ENQUETE : Prise de note numérique vs écriture manuscrite : qui l’emporte ?
Nous écrivons de moins en moins à la main. C’est le constat que dressent les résultats de l’étude conduite par FLASHS et le site Otypo.com, avec l’IFOP, sur les usages des Français de l’écriture. Le stylo a-t-il dit son dernier mot ? Découvrez les résultats de l’enquête dans cet article !
Écriture manuscrite contre écriture numérique
Avec le développement des outils informatiques et leur omniprésence dans notre quotidien, le numérique prend de plus en plus de place dans nos vies :
- 60% des personnes interrogées affirment avoir une préférence pour un mode d’écriture, parmi eux :
- 25% préfèrent le clavier
- 26% préfèrent l’écriture manuscrite, dont 31% sont des femmes et des jeunes entre 18 et 24 ans
- 55% des Français utilisent un clavier plus souvent qu’un stylo pour écrire
- 11% seulement des personnes interrogées écrivent plus souvent à la main
- 25% passent indifféremment d’un mode à un autre
Si elle n’a pas complètement été effacée par l’écriture numérique, l’écriture manuscrite est toutefois de moins en moins utilisée :
- 78% des répondants écrivent moins souvent à la main qu’il y a 10 ans. Cela est particulièrement vrai pour les seniors (86% d’entre eux font ce constat), ainsi que pour les cadres
- 41% des Français ont écrit une lettre manuscrite personnelle ces 12 derniers mois
- Ce nombre passe à 32% pour les cartes postales, 31% pour les cartes de voeux et 28% pour les mots d’amour
Écriture manuscrite : entre beauté et difficultés
Les femmes et les hommes n’ont pas toujours la même vision de l’écriture manuscrite. En effet, 57% des femmes estiment avoir une belle écriture, contre 41% des hommes. Cependant, 49% des deux genres apprécient la qualité de leur signature.
La qualité de l’écriture peut, quant à elle, être source de difficultés, voire de handicap, en proportions variables selon le genre des personnes interrogées. Les hommes sont particulièrement touchés par ces problématiques :
- 12% des femmes pensent que l’écriture a pesé sur leur scolarité, contre 28% des hommes :
- 38% des hommes pensent qu’elle leur a valu des moqueries de la part de camarades ou d’enseignants, contre 23% pour les femmes.
- 33% des hommes pensent qu’elle a été à l’origine de mauvaises notes, contre 22% pour les femmes.
- Ces difficultés peuvent perdurer dans la vie professionnelle :
- 14% des hommes ont éprouvé des difficultés liées à leur écriture au cours de processus de recrutement, deux fois plus que les femmes.
- 13% indiquent avoir renoncé à postuler pour un poste lorsqu’une lettre manuscrite ou un test graphologique étaient demandés ; 7% des femmes ont renoncé à candidater par honte de leur écriture.
L’écriture inclusive, ce qu’en pensent les Français
Le point médian
Le point médian, particulièrement mis en avant ces dernières années dans l’écriture inclusive, divise l’opinion des Français :
- 46% des Français n’ont jamais utilisé le point médian et seraient réticents à le faire s’il devenait la norme.
- 51% des Français sont favorables à son utilisation dans les documents administratifs.
- 49% le sont pour les échanges professionnels ou personnels.
- 28% le sont pour les examens universitaires ou dans les médias.
Le point médian séduit surtout les femmes
- 59% l’approuvent dans les documents administratifs, contre 42% des hommes.
- 56% l’approuvent pour les échanges professionnels, contre 42% des hommes.
- 54% l’approuvent dans le cadre des examens de l’enseignement supérieur, contre 41% des hommes.
Une distinction nette entre les générations
- 63% des 18-34 ans approuvent le point médian, contre 36% des plus de 65 ans.
- 49% des 18-24 ans l’ont déjà utilisé, contre 24% des plus de 65 ans.
Un éclairage politique ?
Cette division se voit également au niveau politique. En effet, le point médian séduit :
- Plus de 60% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
- Entre 46% et 52% des électeurs de Marine Le Pen
- Entre 43% et 45% des électeurs d’Emmanuel Macron
- Environ 33% des électeurs de Valérie Pécresse
- Entre 14% et 16% des électeurs d’Eric Zemmour
Le papier : voué aux oubliettes ?
Cette étude montre un recul de l’écriture manuscrite face à l’écriture numérique. Cependant, tout n’est pas perdu pour les amoureux du papier. Hugo Lasserre, chargé d’étude à l’IFOP indique :
“ Les Français restent attachés au papier et à ses bienfaits en termes de concentration, d’apprentissage, ou tout simplement pour le plaisir qu’écrire à la main procure. Un plaisir qui semble se conjuguer au féminin puisque les femmes sont plus nombreuses que les hommes à trouver qu’elles ont une belle écriture, et bien moins nombreuses qu’eux à dire que leur écriture a pu constituer un handicap à l’école ou dans leur vie active. On retrouve cette perception fortement genrée dans l’appréhension de l’écriture inclusive : parce qu’elles y voient la reconnaissance de plus d’égalité, les femmes adhèrent plus massivement que les hommes à l’usage du point médian dans les échanges qu’elles peuvent avoir, qu’ils soient professionnels ou personnels. Plus globalement, si elle divise toujours les Français, l’écriture inclusive progresse incontestablement puisque près d’un tiers des personnes interrogées et la moitié des 18-24 ans disent avoir déjà fait usage du point médian.”
Pour accéder à l’étude complète, rendez-vous sur ce lien.
