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- Florence Palmero
- 29 juin 2022
ESCP4U : l’ESCP et ses étudiants s’engagent pour l’Ukraine
En avril dernier, une semaine seulement après le début du conflit Russo-ukrainien, l’ESCP a décidé de lancer son programme ESCP4U ou « ESCP For Ukraine ». L’école européenne souhaite à travers ce programme soutenir les étudiants et jeunes professionnels ukrainiens cherchant refuge dans l’une des villes où elle se trouve. Ainsi, à Berlin, Londres, Madrid, Turin et Paris, des cours en ligne et sur site sont offerts aux participants du programme. Cette mobilisation pour soutenir l’Ukraine est l’occasion de rappeler l’attachement à l’Europe de l’école, de sa Fondation mais aussi de ses étudiants. C’est pourquoi, après une réunion de crise pour réfléchir à quelle action engager, l’ESCP, la Fondation ESCP et l’association “ESCP Refugees Assistance” (ERA) ont joint leur force pour mener une série d’actions.
Que fait l’ESCP pour aider les réfugiés ukrainiens?
Les mesures principales sont la gratuité des cours dispensés par ESCP4U pour les Ukrainiens arrivant dans tous les pays où l’école est présente. À terme, les participants ukrainiens obtiendront un certificat leur permettant de faire valoir les compétences acquises au cours des derniers mois. La Fondation finance même 10 bourses, 5 pour le Master et 5 pour le Bachelor d’un montant total de 200 000€. Formés au management européen par des enseignants à l’ESCP, les participants vont de la première année post-bac au jeune professionnel.
Aujourd’hui, c’est sur les campus de Paris que l’aide est la plus développée et ce grâce à l’association étudiante ERA.
ESCP Refugees Assistance est une association mêlant des étudiants de tous les programmes de l’école parisienne avec de grandes responsabilités. En quelques mois, cette association de 16 membres seulement a réfléchi avec l’ESCP à la forme du soutien qu’ils apporteraient, a trouvé des professeurs, des participants, des coach et organise des visites culturelles régulièrement. Olha Aleksandrova, étudiante du programme ESCP4U à Paris, a accepté de témoigner. “En moyenne, je commence à 8h et je finis entre 18 et 20h” explique-t-elle en anglais. Elle se dit très reconnaissante de cette opportunité d’étudier dans cette grande école et d’être si bien encadrée par les étudiants. Les moments de sociabilité et les cours sont pour elle et une grande partie des autres étudiants ukrainiens un bon moyen de penser à autre chose que ce qu’il se passe dans leur pays.
Leur programme est bien chargé, mais plutôt à la carte. En effet, le programme d’avril à juin est constitué en majorité de cours de langues et de culture, mais ils peuvent choisir d’assister en auditeur libre à d’autres cours de l’ESCP notamment au Summer Program qui a lieu en juin et juillet et s’adresse aux étudiants sélectionnés du monde entier qui souhaitent passer un été à étudier le management à Paris. Ainsi ont-ils accès aux cours et coaching d’ESCP4U mais aussi aux cours plus variés qu’ils choisissent de management international par exemple pour se former aux enjeux européens. Mais tous les participants du programme n’ont pas les mêmes ambitions. Certains, déjà diplomés, espèrent plutôt trouver un emploi. Pour cela, le programme de langues et de culture est très efficace et ESCP4U leur offre un coaching personnalisé. Par ailleurs, ERA travaille en collaboration avec la section insertion professionnelle et inclusion de la CCI de Paris pour les faire participer à un forum de job dating.
En dehors de l’aspect strictement scolaire, les Ukrainiens ont accès aux locaux de l’ESCP pour travailler et ont des visites culturelles assez régulièrement, Olha nous raconte ainsi qu’ils ont pu découvrir le Petit Palais, le Château de Versailles, le Château de Vincennes ou encore le Quartier Latin avec le Bureau des Arts de l’école ou Eléonore, une étudiante en Bachelor membre de ERA qui tient à faire découvrir la ville aux Ukrainiens.
L’association étudiante ERA « ESCP Refugees Assistance »
Les initiatives de l’ESCP pour l’Ukraine sont donc nombreuses et d’autant plus intéressantes qu’une grande partie a été organisée par une association étudiante de l’école. Paul Widmer, président de cette association, a accepté de répondre à nos questions quant à l’organisation du programme.
Bonjour Paul, comment a commencé le programme ESCP4U et quel a été le rôle de l’association ERA dans celui-ci? Quels sont les cours que vous proposez aux Ukrainiens?
L’idée du dispositif ESCP4U vient de la direction de l’École, qui nous a tout de suite contacté pour réfléchir à ce que nous pourrions mettre en place. Nous n’avons pas hésité une seconde, car notre mission est d’aider les réfugiés nouvellement arrivés en France, et nous faisons face à la plus grave crise de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre Mondiale. De notre côté, nous avons défini un programme, et réunit une équipe de professeurs bénévoles pour assurer les cours de français (8h/semaine), d’anglais (2h), et de culture (2h) pendant 9 semaines.
Avez-vous eu du mal à trouver des bénévoles (coach, professeurs…) ? Quelles ont été les plus grandes difficultés auxquelles vous avez eu à faire face en organisant ce programme?
Effectivement, notre première difficulté a été de trouver des bénévoles, surtout que nous nous sommes fixé comme règle de ne prendre que des professeurs russophones et ukrainophones pour donner les cours de français. Cela a pris plusieurs semaines. Mais je pense que cela a joué dans la réussite du programme, car une grande partie des participants étaient de grands débutants en français il y a 2 mois.
La seconde difficulté a trait à la mobilité des participants au programme : certains se sont inscrits à notre programme alors qu’ils n’étaient pas encore à Paris, et n’y sont jamais arrivés. D’autres ont quitté Paris en cours de programme, soit pour rentrer en Ukraine, soit pour rejoindre des proches ailleurs en Europe. C’est un vrai défi pour nous que de s’adapter à ces changements. Beaucoup de réfugiés ukrainiens ont quitté l’Ukraine sans plan précis, et il est encore difficile de dire si leur résidence actuelle est un pays de transit ou une destination finale.
Vous y travaillez sans arrêt depuis avril, comment voyez-vous l’avenir du programme ESCP4U?
L’École réfléchit actuellement au dispositif qu’elle souhaite mettre en place pour la rentrée. La formule exacte n’a pas encore été décidée, mais ce qui est certain, c’est que le déploiement sera encore plus ambitieux et important. De notre côté, chez ERA, nous comptons ouvrir un programme similaire à la rentrée.
As-tu quelque chose à ajouter?
Je souhaiterais remercier les bénévoles pour leur aide et leur travail acharné ces trois derniers mois, ainsi que l’École et la Fondation pour son soutien indéfectible à donner vie aux valeurs humanistes de la communauté ESCP. Nous recherchons des bénévoles, des partenaires et des sponsors pour mettre en place le programme d’automne. Alors n’hésitez pas à nous contacter !
En somme, le programme ESCP4U a su s’adapter très rapidement au défi qui lui était proposé grâce à une entraide entre l’administration, la fondation et les étudiants de l’école. Créé de toutes pièces il y a seulement quelques mois, ce programme souhaite proposer des mesures toujours plus adaptées aux besoins de ses participants malgré la complexité et l’instabilité de leur situation. En cela, ESCP4U est bien la preuve que lorsque les écoles et leurs étudiants travaillent main dans la main, de très beaux projets peuvent voir le jour.
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