte ma région natale : la Normandie pour m’installer à Angers. L’ambition était simple : intégrer HEC. C’était la seule école que ma mère connaissait. Bon, j’ai vite compris que ça allait être plus compliqué que prévu. Je suis plutôt du genre : ne pas beaucoup bosser mais s’en sortir quand même. Sauf qu’en prépa, ça ne fonctionne pas comme ça.

Alors voici ce que la prépa m’a apporté :

  • Apprendre à prioriser : en prépa tu dois être bon partout, tout le temps. Sauf que l’on a tous uniquement 24h dans une journée. Il y a des matières dans lesquelles je mettais plus d’énergie car je les savais importantes.
  • Gérer la pression : à 17 ans, je n’étais vraiment pas à l’aise à l’oral. Les khôlles m’ont permis de dédramatiser la prise de parole. Il y en avait tellement régulièrement que je me suis habituée au stress que ça me procurait.
  • De l’humilité : j’ai toujours été plutôt bonne à l’école. Prendre un -5/20 en contraction de texte pour débuter l’année ça te permet de rester humble.

 

Tu as été présidente de l’antenne d’Amnesty International à NEOMA. Quelles étaient tes missions ? Que retiens-tu de cette période ?

Lorsque je suis arrivée, l’association était en perte de vitesse. La mission première a été de restructurer les pôles, être attractif pour les recrutements et avoir un vrai impact.

Il y a eu deux difficultés pour moi :

  • Apprendre à déléguer. De manière générale, je préfère tout faire moi-même. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui : je préfère être seule dans mon business qu’à plusieurs.
  • Mobiliser les membres. Le rôle de la présidente est de créer une cohésion au sein des membres de l’association et ce n’est pas facile quand tout le monde a d’autres activités, associations ailleurs.

J’en garde de très bons souvenirs, mais cette expérience m’a fait découvrir que je n’aimais pas tant manager que ça.

 

Ton choix de spécialisation en Master s’est tourné sur « Entrepreneuriat et Innovation », pourquoi ce choix ? Qu’as-tu appris et retenu lors de ce master ?

 C’était assez évident pour moi. J’avais déjà créé mon auto-entreprise et réunit une audience de 40 000 abonnés sur LinkedIn.

Pendant ma dernière année de Master, je devais donc gérer mon activité et mes cours. Encore une fois, j’ai priorisé selon ce qui allait avoir le plus d’impact pour moi dans un an.

Il y a quand même une réalité : la meilleure manière d’entreprendre c’est de te lancer, de trouver des clients plutôt que de faire des business plan pendant des mois

 

Au cours de tes années à NEOMA, tu as eu l’occasion de partir 6 mois au Vietnam en échange académique. Pourquoi avoir choisi ce pays ? Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?

 Alors… je ne suis pas partie au Vietnam.

C’était pendant la période Covid, le Vietnam n’était presque pas touché. Alors, me pensant intelligente, je choisis le Vietnam pour être tranquille. Un mois avant de partir en échange, on nous annonce que le Vietnam est maintenant confiné. Pendant des semaines, on me dit d’attendre que la situation s’améliore.

Mais après 2 ans de prépa et 2 ans d’école, je n’avais qu’une seule envie : voyager. Attendre quelque chose que je ne peux pas contrôler, ce n’est pas mon truc. Alors, je décide de partir voyager seule en Europe. Pendant 6 mois, j’ai parcouru 10 pays en solo avec mon sac à dos. Ah oui, j’avais mes cours à distance en même temps. Je vous laisse imaginer ma tête quand on me cale des réunions de travail de groupe à 3h du matin, merci le décalage horaire !

Je ne regrette pas de ne pas être partie. Voyager seule a été l’expérience qui m’a le plus fait évoluer.

 

Tu as aussi fait deux stages. Comment as-tu trouvé tes stages ? Des tips pour réussir le process de recrutement ?

 J’ai manqué beaucoup d’entretiens. Alors, j’ai passé du temps à comprendre ce qui n’allait pas, comment je pouvais m’améliorer. Le conseil qui m’a le plus aidé est : même si c’est un stage, prends l’entretien comme une discussion pour voir si les deux côtés match ensemble. Pose des questions sur l’entreprise pour voir si elle peut te correspondre et considère toi comme celle qui va amener de la valeur à l’entreprise.

 

En 2022, tu te lances en tant qu’auto-entrepreneuse pour accompagner les personnes à se développer sur Linkedln. Comment t’est venue cette idée ?

 Cela fait 3 mois que je publie sur Linkedin, et j’ai déjà réuni 10 000 abonnés. À ce moment-là, je suis dans un stage où je me sens peu utile : je fais des tableaux excels et des études de marché toute la journée. Je commence déjà à recevoir des demandes par message pour me demander des conseils, et je me dis que je suis bien plus compétente pour aider des entrepreneurs à développer leur visibilité sur LinkedIn que pour faire des Powerpoint toute la journée. Je décide donc de quitter mon stage au bout de 3 mois pour me lancer à mon compte.

J’ai simplement monétisé mes compétences et mon audience.

 

Aujourd’hui, tu as une communauté de plus de 100 000 abonnés sur les réseaux sociaux… Quelles sont les raisons de ce succès ?

Le secret numéro 1 : la régularité. J’ai publié un post par jour pendant un mois sur LinkedIn alors que j’étais en stage. J’ai fait la même chose sur Instagram il y a quelques mois.

Je crois que pour réussir sur les réseaux sociaux, il faut avoir une vision à long terme. Ce n’est pas facile au début : peu de résultats, les proches qui se moquent, les réflexions des camarades d’école.

Mais je savais que ça allait payer. Aujourd’hui, ma décision de publier sur LinkedIn il y a deux ans me permet de vivre de ma passion.

 

Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées ? Comment as-tu réussi à les vaincre ?

Quand tu choisis une vie qui sort un peu des schémas pré-conçus, il faut s’attendre à se sentir incompris, à souvent tout remettre en question, à mélanger vie personnelle et vie professionnelle.

J’ai eu la chance de m’entourer assez rapidement de personnes qui ont plus d’expériences que moi, et qui ont pu m’aider à gérer mes doutes et la peur du regard des gens.

Je pense que chaque choix a son lot de difficultés, le CDI comme l’entrepreneuriat.

 

Tu as beaucoup voyagé à travers le monde : quels sont tes meilleurs souvenirs ?

 J’ai trois souvenirs en tête :

  • New-York : Il y a un an, je reçois un message d’une connaissance rencontrée à Vienne en boite de “Je pars en vacances 3 semaines, je peux te laisser ma chambre”. C’est la première fois que je quitte l’Europe seule. Je ne suis sûre de rien. J’ai vu cette personne une seule fois, je n’avais que son numéro, même pas ses réseaux sociaux. Lorsque j’arrive, au milieu du monde, je le vois et je me dis “ouf, je ne vais pas dormir dehors”. J’ai donc habité pendant un mois avec deux américains que je ne connaissais pas dans un appartement dont la porte ne se fermait pas, au milieu de Brooklyn. Depuis, je fais toujours confiance en mon instinct.
  • Grèce : Je travaille à la réception d’une auberge de jeunesse, tout en suivant mes cours à distance. Je fais énormément d’heures sans être payée. Je deviens amie avec les filles qui travaillent avec Un jour, on en a marre de se faire explorer, alors on décide de partir faire un roadtrip en Grèce. C’était pendant mon anniversaire, je ne les connaissais que depuis 2 semaines, pourtant elles m’ont beaucoup apporté.
  • Bali : Pour le nouvel an dernier, avec une amie que j’ai rencontré à Bali on a choisi de faire un nouvel an particulier. Je voulais absolument voir le premier lever de soleil de 2024. Alors après avoir été en boîte de nuit, on a fait 2h de voiture pour aller faire une randonnée à 4h du Je ne vais pas vous mentir, j’ai regretté d’avoir bu autant d’Espresso Martini.

Je voyage à 90% seule, mais les moments dont je me souviens le plus sont toujours  les moments de partage avec d’autres personnes.

 

Des conseils pour des étudiants intéressés par la création de contenus ?

Je pense que c’est le meilleur moment car de manière générale, en études, on a peu de responsabilités et du temps. Avoir une communauté est le meilleur asset si tu veux entreprendre.

 

Le mot de la fin

Vous pouvez me retrouver sur mes réseaux :

 

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