- CARRIÈRE ENTREPRENEURIAT INTERVIEWS
- Dorian ZERROUDI
- 27 octobre 2020
Gilles Satgé de LUCCA : Entretien avec un PDG
Rencontre avec Gilles Satgé, PDF de Lucca. Ce dernier nous explique le fonctionnement de son entreprise et son développement international.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours académique et professionnel ?
Je suis diplômé de ESCP Europe en 1985. J’ai passé les 10 premières années de ma carrière chez Arthur Andersen comme auditeur externe.
En 1997, au cœur de la première bulle internet, j’ai rejoint Erli/Lexiquest un éditeur de logiciel financé par capital risque, puis, en 2000, Webnet, une ESN (à l’époque on parlait de SSII), dans les deux cas comme directeur financier.
En 2002, je crée Lucca avec Frédéric Pot pour commercialiser un logiciel de gestion des congés que j’avais conçu chez Webnet. Je raconte la création de Lucca plus en détail ici .
Pouvez-vous nous présenter Lucca ?
J’ai donc créé Lucca en 2002 pour éditer et distribuer Figgo, un logiciel de gestion des congés et absences qui fonctionne selon une logique comptable en partie double, fruit de mon expérience comme auditeur comptable.
Ce logiciel a rapidement connu un grand succès et a permis de financer toute une gamme de solutions logicielles en mode SaaS dont l’objet est d’automatiser les process automatiques et RH.
Ainsi, après avoir automatisé la gestion des congés avec Figgo, nous en avons fait de même pour les notes de frais (Cleemy), la gestion des temps (Timmi), le dossier du personnel (Poplee).
Lucca a connu une croissance de 46% en 2019 et compte aujourd’hui plus de 200 personnes.
Quelles sont les principales tâches d’un PDG ?
D’abord avoir des visions ! En tout cas, en avoir au moins une, et que cette vision soit à la fois crédible et séduisante pour que des gens aient envie de monter à bord du bateau avec vous.
Le rôle du PDG est aussi de mettre la société en léger déséquilibre, ce déséquilibre qui fait qu’en voulant le rattraper, on avance. Cela signifie initier des projets au bon moment avec le bon niveau d’ambition et s’assurer qu’ils progressent. Et s’ils ne progressent pas, le rôle de PDG est alors d’aider les équipes à atteindre les objectifs.
Le rôle du PDG est donc d’être devant pour montrer le chemin et derrière pour prêter assistance
Votre formation en Grande Ecole de commerce vous a-t-elle préparé au rôle de PDG ?
La prépa forme à la compétition à laquelle vous serez confrontés toute votre vie. La formation en Grande Ecole donne la culture générale qui permet ensuite de faire les bons choix parmi tous les parcours possibles en entreprise.
Pouvez-vous nous donner des exemples d’application des solutions développées par Lucca ?
Au-delà de nos applications classiques (gestion des congés, notes de frais) que j’ai évoquées plus haut, j’ai envie de parler de Lucca Faces, une petite application que nous offrons à nos clients et qui est en fait un jeu.
Le jeu fonctionne comme ceci :
On tire au hasard un collaborateur de l’entreprise et on affiche sa photo et 4 noms dont un seul est le bon. Le joueur doit cliquer sur le bon nom. S’il trouve, il gagne d’autant plus de points qu’il a cliqué rapidement. Au bout de 10 tirages, on calcule le résultat et on affiche un hall of fame.
Cette application connait un grand succès chez nos clients, surtout dans le milieu des startups. Pour en savoir plus cliquez ici
Quelles ont été les principales difficultés lors du lancement de Lucca ?
J’ai eu de la chance de pouvoir signer très vite quelques contrats. Le plus difficile a été de me convaincre de la nécessité d’investir en marketing et commercial. J’ai perdu du temps à cause de cela.
Vos collaborateurs ont la possibilité de fixer leur salaire au bout de trois ans leurs salaire. D’où vous vient votre rapport décomplexé au salaire ?
J’ai déjà eu l’occasion d’en parler souvent dans la presse. C’est une méthode qui marche bien dans un environnement ou le rapport de force est en faveur des salariés (surtout s’ils sont développeurs).
Quels sont vos prochains objectifs dans le développement de Lucca ?
Nous prévoyons de sortir de nouveaux modules ainsi que d’être plus présent à l’échelle international.
Prenez-vous des stagiaires issus de Programme Grande École au sein de votre service ?
Oui, tout à fait, notamment sur la partie internationale.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant avoir une carrière similaire ?
Il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va. Il faut donc commencer par savoir où on veut aller.
Pour retrouver plus d’interview et de présentations d’entreprises : CLIQUEZ ICI