- ACTU ÉCOLES FINANCE VIE D'ASSO
- Dorian ZERROUDI
- 30 novembre 2020
Lancement de The RISE 2020, le challenge inter-écoles de levée de prêts en microfinance !
Comme chaque année, le challenge The RISE organisé par Babyloan réuni quelques milliers de prêteurs de toutes les écoles de commerce et d’ingénieurs pour aider les micro-entrepreneurs !
Les origines de THE RISE
The RISE est né en 2012, de l’initiative d’étudiants de 8 campus d’école différentes (ESSEC, emlyon, EDHEC, Audencia, ESCP, GEM, ESCD 3A, ENPC) très intéressés par le concept de Babyloan (première plateforme de microcrédits solidaires à travers le monde). Cette dernière entreprise a donc développé ce challenge solidarité inter campus pour permettre aux micro-entrepreneurs isolés de pouvoir trouver des fonds pour lancer leur projet, de partout dans le monde. Les associations étudiantes des écoles et universités représentent leur campus et les étudiants pendant 2 jours de collecte intensive en Novembre, en mode compétition : chaque école doit récolter un maximum d’argent en 48h chrono !
Dès la première édition donc, 6 000 € ont été levés à destination de ces micro-entrepreneurs, joli pour une première, n’est-ce pas ? Attendez donc la suite… 7 ans plus tard, en 2019, pas moins de 34 campus d’écoles françaises (écoles de commerce, d’ingénieurs et universités) se sont mobilisés. Au total, plusieurs milliers de prêteurs se sont engagés en faveur des micro-crédits.
En 8 ans, ce sont plus de 1,2M€ qui ont été prêtés, et près de 1 500 projets ont été financés grâce à The Rise !
Le classement de l’édition 2019
Une édition 2020 chamboulée
Cette édition ne va pas se dérouler comme les autres notamment à cause du contexte actuel qui ne facilite pas les choses. Habituellement les associations avaient pour habitude de créer un réel engouement autour de cet évènement, ce qui faisait naturellement augmenter le nombre d’établissements adhérents, mais cette année seul 29 d’entre eux seront de la partie. Nous avons à ce titre interrogé les différentes associations participantes à The Rise pour avoir leur ressenti sur la situation.
ESP’R (association de HEC Paris) : « Bien qu’ils s’agissent d’une compétition inter école, cela permet surtout de lever beaucoup de fonds pour les micro-entrepreneur. Cela permet concrétement de sensibiliser les étudiants à luttre contre la pauvreté. Cela apporte une vraie réflexion sur comment placer son argent de manière très intelligente. À HEC nous avons essayé de faire un maximum de communication originale via des mêmes et des vidéos mais toujours avec pour objectif la sensibilisation des étudiants. En ce sens, nous avons fait une conférence dimanche avec le fondateur de l’organisme Babyloan ainsi qu’avec Mohammed Yunus (prix nobel 2006) qui a inventé le concept du microcrédit. Hormis les étudiants, il y a également des associations ainsi que des entreprises partenaires de ces dernières qui participent vraiment de ce projet. »
B3D (association de TBS) : « Nous communiquons beaucoup sur les groupes de promotion de TBS et avons mis en place une tombola avec pour premier lot un kit DD (développement durable) d’une valeur de 120€ et le second d’une valeur de 50€. L’intégralité de l’argent récolté sera ensuite reversée à The Rise. Nous essayons aussi de mobiliser les listes pour gagner davantage de visibilité pendant les campagnes mais l’administration où nous travaillons main dans la main avec la responsable RSE de notre école ! »
Develop EDHEC : « Pour nos membres à Develop, qui se démènent pour communiquer aux autres étudiants l’importance de cette compétition, le temps joue contre nous. Des lots à gagner ont été démarchés depuis des mois, des défis plus fous les uns que les autres ont été organisés, bref tout est fait pour transformer ce moment en un èvenement festif et fédératuer. L’objectif dépasse de loin les chiffres sur le papier, car il s’agit avec tout de communiquer des valeurs de solidarité et de générosité fortes, qui nous animent au quotidien. Notre promesse aux prêteurs de l’EDHEC ? Les rendre acteurs d’une économie plus juste qui peut avoir un impact bénéfique sur le monde ! »
NOISE Emlyon : « Cette année, il est effectivement plus difficile d’aller au contact des étudiants pour les inviter à prêter. Le NOISE emlyon a donc axé sa stratégie vers une communication importante et massive sur le thème Slemdog Millyonaire, qui rappelle que tout est possible, même quand on est dans une situation de grande pauvreté. Beaucoup de lots sont à gagner pour les prêteurs, ce qui est très stimulant. Nous ressentons étonnamment un engouement encore plus grand que les années précédentes pour cette édition de The Rise 100% en ligne, et nous espérons que cette énergie permettra à emlyon de se hisser à la première place du classement cette année. 2020, c’est l’année du Covid-19, mais aussi celle de la solidarité ! »
IMPACT GEM : « Pour nous c’est important d’encourager le micro-prêt mais aussi la consommation responsable qu’on promeut tout au long de l’année. Les étudiants prêteurs peuvent donc gagner des lots éco-responsables ou des bons d’achats pour des entreprises engagées. De son côté, la liste BDE la plus solidaire remportera les 169 votes des deux associations organisatrices, GFS l’association de finance et ImpAct l’association pour le développement durable et d’entrepreneuriat social, ce qui lui donne de grandes chances de remporter le premier tour ! «
ENACTUS (NEOMA) : « Les deux campus possèdent une association Enactus qui a pour objectif de promouvoir l’entrepreneuriat social et solidaire. C’est donc tout naturellement que nous participons au Challenge The Rise 2020. Pour nous cet évènement représente bien plus qu’un challenge inter école. Nous pensons réllement que les valeurs de partage, de cohésion et d’efforts doivent être mise en avant. Nous pensons également que pragmatisme économique et utilité sociale ne s’opposent pas. Pour cette édition, nous avons pris le plus de mesures possibles pour avoir le plus de dons potentiels. Tout d’abord Enactus Reims et Rouen ont conjointement décidé que les deux campus travailleraient main dans la main. Nous avons donc dû coordonner un important effectif pour contribuer à aider un maximum de micro-entrepreneurs. «
SKEMA : « Enactus, SKEMA Finance et HOPE ont coopéré pour la compétition The Rise 2020. L’année dernière il y avait eu environ 300€ mais cette année nous visons le double sur le campus de Sophia. Au niveau de SKEMA global nous espérons récolter dans les 3 à 4 000 €. Pour cela on compte sur différentes associations de l’école et on pense qu’elles vont bien nous aider. Ensuite, il y a eu l’organisation de la tombola avec des tickets à 2€, toute la collecte de la tombola sera un prêt. Et enfin il y a eu des formations microfinance etc. afin d’expliquer le concept de The Rise. »
Qui va remporter cette édition ? Alors que que l’EDHEC historique vainqueur de ce challenge tente de lever 70 000€, emlyon a pour ambition de récolter 90 000€. Une réponse qui nous sera apportée le 02 décembre au soir au moment de la publication des résultats finaux.
L’objectif de Babyloan est de levée 330 000€ durant ces deux jours de challenge !
Comment fonctionne THE RISE ?
Pendant quelques jours, les assos étudiantes des écoles participantes se mobilisent et doivent réunir le plus d’argent possible pour financer les projets des micro-entrepreneurs à travers le monde entier.
Babyloan permet de faire un prêt personnalisé et immédiat, à partir de 10 €. Voici le fonctionnement en 6 étapes :
- J’accède au site www.therise.fr et je clique sur le logo de mon école. Je serai alors redirigé sur la plate-forme de prêt de mon campus.
- Je choisis le projet du micro-entrepreneur qui m’intéresse le plus
- Je prête en ligne en me créant un compte ou en me connectant à mon compte Babyloan
- À la fin du challenge (qui dure 2 jours), les prêts collectés sont transférés aux micro-entrepreneurs au niveau local (mon argent ne me sera donc pas remboursé dès le mois suivant le prêt).
- Les micro-entrepreneurs s’engagent ensuite à rembourser chaque mois une partie du prêt (sans aucun intérêt, on vous voit baver d’avance bande de sharks !). Les versements se font directement sur ma tirelire Babyloan.
- Une fois mon argent remboursé, soit je choisis de le re-prêter pour un autre projet, soit je le récupère.
Prenons un exemple concret : Nico prête 50 € à Bibi qui s’est engagée à le rembourser au bout de 5 mois. Le premier mois, Nico ne récupérera rien, puis il recevra 10 euros chaque mois jusqu’à remboursement intégral.
Muhammad YUNUS, le père du micro-crédit
Fondés sur des concepts déjà existants, les travaux du professeur Yunus constituent une véritable avancée économique et sociale et lui ont valu d’être nominé pour le prix Nobel d’Economie en 2005, et de recevoir le prix Nobel de la paix en 2006.
Surnommé « le banquier des pauvres », c’est fort d’une solide formation en économie que Muhammad Yunus fonde en 1977 la Grameen Bank (littéralement « banque village ») afin de lutter contre la pauvreté et d’élargir l’accès au capital des populations démunies au Bangladesh.
Depuis, le modèle de Muhammad Yunus a été répliqué partout dans le monde, permettant de faire bénéficier les plus pauvres de micro-crédits qui leur permettent de développer une activité économique génératrice de revenus.
Zoom sur le statut micro-entrepreneur
Un micro-entrepreneur est une personne à faibles revenus qui ne remplit donc pas les exigences des institutions financières classiques afin d’obtenir un prêt pour financer son projet d’entreprise (garanties, dépôt minimum, documents d’identification etc). Si la majeure partie des micro-entrepreneurs sont originaires des pays dits « en développement », ils sont également nombreux dans les pays développés. En général, les micro-entrepreneurs sont remplis de belles idées, connaissent très bien leur environnement et les besoins de celui-ci mais ne sont que peu diplômés et ne bénéficient bien souvent pas d’un réseau suffisant pour trouver les fonds nécessaires au démarrage de leur activité, qui fera passer leur projet de simple idée à une véritable entreprise ! Aidons-les donc en ce sens !
Un exemple de bénéficiaire de micro-crédit : Liduvina
Liduvina a 63 ans, elle est maman de cinq enfants et vit avec son compagnon à Huarochiri (Pérou). Pendant ses premières années en tant que cliente, les micro-crédits accordés à Liduvina lui ont permis d’investir dans le fonds de roulement de son magasin de vêtements.
En mars 2016, peu de temps avant la rentrée scolaire péruvienne, Liduvina obtient un microcrédit sur Babyloan qui lui permet d’acheter des uniformes scolaires pour son magasin de vêtements. Elle en obtient un second quelques mois plus tard, qu’elle utilise pour diversifier son offre. Ces crédits lui permettent d’augmenter ses ventes et de voir son commerce prospérer. Un an plus tard, elle obtient un nouveau microcrédit sur Babyloan, avec lequel elle achète de nouveaux vêtements, de sport notamment. Ce prêt lui permet de passer à l’échelle supérieure et de s’approvisionner en gros.
Liduvina ne s’arrête pas là puisque en 2018, elle sollicite un nouveau microcrédit, qui l’autorise à ouvrir un nouveau négoce. C’est ainsi que naît son centre internet, où elle accueille des personnes de tous âges qui ont besoin de se connecter.
Son ambition aujourd’hui ? Ouvrir un troisième commerce, dont l’activité n’est pas encore décidée.
The Rise dans les années à venir, ça donnerait quoi ?
Le moins que l’on puisse dire est que cette initiative est un franc succès et a trouvé écho en de nombreux partenaires. Chaque année, le nombre de prêts augmente, il en va de même pour le nombre de projets financés (voir graphiques). The RISE peut donc, humblement, se fixer des ambitions à la hauteur de son potentiel. En ce sens, l’objectif est de faire de The RISE l’événement de référence des initiatives étudiantes sociales et solidaires au niveau national et international. Plus spécifiquement, 3 objectifs ont été établis :
- Augmenter la collecte de prêt en franchissant la barre des 2 million d’€ de prêtés
- Acquérir de la visibilitésur les territoires en menant 2 nouvelles actions terrain
- Accroître la mobilisationétudiante en passant à 70 établissements participant au challenge
En définitif, nous pouvons tous aider, chacun à notre échelle pour lutter contre la pauvreté et les inégalités socio-économiques qui ne cessent de croître en ces temps difficiles.