- SCIENCES PO PARIS
- Elise Casado
- 15 septembre 2021
Rachel, étudiante au campus euro-américain de Sciences Po
Nous sommes allés à la rencontre de Rachel, étudiante en master de finance et stratégie à Sciences Po Paris. De sa Guyane natale jusqu’à la célèbre école de la rue Saint-Guillaume, l’étudiante nous livre son témoignage sur son intégration, la vie sur les campus de Reims et Paris et sur l’exigence académique de son école.
Peux-tu te présenter et nous résumer ton parcours scolaire ?
Je m’appelle Rachel, j’ai 22 ans. Je suis Guyanaise d’origine haïtienne. J’ai obtenu un bac littéraire option internationale américaine mention bien au lycée Melkior Garré (Guyane). J’ai candidaté à Sciences Po Paris au campus euro-américain de Reims. Il faut savoir que Sciences Po possède 7 campus. Quand les résultats sont tombés, j’étais extrêmement contente. Ce qui m’a le plus frappé en venant au campus, c’est le fait qu’on a l’impression d’être aux Etats-Unis tout en restant en France ! Je suis actuellement en master finance et stratégie au campus de Paris après avoir effectué mon semestre à l’étranger à l’université catholique de Louvain.
Pourquoi as-tu choisi le campus de Reims ?
J’ai choisi le campus euro-américain de Reims car il correspondait le mieux à mon profil. J’ai toujours aimé la littérature américaine et l’histoire anglaise. De plus, j’ai eu l’occasion de visiter deux fois New-York, dont une fois en voyage scolaire.
Comment s’est passée ton intégration au campus de Reims ?
A Reims, mon intégration s’est très bien passée. Je suis entrée en contact avec un groupe Facebook d’étudiants de première et deuxième année à Sciences Po. J’allais prendre les clés de mon logement le 1er septembre mais je devais prendre mon vol le 13 août car ma pré-rentrée avait lieu le 15 août. J’ai donc publié un message sur le groupe Facebook pour savoir s’il y avait quelqu’un qui pourrait m’héberger pendant 2 semaines. Pour la première semaine, un étudiant de deuxième année m’a accueillie dans sa colocation. Pour la deuxième semaine, une étudiante guyanaise m’a accueillie. Lorsqu’on est en première année, les deuxièmes années se montrent très rassurants car eux-mêmes savent ce qui nous attend. Si on a besoin d’aide ou si on a une question, on peut toujours les contacter. Bref, les étudiants au campus de Reims sont très solidaires.
Et ton intégration au campus de Paris a-t-elle été impactée par la crise sanitaire ?
Etant donné que je passe 50% du temps derrière un écran, ce n’est pas pareil ! Là, je ne cherchais pas à m’intégrer mais à comprendre mes cours de finance. (Rires) Il n’y avait ni sorties ni de soirées entre étudiants pour s’intégrer. L’ambiance est plutôt différente : à la fin des cours en visioconférence, chacun se déconnecte et retourne à ses affaires… Je ne peux pas comparer les deux intégrations puisque dans un cas, mon intégration a été affectée par la crise sanitaire.
Quelle est la semaine type à Sciences Po ? Est-ce que le master est plus exigeant que le collège universitaire ?
Je ne peux pas dire que c’est plus difficile maintenant. En licence, c’est davantage de théorie tandis qu’en master c’est davantage de pratique. C’est ce changement qui peut être difficile à appréhender. Les professeurs ne sont plus uniquement des professeurs. Ce sont des praticiens. D’ailleurs, l’une de mes amies a réussi à obtenir son stage à l’aide d’un des professeurs. Les professeurs nous préparent au monde professionnel. Alors qu’au collège universitaire, on a encore des cours magistraux d’histoire, de philosophie et de sociologie, en master, on a des ateliers pour nous préparer au monde professionnel (rédaction de CV, préparation aux entretiens). Mais Sciences Po ne change pas ses méthodes pédagogiques : on a toujours des exposés à présenter et des essays (dissertations) à rédiger. Pour certains cours, j’ai des lectures obligatoires. On a toujours des cours en amphithéâtres pour appréhender les bases d’une matière et des conférences de méthode pour consolider ce qui a été vu.
Est-ce que tu as l’impression d’être bien suivie malgré la crise sanitaire ?
Oui, très bien suivie ! On a 2 responsables qui organisent chaque mois des réunions Zoom et qui prennent de nos nouvelles et s’assurent que tout se passe bien. Lors de ces réunions, les étudiants sont libres de s’exprimer aussi bien sur les points positifs que négatifs. Avant les examens, ces responsables nous encouragent. J’ai moi-même pris un rendez-vous avec la doyenne du master qui s’est montrée particulièrement à l’écoute. Tout est mis en œuvre pour notre réussite.
As-tu des remarques ou des conseils aux étudiants qui s’autocensurent à l’idée de rejoindre Sciences Po ?
“You have to work, you have to work, you have to work. Period” (Rires)
Je rigole mais c’est la vérité ! Quand on vient à Sciences Po, c’est pour travailler. Je me rappelle ces mots prononcés lors du discours de la rentrée à Sciences Po : « Vous êtes ici pour vous surpasser ! » C’est tellement vrai. Les professeurs sont excellents et il faut travailler pour suivre la marche. Si vous savez que vous n’êtes pas bosseur, ne candidatez pas. La formation à Sciences Po requiert beaucoup de travail. Ne vous limitez pas à votre condition sociale ! Je viens moi-même d’un quartier démuni mais cela ne m’a pas empêchée d’atteindre Sciences Po ! Allez-y si c’est vraiment ce que vous voulez ! Rien ne peut vous arrêter, uniquement vos pensées !
Par JP Castorix, membre de la tribune étudiante de TBS, les Rendez-Vous Du Changement