- ENTREPRENEURIAT INTERVIEWS
- Dorian ZERROUDI
- 18 août 2023
Rencontre avec les fondatrices (NEOMA) de l’app HelloBud
Découvrez le parcours singulier de Julie et Andréa, étudiantes à NEOMA Business School et cofondatrices de l’application de voyage HelloBud.
Hello Andréa, Julie pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours ?
Andréa : Moi c’est Andréa, j’ai 23 ans et je suis Co-fondatrice de l’entreprise HelloBud Travel. Après un Bac S j’ai suivi le programme postbac Bac+5 TEMA (Technologie & Management) de NEOMA Business School. En 3ème année je suis partie en échange au Canada. Je me suis par la suite spécialisée en système d’informations et j’ai effectué un double cursus en entrepreneuriat avec UC Berkeley en Californie. On a commencé notre projet lorsqu’on était à NEOMA, et on continue à le développer au sein du D2E (Diplôme étudiant entrepreneur) de Paris Sciences Lettres.
Julie : Moi c’est Julie, j’ai 28 ans et je suis Co-fondatrice d’HelloBud. Après une année sabbatique à San Francisco, j’ai fait 2 ans dans le programme EBP international à KEDGE, avant de me réorienter vers le même programme qu’Andréa : Bac+5 TEMA (Technologie & Management) à NEOMA. Je me suis spécialisée en marketing disruptif et j’ai remplacé mon stage de 5ème année par la création de notre projet HelloBud au sein de l’incubateur de l’école. J’ai depuis rejoint le D2E de Paris Science Lettres pour continuer à le développer dans ce cadre.
Pourquoi avoir rejoint NEOMA Business School ?
A. : Je ne me suis jamais sentie à ma place à l’école avant d’arriver en études supérieures. Un peu perdue, j’ai fait les portes ouvertes de NEOMA et on m’a présenté l’esprit de l’école (convivial, associatif) et le programme TEMA, avec la pédagogie Learning by Doing. J’ai eu un bon feeling. Lorsqu’on m’a dit que les projets des étudiants étaient valorisés et que la créativité et les passions avaient une grande place dans le cursus, mon choix était directement fait.
J. : Je suis originaire de Reims et j’entendais beaucoup parler de NEOMA. J’ai accroché avec le programme TEMA parce qu’il avait une pédagogie tournée vers les projets concrets, et le Learning by Doing. Je n’ai trouvé aucun autre programme d’école de commerce qui proposait une approche similaire. Je n’avais pas un profil très scolaire et cette manière d’apprendre me correspondait bien. Je suis convaincue que collaborer et créer de vrais projets concrets est la meilleure manière de progresser.
Andréa, tu as ensuite fait un programme au cœur de la Californie à UC Berkeley…
A. : Mon double cursus au sein du centre d’entrepreneuriat de UC Berkeley a vraiment changé ma vision de l’entrepreneuriat. En plein cœur de la Silicon Valley, j’ai pu suivre des cours atypiques, participer à des évènements inspirants et surtout rencontrer énormément d’entrepreneurs à tous stades de développement. J’y ai découvert un nouvel état d’esprit, une nouvelle manière de créer des projets et j’ai rencontré d’autres personnes qui voulaient impacter le monde, comme moi. J’en ai beaucoup appris sur moi-même et sur ce que je voulais créer.
Le programme entre UC Berkeley et Schoolab nous a également offert l’opportunité d’être coachées par l’incubateur Schoolab. Ça a ensuite été un très grand tremplin pour qu’on rejoigne Station F, le plus grand incubateur de France.
Quelles sont les différentes expériences professionnelles et associatives que vous avez eues durant vos années étudiantes ?
A. : J’ai commencé par un stage en Expérience client chez BNP Paribas Luxembourg, j’ai ensuite rejoint leur incubateur de startups pour mon 2ème stage de 6 mois. J’ai eu un réel coup de cœur pour l’entreprenariat et j’ai effectué mon dernier stage dans une startup d’IA : EmailTree ainsi qu’un job étudiant chez Pumpkin.
En parallèle de mes études j’étais très impliquée dans les associations étudiantes (BDE, BDA, association de vidéo, HeForShe), et j’en suis venue à en co-fonder une avec un groupe d’amis dans le domaine de la musique (New Brain Production).
J. : En première année j’ai pris les rênes du BDE de mon programme en tant que trésorière. Venant d’une famille d’entrepreneurs, j’ai régulièrement travaillé dans l’entreprise de mon père (dans l’immobilier).
Après un stage chez Beaumanoir en tant qu’Assistante e-commerce et un stage chez Action logement auprès du Directeur du développement Territorial, j’ai remplacé mon stage de fin d’étude par la création d’HelloBud au sein de l’incubateur de l’école.
À quel moment avez-vous eu l’idée de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
A. : Étant quelqu’un de créatif et super actif, j’ai toujours eu énormément projets à côté des cours. Suite à mes expériences en startups, en Incubateur et en Freelance, entreprendre m’a paru une évidence. Mon admission dans le double cursus avec l’UC Berkeley m’a donné un réel déclic et j’ai voulu vivre mon rêve avec Julie.
J. : J’ai grandi entourée d’entrepreneurs et j’ai eu la chance de travailler dans l’entreprise familiale depuis mes 15 ans. Évoluer dans ce milieu m’a toujours donné envie de créer ma propre histoire, c’est pourquoi j’ai toujours été à l’affût d’idées de business. Après 2 stages et un poste de trésorière en association j’ai su que ma vocation était de créer mon projet. J’avais le CEO d’une Success story dans mon entourage proche qui m’a motivée et j’ai remplacé mon stage de fin d’études par la création d’HelloBud avec Andréa.
Comment s’est passée la création de la société ?
A. : On a travaillé plus d’un an à côté de nos stages/cours avant de créer officiellement la société et concrétiser le projet.
J. : J’étais déjà à temps pleins sur HelloBud dans mon stage et Andréa était à San Francisco, on a tout signé à distance à 9h de décalage horaire et pour la petite anecdote, il y a eu une erreur d’enregistrement et du coup elle s’appelle HelloBub dans tous les registres.
Et au sujet de l’association… Comment réussir à trouver le bon associé ?
A. : La base d’une association c’est vraiment le respect intellectuel entre les deux personnes. Pour notre part, on forme un binôme atypique et complémentaire, aussi bien au niveau des compétences que de la personnalité. Il faut un équilibre entre les deux personnes pour que ça fonctionne.
J. : On a appris à se connaître en travaillant ensemble et on est devenues très amies mais avec un certain respect intellectuel. Il faut qu’il y ait un vrai match sur la vision du travail et je trouve que c’est très important de partager les mêmes valeurs. Avec Andréa, nous avons tendance à oublier la chance que nous avons d’être ensemble et d’être nos piliers respectifs, car pour nous cette association s’est faite naturellement. Quand on voit les startups autour de nous, on comprend que c’est un vrai sujet, et que se trouver était déjà une belle première victoire pour HelloBud.
HelloBud Travel : de quoi s’agit-il ?
A. : HelloBud c’est une application mobile gratuite qui permet de centraliser et de simplifier l’organisation des vacances entre amis ! Julie et moi on avait un groupe d’amis depuis 5 ans et ça faisait 4 ans qu’on galérait à organiser des vacances avec eux. En sondant autour de nous on s’est rendu compte qu’on était loin d’être les seules.
J. : On a trouvé aucune solution qui répondait à nos besoins, du coup on s’est lancé le défi d’en créer une ! Notre application permet aux groupes d’amis de créer un groupe privé, de trouver leurs dates idéales, de sélectionner et voter pour leurs offres favorites (sur Abritel, Tripadvisor, VillaForYou, GetYourGuide…) directement dans l’app, de créer une cagnotte (via Lydia) pour récolter l’argent et de réserver.
Vous avez récemment lancé l’app HelloBud Travel…
A. : C’était un grand soulagement de voir que notre travail avait enfin porté ses fruits, et de pouvoir en parler, acquérir nos premiers utilisateurs. C’est une nouvelle phase de développement qui commence pour nous !
J. : Quand je l’ai vue sur les stores j’ai eu du mal à réaliser, parce que ça fait plus d’un an qu’on travaille dans l’ombre pour arriver à ce moment précis ! On était trop heureuses de pouvoir le partager à la communauté qui nous soutient !
Entreprendre quand on est une femme, quels avantages et inconvénients ?
A. : On entend beaucoup que le milieu des investisseurs est très masculin, et que c’est plus compliqué de lever des fonds en tant que femme, mais on n’a pas été confrontées à de mauvaises situation pour l’instant. Au début on avait le syndrome de l’imposteur, mais on a été accompagnées par des structures qui nous ont valorisées et fait prendre confiance en nous (Station F, Région Île de France, Schoolab…).
J. : Pour l’instant on n’a pas ressenti de pression négative, même si parfois on est pas toujours prises au sérieux. On sent que le milieu de l’entreprenariat s’ouvre de plus en plus aux femmes et on encourage toutes celles qui ont peur de se lancer, à foncer ! On aimerait aussi qu’il y ait plus de sensibilisation dès le plus jeune âge dans les collèges, lycées et études supérieures, parce que les femmes ont tout autant leur place dans l’entreprenariat que les hommes.
Avec du recul, comment jugez-vous l’apport de NEOMA et Berkeley dans votre quotidien ?
A. : Berkeley nous a lancées sur le fait d’entreprendre et a mis à notre disposition des outils, des méthodes et des ressources qui ont été cruciale pour la suite. Mon cursus là-bas m’a permis de côtoyer d’autres entrepreneurs, d’apprendre avec des profils brillants et atypiques et de récolter leur avis et leurs idées sur le projet.
J. : Grâce aux nombreux cours tournés vers l’entrepreneuriat, on a développé un état d’esprit et une manière de réfléchir différente. NEOMA nous a permis de nous lancer, d’être accompagnées dans les débuts de notre projet grâce au dispositif de l’incubateur. Tout ce parcours nous a aidé à construire notre entreprise sur des bases solides et à réaliser qu’on en était capables.