« L’IA peut nous faire gagner 1 point de PIB par an » affirme le chef économiste de Goldman Sachs

« L’IA peut nous faire gagner 1 point de PIB par an » affirme le chef économiste de Goldman Sachs

Dans une interview du 28 juin 2023 au périodique Les Echos, Jan Hatzius, l’économiste en chef de la célèbre banque d’investissement de Goldman Sachs a insisté sur le potentiel de hausse de la productivité que représente l’intelligence artificielle, notamment en déclarant que « l’IA peut nous faire gagner 1 point de PIB par an ».

La situation économique mondiale est loin d’être catastrophique

Pour commencer, le chef économiste de Goldman Sachs a souhaité partager son optimisme quant à l’idée de récession économique mondiale à venir. Pour lui, les banques centrales vont réussir à maîtriser l’inflation sans entraîner de récession sévère. Il y’a également des signes d’accalmie dans le domaine de l’inflation, bien que ces manifestations soient plus prononcées aux États-Unis en raison du délai entre les hausses de prix et les hausses de salaires en Europe, où le marché du travail utilise davantage les négociations collectives.

Il affirme ensuite qu’« au vu de cette évolution, nous pensons que les banques centrales arrêteront d’augmenter les taux d’intérêt d’ici à l’automne. Ensuite, une période de croissance faible, peut-être de stagnation, devrait suffire à faire rentrer l’inflation dans le rang. » Néanmoins, Jan Hatzius consent que revenir à 2% d’inflation est un objectif difficile à atteindre, car « de multiples facteurs structurels vont continuer à pousser les prix vers le haut : la démondialisation – ou du moins la pause dans la mondialisation -, la transition verte, la pression sur les prix de l’énergie… »

Il pense que les banques centrales pourraient tolérer une inflation légèrement plus forte que les 2 % habituels, mais insiste sur le fait qu’il s’agirait seulement d’un quart ou d’un demi-point supplémentaire. Accepter une inflation de 3 % serait politiquement intenable, car l’inflation est devenue impopulaire.

 

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L’IA représente un véritable potentiel de croissance selon le chef économiste de Goldman Sachs

En ce qui concerne le potentiel de croissance des économies développées, l’économiste en chef affirme qu’il est désormais bien plus faible qu’auparavant, principalement en raison de la démographie (moindre croissance de la population active et départs à la retraite des baby-boomers) et de la faible croissance de la productivité. Cependant, il existe une grande inconnue à moyen terme, à savoir l’impact de l’IA générative sur la productivité.

« Selon nos estimations, cela pourrait représenter un gain de 1,5 point de pourcentage par an sur les dix prochaines années ! L’impact sur le PIB serait un peu moindre : de l’ordre d’un point de pourcentage. Mais cela reste très conséquent. » En effet, « l’économie regorge de tâches à faible ou moyenne valeur ajoutée, administratives ou relativement répétitives, qui peuvent être accomplies par l’IA », ce qui pourrait libérer du temps de travail, de l’ordre de 10 à 20%.

Dès lors, ce dernier interroge : « Qu’est-ce que nous en ferons ? Passer autant de temps au bureau sans rien produire de plus ? Ou trouver des activités extrêmement productives et créer beaucoup plus de valeur sur le même temps de travail ? Nous partons du principe que la réalité sera quelque part au milieu, avec une part de temps libéré qui sera improductif, et sans doute agréable, et une autre partie qui contribuera à la hausse de la productivité. Mais c’est très difficile à savoir. »

 

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L’IA générative menacent 300 millions d’emplois dans le monde selon Goldman Sachs

Néanmoins, il est évident que ces gains de productivité et cette libération du temps de travail va inévitablement conduire à des destructions d’emplois. Une étude de Goldman Sachs publiée le 26 mars 2023 estime que 300 millions d’emplois dans le monde pourraient disparaître à la faveur du développement de ces technologies.

Dans le détail, les économistes de la célèbre banque d’investissement américaine ont calculé qu’environ les deux tiers des professions aux États-Unis sont « exposées à un certain degré d’automatisation par l’IA ». Et qu’ « un quart des tâches de travail actuelles pourraient être automatisées par l’IA», aussi bien outre-Atlantique qu’en Europe. Les métiers les plus exposés étant logiquement les professions de bureau. Celles liées à d’administration (46%) et au droit (44%) aux États-Unis, tandis que ce sont en Europe les métiers liés à l’administratif et aux fonctions support (45%) et de cadres et de professions qualifiées (34%) qui sont les plus en danger.

 

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Pour conclure, le chef économiste de Goldman Sachs nous dévoile, lors d’une interview Aux Echos, l’avenir de l’économie mondiale, qui finalement dépendra en grande partie de la manière dont nous gérerons les opportunités et les perturbations liées à l’IA générative, qui pourrait avoir un impact significatif sur la productivité et la répartition du temps de travail.