- ACTU ÉCOLES SCIENCES PO PARIS
- Coline Faivre
- 30 août 2023
« Renforcer encore la singularité de Sciences Po » : le point de rentrée de Matthias Vicherat
Désormais propriétaire logé en plein coeur du 7ème arrondissement de Paris dans son nouveau campus flambant neuf – Saint Thomas – Sciences Po tient sa traditionnelle conférence de rentrée : classements, excellence académique, ouverture sociale, situation financière, insertion professionnelle… Matthias Vicherat fait le point !
Sciences Po : une excellence académique affirmée et assumée
N’en déplaise à certaines rumeurs concernant une baisse du niveau de l’école, le Directeur de l’école de la rue Saint Guillaume est tranchant : « Il faut avoir d’excellentes notes pour entrer à Sciences Po ». Selon lui, le niveau des candidats admis se renforce : la note minimale d’admission de la procédure de recrutement augmente d’un point en 2023 (70, contre 69 en 2022). Si la moyenne au bac du dernier admis n’a pas été communiquée officiellement, la direction donne toutefois l’information que « cela est sûrement au-dessus 15/20 ». De manière plus officielle, Sciences Po rappelle que 95% de ses admis ont obtenu la mention Très Bien au baccalauréat. Malgré de fortes exigences académiques assumées, l’école continue apparemment d’attirer : depuis la réforme des admissions en 2021, Sciences Po enregistre +60% de candidats.
Lire plus : Sciences Po Saint-Germain-en-Laye rejoint la CGE !
Les double-diplômes à Sciences Po : un passeport vers l’employabilité
Si une leçon doit être tirée des aspirations des étudiants actuels, c’est bien celle de leur aspiration à avoir plusieurs cordes à leur arc ! En ce sens, Sciences Po développe sérieusement son offre de double-diplômes : 50 double diplômes sont disponibles, en France et à l’étranger pour les étudiants les plus ambitieux. Parmi eux : le double diplôme Sciences Po (Ecole d’Affaires Publiques) et HEC Paris, qui accueillera cette année 100 étudiants (soit 2 fois plus que l’an passé) mais également des double parcours à l’international avec 4 nouveau programmes : LUISS (Rome), IE University (Madrid), TISS (Tata Institute of Social Sciences, Bombay) et University of Cape Town (Afrique du Sud).
Si Sciences Po affiche une volonté claire de développer toujours davantage son portefeuille de partenaires nationaux et internationaux, c’est aussi pour pouvoir en tirer parti sur le long terme avec des Alumni aux 4 coins du monde, dans tous types de secteurs. Petit point noir à ce sujet : Sciences Po doit encore, selon son Directeur, renforcer sa stratégie autour des Alumni. Celui-ci rappelle notamment que la logique du « give back » – très ancrée dans la culture anglo saxonne – n’est pas encore assez développée en France. Les Alumni de l’école en sont conscients : sur 40 000 diplômés vivants de l’école, seuls 7 000 d’entre eux ont adhéré à l’association des diplômés. Un groupe de travail est notamment en train d’avancer sur ce sujet afin de renforcer les liens entre les diplômés de l’école non seulement entre eux, mais aussi avec les étudiants actuels et Sciences Po elle-même.
Côté employabilité, l’école n’a pas à rougir : le salaire moyen des diplômés est en augmentation pour atteindre cette année les 42K€ brut annuels, hors prime. 87% des diplômés de Sciences Po trouvent d’ailleurs un emploi dans les 6 mois suivant leur diplomation et – tenez vous bien – 70% d’entre eux se dirigent vers le secteur… privé ! Même si à Sciences Po, les concours de la fonction publique restent très attractifs : 80% de la nouvelle promotion de l’INSP (ex-ENA) viennent de Sciences Po !
Lire plus : Que font les diplômés de Sciences Po ?
Sciences Po : des finances saines et un fort engagement pour l’égalité des chances
En Avril 2023, l’agence de notation américaine Fitch révisait la note de la France à la baisse, passant de AA à AA-, qui s’explique selon eux par la « persistance des déficits budgétaires en France, le niveau élevé de dette publique et l’augmentation de la charge de la dette ». Et pourtant, la même agence maintient la note de A concernant la FNSP (Fondation Nationale des Sciences Politiques), malgré un lourd endettement pour financer le campus de Saint Thomas : « Après avoir atteint un pic de 188 millions d’euros en 2021, nous nous attendons à ce que la dette de la FNSP diminue progressivement pour atteindre environ 160 millions d’euros à moyen terme et que son ratio de levier financier (nette dette ajustée/EBITDA) arrive au-dessus de 11x en 2026-2027 dans un scenario de ralentissement économique » écrit Fitch concernant sa notation de Sciences Po.
Bien que les dotations de l’État à l’égard de Sciences Po soient jugées faibles (30% seulement, soit le montant de dotation le plus faible parmi les universités publiques), Matthias Vicherat rappelle que les finances sont stables, notamment grâce à des recettes importantes : le mécénat a augmenté de 20% cette année et Sciences Po a remporté plusieurs appels à projet de grande importance comme par exemple celui de la Formation d’avenir à hauteur de 16M€. Auparavant locataire de ses campus pour un montant annuel de 7M€/an, Sciences Po en est désormais propriétaire, pour un investissement de 8M€/an : formule gagnante ?
En tout cas, la direction de l’école semble se réjouir que ses ressources financières puissent lui permettre de s’engager « comme aucun autre acteur dans l’enseignement supérieur français » dans sa politique d’ouverture sociale.
Sciences Po affiche en effet un taux de boursiers de 30%. À titre de comparaison, HEC Paris déclare un taux de boursiers de 17.7% dans ses effectifs, ce même taux est de 11% du côté de Polytechnique.
Dans la lignée de Richard Descoings, Matthias Vicherat croit dur comme fer au dispositif CEP (Convention Education Prioritaire) : le dispositif a été renforcé avec cette année près de 200 lycées partenaires.
Nouveauté 2023 : Sciences Po s’ouvre aux bacheliers professionnels !
Afin de s’ouvrir davantage, Sciences Po ouvre depuis cette année une procédure de recrutement dédiée aux lycéens professionnels. Le programme « Une voie pour tous » permet à 3 lycées professionnels (parmi lesquels le lycée Maryse Condé à Sarcelles) seront intégrés au dispositif des CEP pour leur permettre de découvrir ce qu’est Sciences Po, de comprendre sa procédure d’admission et surtout, de pouvoir s’y préparer au mieux.
Lire plus : Sciences Po annonce la signature d’un partenariat avec l’Institut de l’Engagement !