L’insertion des jeunes diplômés, toujours plus forte d’après l’enquête 2023 de la CGE

L’insertion des jeunes diplômés, toujours plus forte d’après l’enquête 2023 de la CGE

Comme chaque année depuis 31 ans, la Conférence des grandes écoles (CGE) a réalisé une enquête sur l’insertion des nouveaux diplômés de grandes écoles, dans le marché du travail. Découvrez dans cet article, les principaux résultats, tendances et conclusions, que montrent cette enquête.

Lire plus : Insertion des jeunes diplômés : enquête 2022 de la CGE

Le taux net d’emploi est toujours en hausse après le rebond de 2022

Cette année, le taux net d’emploi pour l’ensemble des diplômés est de 90,5 % ce qui est une excellente nouvelle, car il est au-dessus des niveaux d’avant la COVID et même de 2022 (89,8 %).

En effet, pour les diplômés issus de GE d’ingénieurs, celui-ci est de 93,1 %, soit une hausse de 2 points en un an. Pour celui des GE de commerce, il est de 87,7 %, certes en léger recul (- 0,9 points de %), mais à un niveau extrêmement élevé quand même.

A savoir : Les diplômés issus de l’apprentissage ont un taux net d’emploi de 90,6%, égal ou presque à l’ensemble (90,5 %)

Le recrutement des diplômés se fait rapidement et majoritairement en CDI

Après l’obtention d’un Programme Grande école, le recrutement se fait rapidement, quel que soit les types d’école. En moyenne 86,6 % des diplômés ont été recrutés moins de 2 mois après leur diplomation, sachant que pour 68,6 % d’entre eux (soit une grande majorité), le contrat était signé avant l’obtention du diplôme : c’est le niveau le plus haut des 10 dernières années, devant les 65,9 % de la promotion 2019 qui constituaient un record.

Cela va de pair avec le fait que les diplômés de 2022 en emploi sur le territoire français, sont très majoritairement embauchés en CDI (85,5 %) et c’est là aussi, le le niveau le plus élevé des années récentes pour la promotion sortante (3,7 points de plus qu’en 2022)

Il faut aussi souligner que 87,4 % des diplômés de la promotion 2022 en poste dans l’Hexagone ont le statut cadre. Cependant, des disparités existent entre les GE à ce sujet : Chez les ingénieurs, 92,1 % ont le statut de cadre, contre 81,2 % pour les diplômés des Grandes écoles de commerce par exemple.

L’information en plus : Selon le type d’école, la part de cadres chez les femmes est 7 à 9 points inférieure à celle des hommes.

Pour les diplômés issus de l’apprentissage, ils ont été embauchés rapidement après leur sortie d’école (87,3 % en emploi, moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme) et leurs conditions d’embauche sont aussi bonnes, avec 86,8 % en CDI et 85,6 % en tant que cadres.

Les diplômés se concentrent sur quelques secteurs d’activité et zones géographiques

Par rapport aux années précédentes, les secteurs d’activités plébiscitées par les étudiants sont semblables, même si le classement de ces derniers a connu quelques changements.

Les sociétés de conseil restent le premier secteur, pour le recrutement des managers (21,9 %, soit une hausse de 3,3 points en un an). Ensuite, un duo complète le podium, avec environ 13 % des recrutements, pour la banque-assurance et les activités informatiques (TIC services et ESN).

Pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs, les recrutements par secteur d’activité sont sensiblement les mêmes que pour les managers : 26,2 % pour les sociétés de conseil, d’ingénierie et bureaux d’études, suivies avec 20,8 % par les activités informatiques (TIC services et ESN). L’industrie des transports complète le podium en remontant au 3ème rang avec 6,7 % des emplois (4,8 % en 2021 et 5,4 % en 2022).

Par rapport à la répartition géographique des emplois, aucune surprise n’est présente en France. En effet, la majorité des emplois se situent en Île-de-France, où se concentrent les sièges sociaux : les trois quarts des diplômés qui travaille en France trouvent leur premier emploi dans cette région.

Pour l’étranger, la part des diplômés qui prennent un poste hors de nos frontières est de 11,1 % (baisse de 0,6 point par rapport à 2022), même si ce chiffre est à modérer car l’enquête a été réalisée fin 2022, avec une situation sanitaire pouvant encore freiner l’expatriation.

Si nous rentrons dans le détail, la Suisse reste la première destination avec 13,9 % des diplômés en poste à l’étranger, devant le Luxembourg et l’Allemagne. Le Royaume-Uni chute à la 4ème place et un effet Brexit se fait sentir : de 17,7 % en 2016, la part du taux des diplômés partant travailler à l’étranger n’est plus que de 8,6 % en 2023.

Les salaires sont en augmentation pour les diplômés, malgré des inégalités femmes-hommes persistantes

Dans l’enquête 2023, les salaires hors primes en France conservent une tendance à la hausse. Pour la promotion 2022, la progression en un an des salaires hors primes est de 4,5 %, avec des disparités entre les ingénieurs et les managers : + 4,9 % pour les ingénieurs et + 3,1 % pour les managers, même si ces derniers ont un salaire moyen hors primes plus élevé (39 332 €) que les ingénieurs (37 601 €).

Mais, cette enquête révèle aussi des inégalités hommes-femmes entre hommes et femmes, car les écarts de salaires femmes/hommes de la promotion 2022 travaillant en France sont supérieurs à ceux observés en 2022 : Le salaire moyen hors primes des femmes est inférieur de 5,5 % à celui des hommes (39 000 € pour les Hommes et 36 949 € pour les femmes). Cet écart était de 5 % l’an dernier.

Nicolas Glady et Laurent Champaney, vice-président et président de la CGE, réagissent à cette enquête

Pour Nicolas Glady, vice-président de la CGE en charge de Formation et Carrières, Directeur de Télécom Paris : « Les chiffres le montrent à nouveau, les grandes écoles ont su passer et dépasser les crises que nous venons de traverser. Les très bons résultats de l’enquête insertion 2023 de la CGE confirme, s’il le fallait, toute la capacité de réaction, d’adaptation et de progression de nos établissements, quels que soient leur spécialité, leur taille ou leur lieu d’implantation et de rayonnement. Dans un contexte certes plus favorable aux recrutements, c’est un véritable encouragement à poursuivre dans la voie de l’excellence pour toutes et tous. »

Pour Laurent Champaney, président de la CGE, Directeur général d’Arts et Métiers Sciences et Technologies : « Au moment où le monde de l’enseignement supérieur est traversé par d’importantes questions sur la qualité des formations, qui les dispense et à quel prix, cette « Enquête insertion 2023 » vient à point nommé. Elle rappelle deux choses fondamentales. Premièrement, que les Grandes écoles ont su faire preuve d’assez d’agilité pour rebondir après la crise Covid mais surtout, et c’est le deuxièmement, qu’elles ont su conserver et développer l’énergie de ce rebond pour aller encore plus loin. Nombre de résultats de cette enquête sont les meilleurs jamais obtenus. »

Pour conclure, cette enquête destinée à mesurer l’employabilité des nouveaux diplômés de Grandes écoles, confirme les excellents chiffres de 2022, sur l’insertion des jeunes diplômés dans le marché du travail, avec un taux net d’emploi en hausse, tout comme les salaires, malgré des inégalités homme-femme en augmentation. Finissons sur une dernière note positive : la note de satisfaction donnée à leur emploi par les diplômés de 2022 en activité est de 4,1 sur 5, en moyenne, ce qui est très satisfaisant.

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Je suis Maxime DIGUET, rédacteur en chef adjoint de PGE et je souhaite au travers de mes articles vous partager plein de conseils et astuces.