Interview de Julie Chopinet, CEO de Maison Athlé

Interview de Julie Chopinet, CEO de Maison Athlé

Rencontre avec Julie Chopinet, fondatrice de Maison Athlé, qui a participé à QVEMA, pour présenter son projet. Elle nous a accordé son interview pour revenir sur son parcours, Maison Athlé et les différents projets à venir.

 

Bonjour Julie, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Bonjour Maxime ! Avec plaisir, c’est un parcours un peu atypique car très « en dents de scie ». J’ai toujours voulu être journaliste (JRI, plus précisément reporter de guerre pour couvrir les conflits au Moyen Orient àù j’ai vécu enfant et adolescente) , je me suis donc inscrite en Lettres à La Sorbonne avec l’idée de faire le CELSA après une Licence. J’ai bien tenté le concours, j’ai été admissible à l’écrit recalée à l’oral parce que, je cite « j’étais trop motivée ». Je n’ai jamais compris ce motif, et je cherche encore aujourd’hui ce qu’il y a de mal à être passionnée.

 

Lire plus : Interview d’Eliah Peyrouze, co-fondateur de Cupdom et participant à QVEMA

 

Vous avez un Master en Lettre Modernes Appliquées de la Sorbonne, que vous a-t-il apporté dans votre vie professionnelle et personnelle ?

Absolument rien. Le mot est fort mais j’ai détesté la fac, j’étais très déçue des cours : moi qui pensais étudier de la poésie, de beaux textes… je me suis retrouvée avec des TD de grammaire, de droit administratif… dont je n’ai aucun souvenir.

 

Au début de votre carrière professionnelle, vous avez passé 5 ans dans le marketing. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce secteur ? Quels sont les conseils que vous donnez aux étudiants voulant s’orienter en marketing ?

En fait, en parallèle de mes études, j’ai travaillé plus de 3 ans chez Goldman Sachs, j’étais assistante direction junior de 17h à minuit. Et j’ai adoré, avec du recul c’est sûrement ma plus belle expérience pro car j’étais utile. Ensuite j’ai accepté un premier CDI en agence de design, je suis restée un an. Je suis ensuite partie travailler un an dans un bureau de tendances : j’ai adoré, il y avait beaucoup de veille d’actualités, il fallait conceptualiser des idées, bref c’était très créatif. Mais je suis partie au bout d’un an encore. Ensuite je suis partie travailler en start-up en tant que sales manager, customer manager… En 2018, après un premier craquage à la suite d’une expérience professionnelle catastrophique (un manager complètement fou), j’ai décidé de tenter une première aventure en solo : j’ai lancé un e-shop d’activewear. En gros je revendais des marques sourcées aux USA et en Australie majoritairement, de sport. Ma passion. J’étais la première à importer des marques aujourd’hui vendues au Bon Marché par exemple. J’avais mis mon appartement sur Airbnb et l’argent gagné m’a servi deux ans à acheter mon stock. Mais j’étais en avance, le timing n’était pas bon, le marché français pas encore mature. Au bout de deux ans, je suis repartie bosser en start-up.

 

De 2018 à 2021, vous étiez Customer Care Manager. En quoi consistait vos missions ? Que retenez-vous de cette expérience ?

La pire expérience de toute ma vie. Celle qui m’a valu des larmes sur le plateau de QVEMA. J’ai été la first employee, j’ai tout donné dans cette boîte, en acceptant beaucoup de choses. J’ai accepté d’être très mal payée, mais on me ressortait tous les mois la carotte des BSPCE (attention, danger).

J’ai monté le service client de cette boîte, j’étais adorée de tous nos clients B2B comme B2C parce que j’étais très bonne dans mon boulot. Malheureusement la crise du covid a révélé en interne des choses qui ne correspondaient absolument pas à mes valeurs (non respect du client, aucune cohésion d’équipe, aucune prise d’initiative possible, et surtout un management toxique). Ça s’est fini en juillet 2021, et j’étais au bord de l’implosion.

 

Après cette expérience, vous vous lancez en entrepreneuriat, avec la création de Maison Athlé. D’où vient cette idée ?

Le sport, toujours le sport ! L’idée m’est venue le lendemain de l’annonce de mon manager (« je te vire, tu dégages »). Oui, je rebondis vite. Je me suis dit que le marché de l’activewear était plus que saturé mais qu’il y avait quelque chose à faire du côté des accessoires, surtout en période post-covid, avec une motivation première : faire un sport un mode de vie. Pour cela, il faut l’intégrer au mieux dans nos quotidiens.

 

Comment s’est déroulée la création de votre entreprise et les étapes du processus entrepreneurial ?

J’ai fait mon logo sur Canva, mon site sur Squarespace, j’ai mis 2 mois à trouver les bons fabricants. J’ai dessiné et fait fabriquer les premiers prototypes. J’ai validé. C’était parti ! En parallèle, j’ai fait une formation de 6 mois de coach sportif.

 

Que fait concrètement Maison Athlé ?

Maison Athlē propose des accessoires sportifs fonctionnels et esthétiques. L’idée est d’en faire des accessoires chics, design, mode, féminins afin de motiver le plus grand nombre à bouger !

 

Quels ont été les plus grands succès de votre entreprise ?

Être vendue au Galeries Lafayette et au Printemps 2 mois après le lancement du site. Avoir des articles dans Vogue ou Elle sans passer par une agence de RP ou sans débourser le moindre centime. Et enfin, avoir une traction très forte aux Etats Unis depuis le début, alors que l’on connait le marché Wellness outre Atlantique : ils sont en avance de 10 ans sur nous.

Mais je n’ai encore qu’un seul concurrent, et en y allant au culot sur Instagram, en se connectant avec les bonnes personnes….

Tout peut aller vite. L’été dernier donc, les bracelets lestés Maison Athlē ont été vus aux poignets et chevilles de nombreuses américaines à NYC, Los Angeles, Miami…. À l’occasion de la sortie du film Barbie.

Même sur NBC NYC. Et tout ça géré depuis mon 30m carré parisien, alone 🙂 Pas besoin de lever des millions et d’être 50 pour avoir de l’impact. C’était aussi mon message sur le plateau de QVEMA. Quand on est passionné et motivé, qu’on s’est fixé une mission, un but… on peut soulever des montagnes !

 

A contrario, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Comment les avez-vous résolues ?

Tout ce que je n’avais pas anticipé : bien calculer ses marges pour la vente B2B, avoir des codes EAN pour tous ses produits, penser au étiquettes.. les coûts des transports et douane qui ont beaucoup augmenté en 2022/2023… ou encore l’été dernier un arrivage de 800kg de bracelets lestés qui a fini à la poubelle car défectueux. A une semaine de l’envoi marchandises à un grand retailer sport américain.

Il faut être agile et avoir la tchatche : je leur ai envoyé un mail, expliquant que la couleur choisie n’allait pas du tout avec la couleur à la mode l’été dernier, le rose. Ils m’ont écouté, cela a été un carton, car le film Barbie sortait à ce moment-là !

 

Zoom sur la journée d’une CEO. Qu’avez-vous fait hier ?

Ahhhh j’ai passé une super journée car un peu moins la tête dans les commandes, avec 2 rendez-vous physiques qui vont je pense déboucher sur de très belles choses et encore beaucoup de traitement de mails et messages. insta (j’ai gagné plus de 9000 followers depuis l’émission et reçu énormément de messages de soutien, j’en ai encore beaucoup à traiter !!)

 

Vous allez passer dans l’émission Qui veut être mon associé. Comment cela s’est passé ? Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

C’était super !! J’ai adoré cette expérience ! Les investisseurs et toute l’équipe de prod en coulisses sont d’une bienveillance infinie. J’avais candidaté en mai dernier par mail sans trop y croire car je n’avais absolument aucun contact… Pas vraiment d’anecdote en revanche je suis déçue car j’avais réussi à faire faire à JP Nadir et Anthony Bourbon des squats sur le plateau qui ont été coupés au montage !!!

 

Qu’est-ce que cela vous a apporté pour le présent et surtout l’avenir ?

Les retombées sont incroyables, bien au-delà de mes attentes ! Enormément de messages de soutien (mon message semble avoir touché beaucoup de monde car je pense que beaucoup de gens se sont identifiés à ce que j’ai dit : tant sur le côté « le sport est salvateur » que sur le côté « j’en ai chié, dans mes boulots, aujourd’hui’ c’est primordial pour moi de créer une entreprise avec de belles valeurs ».)

J’ai eu un pic de visites sur le site hallucinant la soir de mon passage (et j’avais peur car je suis passée à 23h) : plus de 340000 visiteurs ont voulu en savoir plus sur la marque en une soirée !

Je suis en discussion aussi avec des retailers pour de jolis partenariats. Mon chantier du moment : mettre en place et structurer la logistique car tout, depuis la diffusion, est encore expédié de mon appartement Parisien.

 

Le mot de la fin

Le sport est un mode de vie. Faites de ses valeurs une ligne conductrice dans votre quotidien (dépassement de soi, loyauté, persévérance…) et vous le verrez très vite : les planètes s’alignent au bon moment.

 

Lire plus : Interview d’Anthony Tabuyo et Jovien Chappex, fondateurs d’Urgentime

Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.