L’apprentissage en école de commerce

L’apprentissage en école de commerce

L’apprentissage est une voie bien peu connue dans les écoles de commerce. C’est pourtant un cursus original très enrichissant. Cet article est donc voué à vous présenter la filière, sous le prisme de ma propre expérience d’apprentissage à l’ESCP.

 

Qu’est-ce que l’apprentissage ?

L’apprentissage est un contrat tripartite entre un étudiant, une école et une entreprise. L’apprenti a à la fois le statut d’étudiant et de salarié, puisqu’il passe une partie de son temps dans l’entreprise, et une partie en cours.

A noter : l’entreprise ne fait pas toujours partie du secteur privé. Vous pouvez trouver des offres dans d’autres types d’organisations. Pour ma part, je suis en apprentissage dans une association.

Le rythme d’alternance dépend des choix de l’école. Il peut aller d’un rythme de trois ou quatre jours en entreprise et un ou deux jours à l’école, à mon cas : un rythme de trois mois en entreprise et un mois à l’école. Il faut donc que vous vous renseigniez auprès de votre école sur les modalités d’apprentissage, d’autant que certaines écoles n’autorisent les alternances que dans certains domaines d’activités.

Liens vers les pages Apprentissage des 11 premières écoles :

 

Pourquoi faire un apprentissage ? Quels avantages ?

La première raison évoquée par les alternants pour faire un apprentissage est le motif financier. D’abord, l’entreprise dans laquelle l’apprenti est en alternance prend en charge les frais de scolarité, ce qui n’est pas négligeable en école de commerce. De fait, pour les années où vous êtes en apprentissage, vous n’avez pas besoin de contracter de prêt étudiant, ce qui est très avantageux en sortie d’école.

De plus, l’alternant gagne un salaire chaque mois, en théorie même lorsqu’il est en cours. Cela permet de gagner en autonomie et de couvrir les frais annexes aux frais de scolarité et même de se faire plaisir.

Enfin, le statut d’alternant ouvre des droits pour certaines aides de l’Etat, comme la prime d’activité, l’aide Mobili-Jeunes, des aides pour passer le permis, … Cela permet donc d’être parfaitement indépendant financièrement de ses parents.

L’apprentissage permet également une meilleure intégration professionnelle, d’une part parce qu’elle permet de gagner en compétences pratiques qui ne sont pas enseignées en école, et d’autre part parce que cela constitue une expérience professionnelle très valorisable sur le CV.

En effet, beaucoup d’entreprises valoriseront les années d’alternance comme autant d’années d’expérience, ce qui donne une situation avantageuse sur la grille salariale en sortie d’école. En plus, vous avez le temps pendant votre période en entreprise de développer votre réseau professionnel dans une branche qui vous intéresse.

Enfin, pour certains, l’apprentissage est une opportunité pour s’occuper. En effet, les semestres dans certaines écoles de commerce peuvent être bien longs, avec beaucoup de pauses entre les cours, ce qui donne à certains le sentiment d’être désœuvrés. L’alternance est un moyen de combler ce vide. La preuve en est que les alternants, bien moins souvent présents sur les campus que les étudiants en cursus classique, arrivent malgré tout à suivre le même programme mais sur un temps restreint.

 

Quels inconvénients ?

Evidemment, le contrat d’alternance, ce n’est pas tout beau, tout rose ! Cela implique nécessairement un emploi du temps bien plus contraignant qu’en cursus classique. On a moins de temps libre entre les cours puisqu’ils sont concentrés sur de courtes périodes, et de fait il est moins facile (mais absolument pas impossible !) de s’investir pour ses assos.

Pour vous donner un exemple, j’ai quand même pu organiser les recrutements et le premier projet de l’année de mon association Aware en début d’année, avant de passer le flambeau aux pré-masters, le tout alors que mon alternance avait commencé.

Qui plus est, l’alternant a un statut de salarié au sein de l’entreprise, ce qui signifie qu’il a les mêmes droits que ses collègues. En particulier, les alternants ont moins de vacances que les étudiants en cursus classique, c’est-à-dire 5 semaines de congés payés par an. Pour voir les choses du bon côté, cela offre la possibilité de poser ses congés hors vacances scolaires et donc de bénéficier de tarifs plus avantageux.

Il faut aussi noter que chaque école a ses variantes de contraintes pour les alternants : venir signer chaque demi-journée à l’école en période de cours, un choix limité de spécialisations, d’options, de voyages du fait de l’emploi du temps contraint, pas d’accès à tous les domaines d’activités, … Encore une fois, renseignez-vous !

 

Retour d’expérience

Après 7 mois d’apprentissage (sur un contrat de deux ans), je retire déjà beaucoup de mon expérience. J’apprécie dans un premier temps le fait de ne pas être bloquée dans le microcosme d’écoles de commerce : l’apprentissage me permet de rencontrer de nouvelles personnes aux horizons extrêmement différents, tout en gardant un pied dans la vie étudiante. Qui plus est, j’apprends beaucoup, et des choses très concrètes que l’on ne voit pas en cours.

En ce qui me concerne, j’ai pu me spécialiser dans un domaine que l’on ne voit pas (ou très peu et mal) dans mon école : la RSE. Je me forge un réseau solide dans ce secteur d’activités. Je peux également découvrir de manière approfondie d’autres champs d’activités, comme les ressources humaines, la comptabilité, la communication, la direction générale, etc., ce qu’on a moins le temps de faire en stage. De même, malgré mon âge, j’ai déjà des responsabilités importantes dans mon organisation, ce dont je suis très fière.

 

Aussi, ce n’est pas négligeable, je suis maintenant parfaitement indépendante financièrement. Mon salaire, allié aux aides comme les APL, la prime d’activité et d’autres aides auxquelles les alternants ont droit, me permet de couvrir l’ensemble de mes frais et de me faire plaisir.

Finalement, je ne peux que recommander l’apprentissage, qui est une expérience extrêmement valorisante et valorisable !