- STUDENT LIFE
- Auriane Ducherpozat
- 20 janvier 2024
Le Syndrome de l’Imposteur en école de commerce
Le phénomène psychologique connu sous le nom de syndrome de l’imposteur se manifeste lorsque des individus, malgré leurs réalisations objectives, doutent de leurs compétences et craignent d’être révélés comme des ‘fraudes”. Ces personnes ont le sentiment de ne pas mériter leur succès, pensent manquer de compétences, et ont peur de démasquer leur prétendue tromperie.
Un trouble présent en école de commerce
Le syndrome de l’imposteur se caractérise par une perception altérée de soi-même, impliquant fréquemment la minimisation des réussites et l’attribution du succès à la chance plutôt qu’aux compétences intrinsèques. Ce phénomène touche de nombreuses personnes tant dans le cadre professionnel que dans celui des études.
Ainsi, de nombreux étudiants en Grandes Écoles de Commerce souffrent de ce sentiment, se percevant comme des fraudes dans les métiers auxquels ils prétendent.
Peu de travail théorique
La transition de la classe préparatoire à l’école de commerce marque un changement significatif. En prépa, les cours sont intensifs, gorgés de contenu, tandis qu’en école de commerce, la charge de travail est notablement moindre. Certains étudiants ressentent une dépression en constatant la diminution de la stimulation intellectuelle, situation qui peut être directement liée au syndrome de l’imposteur.
Après avoir intégré une grande école, l’entourage a tendance à féliciter l’étudiant, ce qui peut accentuer son malaise. Il a le sentiment de tromper ses proches, considérant que le travail qu’il accomplit ne mérite pas autant de compliments, en comparaison avec ce qu’il faisait en prépa ou à la fac. Cette dissonance entre les attentes extérieures et la réalité de son ressenti contribue à renforcer le sentiment d’imposture.
Une image idéalisée du succès
Les écoles de commerce véhiculent souvent une image idéalisée du succès professionnel. Les étudiants peuvent se sentir comme des imposteurs s’ils pensent ne pas correspondre à cette image ou ne pas être à la hauteur des attentes associées à leur formation.
Lire aussi : Guide complet pour choisir un cursus scolaire dans les grandes écoles
L’impression d’être sélectionné par chance
Certains étudiants peuvent éprouver le sentiment d’avoir été acceptés dans une école de commerce par pur hasard, plutôt que sur la base de leurs véritables mérites, ce qui alimente le sentiment d’imposture. Ce ressenti persiste lors de leur entrée sur le marché du travail, notamment dans des secteurs où le recrutement directement sur les campus des écoles de commerce est courant. Souvent, la simple affiliation à une école prestigieuse peut sembler être le facteur déterminant, créant ainsi un sentiment d’illégitimité chez les étudiants, même si leur formation ne repose pas sur un travail théorique approfondi.
Les étudiants qui intègrent des entreprises renommées ou des banques d’affaires peuvent éprouver le sentiment de ne pas mériter leur place par rapport à d’autres candidats qui auraient travaillé plus ardemment, mais n’ont pas eu l’avantage d’avoir fréquenté une grande école. Cette disparité entre la réputation de l’école et la profondeur du travail théorique demandé peut générer un conflit interne chez les étudiants, accentuant ainsi le syndrome de l’imposteur.
La comparaison avec des figures emblématiques
L’environnement compétitif des écoles de commerce encourage la comparaison constante avec des figures emblématiques de réussite professionnelle. Les étudiants peuvent se sentir inférieurs en comparant leurs compétences et leurs accomplissements avec ceux d’individus renommés.
Lire aussi : Quelques concepts japonais pour une vie épanouie
Les manifestations possibles
Par la minimisation des réalisations, les étudiants peuvent minimiser leurs succès, attribuant souvent leurs réalisations à la chance plutôt qu’à leurs compétences intrinsèques. Cette minimisation contribue à alimenter le sentiment d’imposture. Cela se manifeste également par la crainte d’être exposé : Les étudiants craignent fréquemment d’être exposés comme des imposteurs, redoutant que leurs collègues ou employeurs découvrent une prétendue incompétence derrière leurs réussites apparentes.
Ainsi, le Syndrome de l’Imposteur chez les étudiants en école de commerce se révèle comme une réalité complexe, influencée par des perceptions altérées de soi, des attentes sociales élevées et une comparaison constante. L‘écart entre les exigences théoriques préalables et la réalité de la charge de travail en école de commerce peut générer un malaise, accentuant ainsi le sentiment d’imposture. De plus, l’image idéalisée du succès associée à ces institutions contribue à amplifier ce ressenti.