- ACTU ÉCOLES EMLYON VIE D'ASSO
- Dorian ZERROUDI
- 26 juin 2021
Le NOISE emlyon lance la première Mission Microfinance 0 carbone !
Depuis une dizaine de jours maintenant, 4 étudiants d’emlyon, Laurie SCHEVEILER, Vincent HOUDY, Jade FORT & Victoire BERTRAND sont partis de Lyon en vélo le 15 juin pour atteindre Bruxelles où ils effectueront une mission de microfinance chez le leader de la microfinance Belge : microStart durant tout le mois de juillet. Zoom sur le nouveau projet entrepris par le Pôle Microfinance 2021 du NOISE emlyon.
Lire plus : Témoignage de Clara Cany, présidente du NOISE emlyon
Une mission Microfinance, qu’est-ce que c’est ?
Les Missions de Microfinance sont des missions de conseil opérationnel et d’accompagnement auprès d’Instituts de Microfinance (IMF) à l’international. Elles sont organisées chaque année par le NOISE emlyon durant le mois de juillet.
Cette collaboration fait apparaître des synergies entre l’IMF et les étudiantes et étudiants dans la mesure où ces bénévoles apportent leurs connaissances et expériences issues de leur parcours académique et professionnel mais aussi des formations qui leur sont dispensées par des spécialistes de la Microfinance avant leur départ. L’IMF, quant à lui, s’engage à encadrer le travail des étudiantes et étudiants et à leur transmettre son expertise.
A titre d’exemple, la mission qui sera menée en Belgique au sein de microStart permettra d’analyser les pratiques locales des agences situées à Bruxelles, Charleroi, Gand, Anvers et Liège afin d’en tirer une évaluation et de structurer les services proposés au niveau national. De plus, les étudiants réaliseront des enquêtes de satisfaction auprès des employées et employés, ainsi qu’auprès des bénévoles et des bénéficiaires.
Depuis 2018, le NOISE emlyon a déjà pu expérimenter ces missions aux Philippines, Sénégal, Guatemala, Nicaragua, Vietnam… Cette année, grâce à un démarchage hors-norme mené par les membres du pôle Microfinance, ils ont le plaisir de proposer 2 destinations en Europe à savoir, l’Albanie et la Belgique, et 2 autres missions au Sénégal et en Tanzanie.
Ce sont 20 étudiantes et étudiants qui partiront en Albanie, Belgique, Sénégal et Tanzanie !
5 équipes mobilisées dans 5 destinations différentes
Le projet a été porté par l’ensemble du Pôle Microfinance 2021 du NOISE emlyon :
- Aliénor DUPONT (responsable d’une MiMi en Tanzanie)
- Vincent HOUDY (responsable de la MiMi Belgique)
- Pardis MIKAILI (responsable d’une seconde MiMi en Tanzanie)
- Félix MORAU (responsable de la MiMi Sénégal)
- Clara DUCRAY (responsable de la MiMi Albanie et Vice-Présidente du NOISE emlyon)
Avant chaque départ un recrutement d’étudiants est réalisé dans le but d’avoir les meilleurs profils pour mener à bien ces missions. Dans le cadre de la MiMi Belgique : Laurie SCHEVEILER, Jade FORT et Victoire BERTRAND partiront aux côtés de Vincent HOUDY.
“Objectif 0 carbone” : un format inédit
Ce format est spécial puisqu’il vise à interroger l’impact environnemental de nos missions et d’en dresser un bilan carbone. Plus largement, ils souhaitent lancer une réflexion sur les limites parfois sociétales qui contraignent ce type d’initiative.
« La proximité avec la Belgique nous a permis d’envisager un déplacement en vélo, symbole des mobilités douces » souligne Vincent. Ce projet fait suite à celui mené par les étudiantes et étudiants de WAY qui s’inscrit dans la même philosophie et vise à expérimenter ce à quoi devrait ressembler le voyage de demain.
LYON-BRUXELLES en quelques lignes c’est :
- 750 kms (sans détours) passant par Mâcon; Chalon-sur-Saône; Châteauneuf; Buffon; Troyes, Epernay; Reims; Signy le Petit; Saint Rémy; Thuin; Anderlues; Ittre; Halle
- Un objectif de 60 kms minimum/j
- Du camping, bivouac ou dormir chez l’habitant
- Objectifs : Réflexion sur notre impact carbone / limites rencontrées / étude faisabilité et du degré d’autonomie
Par le biais de cette MiMi en Belgique les étudiants souhaitent atteindre plusieurs objectifs
- Continuer d’accompagner les IMF tout en lançant une réflexion sur notre impact sur l’environnement
- Sensibiliser sur le fait qu’il existe des enjeux de microfinance en Europe
- Composer avec les contraintes liées à la crise sanitaire actuelle.
- Transmettre notre retour d’expérience aux mandats futurs afin de sans cesse améliorer cette initiative.
Une problématique environnementale
« L’idée naît d’un constat simple : chaque année en organisant des MiMi à l’étranger, nous encourageons des dizaines d’étudiantes et étudiants à prendre l’avion. Alors que nous sommes tous membres du NOISE qui place la protection de l’environnement au cœur de son action, il nous paraît indispensable de repenser le concept de nos Missions Microfinance pour les adapter aux enjeux écologiques de notre époque, et donner ainsi encore plus de sens à notre action.
A titre d’exemple, nous avons calculé la quantité de CO2 émise par le trajet en avion effectué par 4 étudiantes et étudiants pour la mission Sénégal en 2019. Le vol partait de Lyon Saint-Exupéry à destination de Dakar sans escale, en classe économique. La quantité totale des émissions pour ces 4 membres était en moyenne de 5,6 tonnesd’émission de CO2. Nous avons réalisé une moyenne des résultats obtenus sur différents sites de simulation de calcul d’empreinte carbone produite par un vol en avion. A noter que l’empreinte carbone totale des français représentait en 2018 11,2 tonnes de CO2 par habitant. Un vol Lyon-Dakar représenterait donc plus de la moitié du bilan en C02 d’une française ou d’un français. » souligne le responsable du pôle MiMi du NOISE emlyon.
Une problématique européenne
Nous pensons que l’exclusion financière, contre laquelle nous cherchons à lutter durant nos MiMi, est une notion complexe et qu’il est très réducteur de proposer aux étudiantes et étudiants de notre école de faire de la microfinance uniquement dans des pays de l’hémisphère Sud. Selon la définition donnée par la Commission Européenne, l’exclusion financière fait référence à un processus par lequel une personne rencontre des difficultés pour accéder à et/ou utiliser des services et produits financiers proposés par les prestataires « classiques », adaptés à ses besoins et lui permettant de mener une vie sociale normale dans la société à laquelle elle appartient. En gardant cette définition à l’esprit, les étudiants sont convaincus que recourir à la Microfinance peut s’avérer pertinent dans les pays de l’Union Européenne, pour aider des entrepreneuses et entrepreneurs à se lancer dans des nouveaux projets, et participer à l’insertion financière de celles et ceux qui sont exclus des systèmes financiers traditionnels (à savoir les opérations bancaires, l’épargne, le crédit, et l’assurance, qui sont les quatre services financiers qualifiés comme “essentiels” par la Banque Mondiale en 1995). D’ailleurs les chiffres confirment cela : En 2015, 747 265 clientes et clients européennes et européens avaient déjà bénéficié d’un microcrédit pour un encours total de 2,5 milliards d’euros. Cette dynamique continue de s’accélérer au cours des dernières années compte tenu de l’appauvrissement des populations.
Une problématique sanitaire
Dans un contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, nous avions à cœur de relancer les MiMi après l’annulation de celles de 2020.
De surcroît, avec l’imprévisibilité de la crise sanitaire les étudiants devaient considérer des missions plus proches afin d’anticiper au mieux de futures mesures de déplacement plus restrictives.
Enfin cette crise sanitaire a notamment eu des répercussions financières avec l’arrêt de la collaboration historique avec notre entreprise partenaire. « Heureusement, nous avons pu compter sur le soutien d’emlyon business school et de ses alumnis qui ont largement soutenu ce projet faisant écho aux valeurs portées par l’École » explique l’association.
Une volonté de transmission à l’issue de cette mission
Ces 4 étudiants ont la volonté d’établir toute une documentation autour de ce projet afin d’évaluer la faisabilité et la pertinence de ce nouveau format. Cela permettra, ensuite, de délivrer un livrable de retour d’expérience, et un bilan carbone, qui permettront de donner une nouvelle direction aux prochaines missions. « Nous avons conscience que nous ne serons pas irréprochables dans notre bilan carbone. Cependant, cela n’est pas notre objectif premier. L’objectif est plutôt d’insister sur les difficultés rencontrées lorsque l’on souhaite aller vers de la mobilité douce, et montrer que rien n’est vraiment « 0 carbone ». Le but de ce projet, que nous présentons également en tant que Makers’ Project (projet propre à emlyon), est de pouvoir donner une nouvelle direction à nos MiMi, puisque la Microfinance est également confrontée aux enjeux environnementaux comme le montre le baromètre de la Microfinance de 2019 » .
Pour rappel, le top départ de cette aventure « objectif 0 carbone » a été donné le 15 juin de la Place Bellecour. Toute l’équipe de Planète Grandes Ecoles souhaite bon courage à ces 4 étudiants engagés et ambitieux !