Qui est Rishi Sunak, l’ancien Premier ministre Britannique ?

Qui est Rishi Sunak, l’ancien Premier ministre Britannique ?

Celui qui succéda à Liz Truss, qui a démissionné de ses fonctions de Première ministre après seulement 45 jours, fut le plus jeune Premier ministre en 200 ans à l’âge de 42 ans. Le 5 juillet 2024, il a été remplacé par Keir Starmer au poste de Premier ministre. Quel est donc le parcours de Rishi Sunak ?

 

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Rishi Sunak : Origines et parcours de l’ancien Premier ministre

Petit-fils d’immigrés indiens, il est le fils d’un père médecin et d’une mère pharmacienne. Rishi Sunak est né en 1980 avant de suivre un parcours scolaire brillant, en passant notamment par Oxford et Stanford.

Rishi Sunak a commencé sa carrière chez Goldman Sachs, en tant qu’analyste junior. Il a ensuite poursuivi sa carrière dans plusieurs fonds d’investissement, notamment le Children’s Investment Fund.

Son parcours l’a convaincu de plaider pour des réformes libérales sur le plan économique. « J’ai compris par ma propre expérience pourquoi les politiciens devaient soutenir la liberté des entreprises et l’innovation pour assurer la prospérité dans le futur », déclare-t-il sur son site.

Boris Johnson renonçant à revenir à la tête du pays, Rishi Sunak va devenir le plus jeune Premier ministre britannique depuis plus de 200 ans, battant d’un an le précédent recordman, David Cameron qui avait pris ses fonctions à 43 ans en 2010. Il deviendra aussi la première personne non-blanche à occuper le poste.

Rishi Sunak commence sa carrière politique à l’âge de 35 ans, en étant élu en tant que député du Yorskshire du Nord. 3 ans plus tard, en 2018, il obtient le sous-secrétariat au Logement sous le gouvernement de Theresa May. Certains y verront une manière de le récompenser après sa campagne active en faveur du Brexit en 2016.

En 2019, sous Boris Johnson, Rishi Sunak accède aux comptes publics avant de le nommer Chancelier de l’Échiquier, le titre britannique du ministre des Finances et du Budget dès 2020. Cette fonction lui confère un rôle stratégique, puisqu’il est notamment deuxième du gouvernement dans l’ordre protocolaire.

 

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Rishi Sunak : entre fortune et scandale fiscal

Avant d’entrer dans la scène politique britannique, sa carrière lui a permis de se constituer un patrimoine très important. En juillet, la fortune cumulée de l’ex-ministre et de son épouse, Akshata Murthy (fille du milliardaire indien Narayana Murthy) était estimée à plus de 840 millions d’euros par le quotidien britannique The Sunday Times. Par ailleurs, sa fortune est deux fois plus élevée que le couple royal actuel.

En avril 2022, son épouse Akshata Murty a été au cœur d’un scandale de fraude fiscale. Elle avait revendiqué le statut de « non-domicilié », lui permettant ainsi d’éviter de payer des impôts sur ses revenus générés à l’étranger selon Le Monde. Celui qui était alors ministre des Finance avait cependant pu garder son poste suite à cette affaire.

Néanmoins, en pleine crise inflationniste, cette polémique a suscité de vives réaction chez l’opposition. « C’est légal, mais est-ce juste ? », interroge notamment le travailliste Ed Miliband sur la chaîne Sky News. « Il est le ministre britannique des Finances qui demande aux gens de payer plus d’impôts. (…) Je crois que Rishi Sunak et sa famille doivent y réfléchir. »

 

Le départ et le bilan de Rishi Sunak en tant que Premier ministre britannique

Après une série de défaites lors des élections partielles en 2023, les élections locales du 2 mai 2024 sont perçues comme un test crucial avant les prochaines élections générales. Le Parti conservateur de Rishi Sunak, déjà affaibli, subit une lourde défaite face au Parti travailliste dirigé par Keir Starmer. Ils perdent le contrôle de nombreux conseils locaux et un nouveau siège de député lors d’une élection partielle le même jour. Avec des sondages montrant une avance significative du Parti travailliste, Rishi Sunak annonce des élections générales pour le 4 juillet 2024. Ces élections voient la défaite du gouvernement conservateur. Rishi Sunak démissionne du 10 Downing Street le 5 juillet et Keir Starmer devient Premier ministre. En tant que nouveau chef de l’opposition, Rishi Sunak annonce son départ imminent de la direction du Parti conservateur.

Économie et social : Rishi Sunak hérite d’une crise économique, le Royaume-Uni étant en récession avec des prévisions de baisse des revenus des ménages de 7 % sur deux ans. Il adopte une politique d’austérité, prévoyant 55 milliards de livres sterling d’économies annuelles. Face à un mouvement de grève massif déclenché par une inflation de 10,7 %, il refuse de négocier avec les syndicats, propose de mobiliser l’armée pour remplacer les grévistes, et pousse pour un service minimum dans les transports. En décembre, son taux de popularité chute à 25 %.

Environnement : Rishi Sunak réintroduit le moratoire sur la fracturation hydraulique supprimé par Liz Truss mais maintient l’exploration de gaz et de pétrole en mer du Nord et envisage l’ouverture de nouvelles mines de charbon. Il participe à la COP27 sous pression. En été 2023, il annonce des mesures pour soutenir les automobilistes et l’industrie des hydrocarbures, tout en augmentant les quotas d’émissions de CO2. Ces actions sont critiquées par les écologistes, et le ministre du Climat démissionne en juin 2023, dénonçant le manque d’intérêt de Rishi Sunak pour l’environnement.

Technologie : En 2023, Rishi Sunak vise à faire du Royaume-Uni un leader mondial en matière de réglementation de l’IA. Un sommet sur l’IA a lieu en novembre 2023 à Bletchley Park, soulignant la nécessité d’évaluations indépendantes de sécurité.

Politique étrangère et lutte contre l’immigration illégale : Rishi Sunak soutient fermement l’Ukraine, promettant une aide supplémentaire de 500 millions de livres et augmentant les dépenses militaires. En avril 2024, son gouvernement adopte une politique controversée de sous-traitance de l’accueil des migrants au Rwanda, suscitant des critiques pour sa cruauté et son incompatibilité avec la Convention européenne des droits de l’homme. Cet accord devient un enjeu électoral majeur pour les conservateurs. Malgré les paiements effectués, aucun demandeur d’asile n’a été transféré au Rwanda.

 

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